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Jean-François Rochetin : un carnet de vie, une vie bagnolaise

Jean-François Rochetin est un bagnolais atypique. Né le 24 juillet 1942 dans la maison de famille, juste en face de l’appartement qu’il occupe aujourd’hui avec sa femme, avenue du Général de Gaulle précédemment avenue de la gare, une avenue (comme il aime à le rappeler) qui menait à la gare et était à double-sens à l’époque. Bien entendu le flot des voitures n’était pas le même. Il a su vivre, travailler, se marier, vivre avec bonheur et en toute simplicité, en toute intelligence avec une émotion inscrite et bien ancrée dans sa ville de naissance. Aujourd’hui il s’occupe, prend des responsabilités dans des associations, profite de la vie avec Monique. Il est heureux et apprécie que le destin, malgré des épisodes douloureux, lui ait réservé de bons moments. Le plaisir de vivre une vie qu’il s’ingénie à rendre riche en plaisirs et échanges en gardant ses principes d’amitié et de partages qu’il a appris pendant toute sa vie.

Ses grands parents tenaient un petit magasin d’alimentation, qui s’est développé au point de devenir grossiste en alimentation. Puis ses grands-parents ont créé dans les petits villages proches des magasins qui étaient tenus souvent par la femme du paysan, qui lui s’occupait des terres.
« Mes parents ne faisant pas les produits frais tels les fruits frais ils étaient livrés pour qu’ils redistribuent rapidement ces denrées périssables. à l’époque les seuls pesticides étaient les attrape-mouches collants, c’est dire, et de l’eau de la source ! »
Jean-François Rochetin ne se souvient pas trop de la guerre, étant né au milieu du conflit, c’est son frère, aujourd’hui disparu, qui à 6 ans l’emmenait sur le porte-bagages de son vélo pour rejoindre la campagne, à l’Ancyse, lorsque cela devenait urgent à cause des bombardements.

Un moment d’émotion pour son frère disparu qui « avait un cœur en or, joueur invétéré mais tellement attachant. Il avait eu plus tard un restaurant à La Garde-Adhémar, le Tisonnier ou il recevait souvent des célébrités telles Johnny Halliday dont la mère habitait en face, en Ardèche, mais aussi Eddy Barclay et tant d’autres… »

Son père meurt trop tôt et ce sont ses grands-parents avec sa mère qui l’élèvent. Jean-François Rochetin se souvient, avec émotion « que j’étais gâté de chez gâté, toute cette famille me protégeait avec amour et gentillesse. » Pour s’amuser le soir « on descendait les chaises sur le trottoir et on faisait la discussion jusqu’à 22h30 puis on remontait pour se coucher. Quand ma grand-mère descendait c’était toujours avec la boîte de bonbons qu’on partageait avec nos voisins. Nous les petits on jouait dans la rue, il n’y avait pas de smartphones ou autres objets accaparants et c’était des moments inoubliables. »
Jean-François Rochetin a passé son Certificat d’Etudes à 14 ans puis il est parti continuer ses études chez les Frères à Aubenas, en pension. Pendant les vacances comme ses parents travaillaient il partait en pension un mois à Langogne. Puis il a quitté les études après le Baccalauréat. Mais Il avait toujours de nombreux copains et il reconnaît :

« j’ai eu une jeunesse très agréable dans cette ville, pas besoin d’aller voir ailleurs.
On investissait des endroits comme le Mont Coton, on s’amusait simplement avec des lance-pierres, des cordes que l’on attachait aux marteaux (heurtoirs) des portes pour faire sortir les occupants et puis on cavalait vite pour échapper à leurs engueulades. »
Jean-François a dû partir au Service militaire pour 28 mois dans les années 61-62 mais il n’a fait que 18 mois, à cette époque on diminuait chaque année le temps d’incorporation. Il fut muté à l’intendance à Angoulême, chef barman au Mess des officiers et

« je me souviens de ma mère qui m’avait dit tu verras ça te fera du bien l’armée et quand je lui ai envoyé une photo de moi derrière le bar je me suis bien amusé »

puis « je suis parti au 1er RCP à Pau comme vaguemestre du Commandant. J’étais presque libre, j’avais un vélo et me baladais partout. » Jean-François Rochetin n’a pas gardé un mauvais souvenir de ce temps et même s’il reconnaît « que cela faisait du bien à des jeunes paumés qui quelquefois ne savaient même pas se laver. »
Lorsqu’il revient à Bagnols, il rejoint l’affaire familiale, dirigée par son frère et sa femme mais les ennuis financiers empêchent la pérennité commerciale et l’affaire est vendue laissant Jean-François sans travail. Malgré ce passage délicat il se marie. Un vrai mariage d’amour ! Aujourd’hui, toujours ensemble et amoureux, elle ne doit pas regretter son choix. C’est alors vers l’âge de trente ans qu’il acquiert des cartes commerciales et commence une nouvelle vie professionnelle en sillonnant des départements comme le Gard, l’Ardèche, le Vaucluse et la Drôme.
Jean-François Rochetin vendait aux commerces alimentaires toutes sortes de produits, du café, des boissons alcoolisées etc… « Je travaillais dès le lundi matin à 8h et ne finissait pas avant 21h et très souvent le samedi et dimanche j’animais des soirées autant festives que commerciales dans des boîtes de nuit ou grandes fêtes. »

Jean-François investit un entrepôt juste en face de son habitation qui est devenu aujourd’hui l’espace Agora où il habite l’appartement du dernier étage mais a gardé néanmoins le jardin où il apprécie venir s’occuper de son potager.

Mais Jean-François Rochetin à l’arrêt de ses activités commerciales a continué à s’occuper en intégrant différentes associations avec certains de ses amis de toujours. C’est quand même le monde de la boule qui l’a attiré, un sport qu’il pratique aussi souvent qu’il a le temps et le plaisir. Mais attention même s’il reconnaît le jeu provençal, la pétanque, il préfère le jeu à la lyonnaise. On ne rigole pas c’est du sérieux et ses arguments sont convaincants.


« J’adore jouer à la pétanque avec des amis, mais les règles de la lyonnaise correspondent mieux à ma manière de sentir ce sport. Avec la pétanque le joueur se tient les pieds joints, la lyonnaise permet une gestuelle plus agréable. Dans les années 40 d’ailleurs il y avait à Bagnols un club de Lyonnaise qui était très important. La pétanque est plus populaire alors elle s’est imposée petit à petit. Les médias y sont aussi pour beaucoup. Il y a même une école de pétanque qui vient de se créer en ville. La mentalité du jeu à la lyonnaise est plus respectueuse du jeu, plus carrée également. »
Jean-François Rochetin est entré au bureau du club et comme ses activités et responsabilités commerciales ont été reconnues il est devenu celui qui doit et fait venir des moyens financiers pour le club. « Les moyens qui habituellement viennent renforcer notre trésorerie, telle la revue du club. Même si la pandémie, heureusement n’a pas touché, en tous les cas à ma connaissance des personnes que l’on aurait pu connaître en ville ou sur les terrains de jeu…»

Un beau parcours de vie, l’affirmation d’une personnalité attachante et pourquoi pas un exemple.

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