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La sécurisation de la digue entre Pont Saint Esprit et Saint Etienne des Sorts et l’alimentation en eau de Saint Marcel de Careiret évoqués lors de la signature du Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI 3)

L’agglomération du Gard rhodanien et son président Jean-Christian Rey, accueillaient ce mercredi 26 avril, la Préfète du Gard Marie-Françoise Lecaillon pour la cérémonie de signature de la 3e convention du Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI 3). Ce PAPI comprend 11.8M€ d’investissements dont 5.6M€ financés par l’Etat. Il est composé de 7 axes prédéfinis, englobant 34 actions.

Le dispositif « PAPI » est un appel à projet initié par l’État depuis 2002.  Les PAPI ont pour objet de promouvoir une gestion globale des risques d’inondation à l’échelle d’un bassin de risque cohérent, en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. Ces programmes sont portés par les collectivités territoriales ou leurs groupements et constituent le cadre d’un partenariat étroit avec l’Etat en matière de prévention des inondations.

A partir d’un diagnostic permettant de caractériser la vulnérabilité du territoire aux inondations, une stratégie globale d’intervention partagée entre acteurs de la prévention est établie à l’échelle du bassin de risque et déclinée dans un programme d’actions.

Le périmètre du PAPI 3

Le bassin versant de la Cèze, d’une superficie de près de 1 500 km2, situé au pied du Mont Lozère (source de la Cèze, 1600m d’altitude) peut être soumis à des épisodes cévenols très violents.

C’est pourquoi un premier Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI d’intention) a été lancé de 2014 à 2016. De nombreuses actions ont ainsi pu être réalisées pour un montant de 1.1M€.
Le syndicat AB Cèze a poursuivi ses objectifs en matière de réduction du risque d’inondation avec un PAPI complet allant de 2018 à 2021, comprenant 34 actions pour un montant total de 2.5M€.

Les années de mise en œuvre des précédents PAPI ont permis au territoire d’évoluer dans la prise en compte du risque d’inondation. Le syndicat AB Cèze poursuit avec un troisième PAPI qui sera mis en œuvre sur la période 2023-2028. D’un montant global de 11 829 985 euros, son objectif étant la réalisation de 34 actions réparties en 7 axes, présentés par Francesca Randrianantenaina, chargée de mission Inondation chez AB Cèze :

  1. Améliorer la connaissance et la conscience du risque avec des campagnes de sensibilisation
    et d’information au risque d’inondation à destination des élus, du grand Public et des scolaires,
    la pose de repères de crues et l’amélioration des connaissances du risque d’inondation sur les
    secteurs du bassin versant non étudiés ;
  2. Promouvoir les dispositifs de surveillance et prévision des crues et des inondations sur le
    territoire ;
    EPTB Cèze
  3. Aider les EPCI et les communes à élaborer et rendre opérationnel leurs Plans
    Intercommunaux/Communaux de Sauvegarde (PCS/PICS), dans le cadre de l’alerte et gestion
    de crise ;
  4. Favoriser l’intégration du risque d’inondation dans l’aménagement du territoire et
    l’urbanisme via les PPRI ;
  5. Contribuer à la réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens via l’opération
    ALABRI qui propose des diagnostics gratuits des biens en zone inondable, avec une possibilité
    d’aide allant jusqu’à 80% (voire 100% sous conditions) pour des travaux consistant à réduire
    la vulnérabilité des biens exposés aux inondations.
  6. Favoriser le ralentissement des écoulements via l’entretien des cours d’eau et la
    sauvegarde des zones humides sur le territoire.
  7. Mettre en œuvre des travaux d’entretien et de sécurisation dans le cadre de la gestion des
    ouvrages de protection hydrauliques du bassin versant.
Le détail du programme du PAPI 3 2023-2028

Le syndicat AB Cèze :

Le Syndicat Mixte d’Aménagement du Bassin de la Cèze (AB Cèze), créé en 2001 et labellisé Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB) en 2013, est la structure porteuse du PAPI. La mise en œuvre de la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) au 1er janvier 2018 a entrainé une extension de son périmètre aux sous bassins versants de l’Arnave, du Nizon-Galet, du Malaven et à quelques communes en bordure du Rhône.
Le territoire d’AB Cèze regroupe ainsi 111 communes réparties sur 8 Etablissements Publics de Coopération Intercommunale à Fiscalité Propre (EPCI FP).
En tant qu’EPTB, AB Cèze coordonne la gestion de la ressource en eau à l’échelle des bassins de la Cèze et des petits affluents du Rhône. Le Syndicat intervient dans toute opération ayant un impact sur la gestion amont-aval des cours d’eau et notamment l’amélioration de la qualité de l’eau et des milieux, la gestion quantitative durable de la ressource, la prévention des risques naturels et la protection contre les inondations.
Il concourt à la gestion des ouvrages de protection hydrauliques, aux actions de réduction de la vulnérabilité au risque d’inondation, à la gestion de crise et aux actions de développement de la conscience du risque sur son périmètre d’intervention.

