Pierre Meurin : « Les ZFE sont de véritables usines à gaz »
Le député de la 4e circonscription du Gard, Pierre Meurin va défendre ce jeudi dans le cadre de la niche parlementaire de son groupe, le Rassemblement National, un projet de loi visant à supprimer les Zones à Faibles Émissions.
Qu’est-ce qu’une niche parlementaire ?
Une niche parlementaire, est pour chaque chaque groupe d’opposition, une journée dans l’année réservée à leurs propositions de lois, journée durant laquelle les députés appartenant au groupe sont libres de déterminer l’ordre du jour.
En novembre dernier, La France Insoumise et Aymeric Carron avaient notamment mis à l’ordre du jour la réintégration des soignants non vaccinés ou l’abolition de la Corrida. Le premier n’avait pu être voté dans les temps et le second avait été abandonné par son auteur face à la vive opposition du reste de l’hémicycle.
A l’occasion de cette niche parlementaire, le Rassemblement National présente sept textes, celui présenté par Pierre Meurin sur la suppression des ZFE le sera en deuxième position dans la liste des ordres du jour.
Mais pourquoi supprimer les ZFE ?
Le député de la 4e circonscription indique qu’il souhaite « supprimer les ZFE, car il s’agit d’un projet séparatiste qui interdit aux personnes pauvres, n’ayant pas les moyens de changer de véhicules d’entrer en ville ».
Or comme le rappelle Pierre Meurin, c’est en ville que se trouvent « les commerces, les services publics et les structures de soin », regrettant le mouvement de dévitalisation de la ruralité et des communes.
Comme l’indique le député, « depuis 40 ans on connaît un important recul du nombre de petites lignes de train, la réouverture de la Rive Droite du Rhône l’été dernier est l’exception qui confirme la règle ». Le parlementaire explique en caricaturant que « dans les ménages, il y a une bagnole pour monsieur, pour aller travailler et une pour madame, pour aller chercher les enfants à l’école ».
Pierre Meurin constate, « le maillage ferroviaire de notre pays a été amputé de 40 000 kilomètres de
voies ferrées. Ce long mouvement de fermeture des petites lignes populaires du quotidien qui permettaient aux Français d’aller travailler dans de bonnes conditions a mené à l’explosion du trafic routier. Et alors que tout a été mis en œuvre pour démultiplier le trafic routier, il faudrait le supprimer maintenant ».
Qualifiant les ZFE d’usine à gaz, il indique que c’est socialement compliqué pour le gouvernement et qu’il n’y a pas d’alternatives actuellement à la voiture tant l’offre des transports en commun est encore trop faible et tant les véhicules éligibles (électrique, récent ou hybride) représentent un reste à charge trop important pour le consommateur.
Dans son rapport, le parlementaire débute par un propos philosophique : » Les énergies fossiles nous ont donné des possibilités quasi illimitées. Il sera difficile de trouver des solutions alternatives de même niveau. » Appelant également le gouvernement à trouver 17 millions de solutions de transport d’ici 1 an et demi et le début de la verbalisation des véhicules polluants dans les ZFE.
Pour illustrer son propos, une donnée est utilisée avec insistance par Pierre Meurin, « en trente ans,
l’écart d’espérance de vie entre les métropolitains et les ruraux est passé de trois mois à deux ans au profit des métropolitains. Les enjeux sanitaires sont ainsi bien plus vastes que le seul bilan de 40 000 morts par an liés à la pollution de l’air aux émissions de particules fines et d’oxydes d’azote, pollution qui n’est pas uniquement due aux voitures mais aussi aux avions, bateaux ».
« Il y a également 1,5 million de morts dans le monde lié à l’excès de sel. On pourrait donc aussi interdire la vente de sel pour ne prendre aucun risque », conclut le député.