Abordons la culpabilité avec Pascale Causier, thérapeute
La culpabilité, du latin « Respondere » signifie se porter garant, répondre de.
La culpabilité est un état, un sentiment, un ensemble d’émotions plutôt désagréable à vivre qui intervient dès lors que nous sentons que nous avons commis une « faute » dans notre relation à l’autre.
La culpabilité se construit tout au long du développement de l’enfant dans ses relations avec ses parents, ses proches, la société. C’est également une notion qui varie selon la culture dans laquelle nous grandissons influencée par les arts, les lois, les religions, les évènements, l’histoire., la qualité de l’éducation et de l’instruction.
La culpabilité que nous ressentons, dès lors que nous avons blessé un autre d’une façon ou d’une autre, fait la preuve de nos valeurs, de notre conscience, de l’existence de l’autre dans notre rapport au monde. La ressentir comme ressentir de la honte est donc une construction humaine pensée.
Ressentons-nous tous ce sentiment ? Oui sauf les pervers et peu à pas du tout pour les psychopathes.
C’est lorsque ce sentiment ne s’apaise pas, se manifeste sans raison apparente, empêche de vivre que le traiter devient nécessaire pour enrayer ses effets délétères sur la santé émotionnelle, physique et psychologique.
User de la culpabilisation dans ses relations avec autrui est un outil de manipulation utilisé aussi bien dans l’éducation, les relations affectives, les techniques de vente, la société, le monde professionnel. La liste se poursuit à l’envi.
C’est là que se situe le terreau dans lequel la culpabilité, source de souffrance, va prendre racine et s’installer durablement.
Nous utilisons certainement tous la culpabilité par réflexe, habitude, confort, peur. C’est l’intensité et la répétition de son usage qui sont la cause de traumatismes précoces chez les enfants avec une répétition dans l’âge adulte.
Y réfléchir, savoir la reconnaître en nous, comme en repérer l’usage que nous en faisons permet de privilégier la responsabilité.
Dire : « oui je t’ai fait du mal » ou « oui c’est moi qui ai cassé cet objet » permet de se redresser et de ne pas fuir cette altérité qui est si nécessaire à notre écologie intérieure et à notre humanité.
Faire une erreur, comprendre la portée de ses actes, pouvoir les regarder en face et les assumer font partie des apprentissages et construisent un être en être humain.
En faisant le bilan de nos actes, de nos habitudes éducatives et relationnelles, de l’éducation que nous avons reçue nous nous donnons les moyens d’éduquer à la responsabilité et ainsi, de ne pas faire le lit du traumatisme.
Infos Pratiques
Pascale CAUSIER – Thérapeute en psychologie – Sexothérapeute / Mosaïc (proche EMDR) Auteure & Conférencière / Conférencière TEDx Conseillère en évolution professionnelle