A l’occasion de la signature de cette convention, Jean-Christian et l’ensemble des acteurs présents autour de la table (Marie-Françoise Lecaillon, Préfète du Gard, Bérengère Noguier, Vice Président du département et Benoit Trichot, Président d’AB Cèze) ont tous souligné la spécificité du territoire qui pousse à signer une convention sur le risque inondation en pleine période de sécheresse. Rappelant que c’est souvent lors des années de sécheresse record que les pires épisodes cévenols ont lieu.

Benoit Trichot a qualifié cette signature de « nouvelle étape importante » dans la continuité des autres PAPI, rappelant qu’il ne faut pas même en période de sécheresse oublier que « l’inverse est possible avec des crues violentes » et meurtrière à tout moment de l’année « comme lors de la crue du 9 août 2018 à Saint-Julien de Peyrolas ».

Bérengère Noguier, a quant-à-elle rappelé que « le risque inondation est de plus en plus présent sur le territoire avec une évolution de la périodicité » (sécheresse précoce) « des évènements climatiques ». La Vice-Présidente du département a exprimé la nécessité « d’accompagner les concitoyens et les institutions afin de trouver des solutions pour cultiver la culture du risque afin de mieux protéger non seulement les populations mais aussi les économies locales lourdement impactées par les évènement climatiques tout en vulgarisant la vulnérabilité ».

Enfin la Préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon a qualifié « d’aboutissement d’une procédure entamée en avril 2021 en concertation entre l’Etat et les élus locaux ». « Après le temps de la réflexion, place aux actions avec notamment les travaux concernant la digue entre Pont-Saint-Esprit et Saint-Etienne-des-Sorts.

Concernant la culture du risque, la Préfète du Gard invite à « sensibiliser les nouveaux arrivants, qui ne peuvent imaginer la violence des inondations dans le territoire du Gard si ils n’ont pas connu cela avant ». Cette culture du risque doit passer par « les enfants qui sont les instructeurs de leurs parents » mais aussi par « une révision du plan communal de sauvegarde », appelé de ses voeux par la Préfète du département.

Mais quel est réellement le risque inondation sur le territoire ?

Présentation des Enjeux Humains vulnérables

Tout au long de la Cèze (amont et aval), ce ne sont pas moins de 11 778 logements qui sont situés en zone inondable, avec à l’intérieur 21 500 personnes. Mais aussi 40 campings, 14 établissements scolaires et 61 bâtiments publics. Preuve s’il en était nécessaire que des évènements naturels majeurs sont courant lors des épisodes cévenols, au moins 1 arrêté de catastrophe naturelle inondation a déjà été pris dans chaque commune depuis son instauration.

Parmi ces arrêtés, 6 communes sont plus vulnérables avec plus de 11 arrêtés de Catastrophe Naturelle inondation (dont Bagnols-sur-Cèze et Pont-Saint-Esprit).

Carte des communes concernées par les arrêtés de catastrophe naturelle

Le barrage de Sénéchas au cœur des discussions :

Un ouvrage revenait au cœur de chaque discussion sur les inondations mais aussi sur la gestion de la ressource en eau en période de sécheresse comme celle connue actuellement par le département. Actuellement utilisé comme un barrage d’écrètement des crues (sorte de grande baignoire qui ne retient l’eau qu’en cas d’excèdant de pluie), des discussions communes entre le Conseil Départemental du Gard et les services de la Préfecture sont en cours afin d’envisager la transformation du barrage de Sénéchas en un barrage d’étillage ( permettant de faire des réserves d’eau). Face à ces discussions, la Préfète du Gard a appelé à être « ingénieux » et à travailler de façon « précise » sur le barrage afin de « respecter les exigences actuelles d’écrètement ».

Et aussi: Le président de l’agglomération du Gard rhodanien a fait un point sur la situation d’approvisionnement en eau de Saint-Marcel-de-Careiret où 14 Aller-Retour de camions citernes ont lieu chaque semaine afin d’assurer un accès à l’eau potable aux habitants. Un service qui a un coût de plusieurs millions d’euros et qui n’a jamais cessé durant l’hiver. La situation s’annonce inquiétante pour le village dans les jours et semaines à venir.

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