Bagnols-sur-Cèze : au lendemain de la constitutionnalisation de l’IVG, le portrait de 3 femmes affiché sur le fronton de la Mairie
En ce lendemain historique de reconnaissance du droit à l’avortement dans la constitution par le Congrès réuni à Versailles, la municipalité de Bagnols-sur-Cèze a dévoilé les portraits de trois femmes, représentant trois générations différentes, fièrement affichés sur la façade de l’hôtel de ville.
Cette mise à l’honneur qui intervient, quelques jours avant la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, a été accompagnée de discours d’élus et de femmes activement engagés dans diverses organisations associatives.
« Les droits des femmes sont souvent menacés à travers le monde. Nous pouvons être fiers d’avoir atteint une étape aussi significative, qui garantit le droit à l’avortement dans notre constitution », a déclaré Jean-Yves Chapelet lors de la cérémonie de dévoilement de la campagne soutenant la reconnaissance constitutionnelle de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) comme un droit fondamental.
Ghislaine Pagès a pris le relais en qualifiant cette constitutionnalisation « d’immense progrès pour notre pays ». Mais a cependant regretté que « les associations soutenant les femmes sont régulièrement ciblées par ceux qui cherchent à entraver cette liberté. »
Abordant la question de l’objection de conscience chez les médecins, Ghislaine Pagès a également souligné l’importance de respecter la loi. « Les médecins doivent respecter la loi ; s’ils ne le veulent pas, ils ne peuvent pas rester dans le public ». Cette membre active de l’association Peuple Solidaire a également formulé le vœux que « la France soit bientôt rejointe par d’autres pays ».
Réfléchissant au contexte historique, Anne-Marie Rouquairol membre de l’association Regard Ô Féminin a déclaré : « Notre génération a été témoin de l’adoption de la loi Veil, qui fut révolutionnaire. C’était un pas fabuleux en avant pour les femmes, bien qu’il ait fallu du temps pour qu’il soit accepté et mis en œuvre. »
Cependant, malgré des progrès significatifs, la lutte contre les violences faites aux femmes continue. « Nous devons continuer à défendre nos libertés », a souligné Anne-Marie Rouquairol, qui était accompagnée de la présidente de l’association Émilie Lefrançois. De façon choquante, il y a eu 14 féminicides depuis le début de l’année 2024 et 134 en 2023. « Organiser des événements gratuits pour les femmes est louable, mais il reste des combats à mener. Ca me heurte ; ça ne peut pas être que cela », a ajouté Ghislaine Pagès.
Réfléchissant aux défis auxquels ont été confrontées des pionnières comme Simone Veil, Nicole Sage a souligné l’importance de « se souvenir et de transmettre l’héritage de leur lutte à la jeune génération ». « Nous vivons dans un pays qui permet aux femmes de s’engager. Cet acte parlera aux jeunes. La lutte de Simone Veil remonte à 40 ans. Il est important de rappeler aux jeunes cette lutte, loin des réseaux sociaux et de l’objectification des femmes qui y est véhiculée. C’est à nous, en tant qu’élus, de démontrer que nous pouvons exprimer nos opinions et défendre ces valeurs. »
Le dévoilement de ces portraits est un rappel des efforts inlassables des femmes tout au long de l’histoire pour garantir leurs droits et leurs libertés. Il souligne également l’engagement continu nécessaire pour relever les défis persistants dans la réalisation de l’égalité des sexes.
Et aussi : au cours de la cérémonie, le maire de Bagnols, Jean-Yves Chapelet, a souligné l’absence au vote de la députée de la 3ème circonscription du Gard, Pascale Bordes. Il convient de rappeler que lors d’une séance à l’hémicycle le 24 janvier dernier, elle avait qualifié d' »inappropriée et inutile » l’inscription de l’IVG dans la Constitution.