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Chusclan : Le projet de Passe à Poissons met vent debout les élus locaux

La Passe à Poisson de Chusclan, dont les travaux sont en cours de finalisation, est actuellement le centre d’une controverse entre les autorités locales, représentées par les élus et les habitants, et les décideurs nationaux, représentés par l’Agence de l’Eau AB Cèze et l’État. La décision commune de réduire le seuil de la rivière de 50 cm et de construire une nouvelle passe à poisson en remplacement de celle existante depuis plusieurs décennies, suscite des inquiétudes et des oppositions au sein de la communauté locale.

La Nouvelle Passe à Poisson : Caractéristiques et Objectifs

La nouvelle passe à poisson, prévue pour mesurer 10 mètres de large sur 40 mètres de long en béton, est conçue pour faciliter la migration des poissons dans la rivière. Cependant, malgré ses objectifs environnementaux louables, le projet est confronté à une vive résistance de la part d’élus locaux et de membres de la communauté.

Les Oppositions Locales

En tête des opposants se trouve Patrick Scorsone, conseiller départemental du Gard et voisin immédiat de la passe à poisson. Il exprime de sérieuses préoccupations quant aux méthodes de construction, pointant du doigt l’utilisation d’engins consommant plusieurs centaines de litres de carburant et travaillant directement dans le lit de la rivière. Patrick Scorsone souligne le potentiel désastre écologique que cela pourrait entraîner, remettant en question la validité des études qui ont soutenu le projet.

Le conseiller départemental s’interroge également sur les affirmations concernant les difficultés supposées des espèces, notamment l’alose, à remonter la rivière. Des pêcheurs historiques du village contredisent ces affirmations, soulevant des doutes quant à la justesse des données sur lesquelles repose le projet.

Préoccupations Environnementales et Impacts sur les Ressources en Eau

Un autre point d’inquiétude soulevé par les élus locaux, dont Patrick Scorsone, concerne l’impact du chantier sur les ressources en eau. Avec l’abaissement du seuil de la rivière, des questions se posent sur la gestion de la sécheresse, en particulier à la lumière des épisodes de grande sécheresse vécus en 2022 et 2023. Les craintes portent sur les conséquences potentielles de ces changements sur l’écosystème local et sur les propriétés des riverains.

Scorsone exprime également son mécontentement personnel en mentionnant que son terrain a été affecté et que des arbres ont été arrachés, soulignant l’impact direct du projet sur le paysage local et l’environnement immédiat des habitants.

Réponse Contrainte des Élus Locaux

Face à l’opposition locale, le maire de Chusclan, Pascale Peyrière, exprime son désaccord en dénonçant le projet comme une « hérésie ». Cependant, elle reconnaît avoir été contrainte de se plier à l’avis de l’État, illustrant la complexité des relations entre les autorités locales et nationales dans la mise en œuvre de projets environnementaux.

Photo de la passe à poisson avant le début des travaux

Conclusion

La controverse autour de la Passe à Poisson de Chusclan met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontées les initiatives environnementales à l’échelle locale. Les préoccupations des élus et de la communauté locale soulèvent des questions importantes sur la manière dont de tels projets sont planifiés, évalués et mis en œuvre. La résolution de cette controverse nécessitera un dialogue ouvert et transparent entre toutes les parties impliquées, afin de trouver un équilibre entre les objectifs environnementaux et les préoccupations légitimes des habitants.

Interrogés au mois d’août concernant le rapport publié il y a 10 ans maintenant et les données environnementales du projet, le syndicat mixte AB Cèze n’a pas donné suite à nos sollicitations !

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