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5e Journée Éthique de l’Hôpital de Pont-Saint-Esprit : recentrer l’Humain au Cœur des Soins

Ce mardi 10 décembre 2024, la Résidence Notre-Dame de la Blache à Pont-Saint-Esprit a accueilli la 5ᵉ journée éthique organisée par le comité d’éthique de l’établissement. Créé en 2011, ce comité, présidé par Laëtitia Corbineau, psychologue, a pour mission de réfléchir aux enjeux éthiques du soin. Le thème de cette édition, « L’essence du soin : passage de sujet à objet », a réuni soignants, familles, philosophes, sociologues, et patients autour d’une réflexion cruciale : comment éviter de déshumaniser la relation de soin ?

Une réflexion essentielle portée par des experts

La journée s’est ouverte par des interventions d’Isabelle Helly Dordet, directrice des soins, et de Laëtitia Corbineau. Les conférences ont abordé des thématiques variées, allant de « L’autruicide, un mécanisme de déshumanisation », présenté par Thierry Darnaud, psychologue clinicien, à « Le burnout, de l’épuisement à l’épanouissement », exposé par Laurent Simonin, psychologue du travail. Alain Guyard, philosophe, a quant à lui proposé une analyse originale du soin à travers son concept « S.O.I.N = Subjectivité + Opacité + Institution + Négociation ».

Ces interventions ont permis de mettre en lumière les mécanismes qui peuvent mener à un glissement insidieux du patient comme « sujet » à « objet » de soin. Ce processus, souvent inconscient, peut être lié à l’épuisement professionnel, au manque de temps, ou encore à des mécanismes de protection psychologique chez les soignants.

Un appel à recentrer la relation humaine

La journée a également donné lieu à des retours d’expérience poignants de patients et de familles. Ces témoignages ont souligné l’importance d’actes simples : un sourire, un regard, ou une explication claire sur les soins prodigués. « Ces gestes ne prennent pas de temps, mais ils font toute la différence pour que le patient se sente considéré », a rappelé Laëtitia Corbineau.

Les tables rondes ont exploré des questions essentielles : le rôle du management dans la reconnaissance des soignants, la communication face aux patients atteints de troubles cognitifs, et la motivation des professionnels de santé. Ces échanges ont mis en évidence un constat commun : au-delà de la technique, c’est la qualité de la relation qui marque durablement le patient.

Des défis dans un contexte hospitalier sous tension

Dans un système hospitalier marqué par le manque de moyens et de personnel, la tâche peut sembler ardue. Cependant, comme l’ont souligné plusieurs intervenants, créer une relation de soin humanisée ne nécessite pas toujours plus de temps, mais un changement d’attitude. « Ne pas penser à la prochaine chambre pendant qu’on est avec un patient, écouter réellement sa réponse, ce sont des choses simples mais fondamentales », a ajouté Isabelle Helly Dordet.

Un avenir centré sur l’éthique

La journée s’est conclue par une synthèse de Floris Duffaud, psychologue, qui a insisté sur l’importance de pérenniser ces réflexions dans la pratique quotidienne. À travers des échanges riches et constructifs, cette 5ᵉ journée éthique a rappelé que, malgré les défis, le cœur du soin reste avant tout une relation humaine empreinte de respect et d’attention.

En invitant soignants et patients à s’écouter et à se voir, cette journée a jeté les bases d’une pratique plus éthique et humaine, où chaque geste compte pour rétablir la dignité du soin.

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