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Vénéjan : Guillaume Farde « L’engagement, c’est aussi susciter des vocations et accompagner celles des autres »

Rencontre avec Guillaume Farde, vénéjanais d’origine, scolarisé à Bagnols-sur-Cèze avant de rejoindre Paris et les plateaux de BFM TV. Professeur à Sciences Po et consultant pour la chaîne d’information en continu. Il revient sur son parcours, ses convictions, et son engagement pour une pédagogie de la sécurité et de la justice.

TV Sud Magazine : Guillaume Farde, bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Vous êtes une figure familière sur BFMTV en tant que spécialiste police-justice. Comment avez-vous rejoint cette chaîne et construit votre rôle ?
Guillaume Farde : Bonjour et merci pour l’invitation ! Cela s’est fait progressivement. Au départ, je participais à BFMTV comme expert académique sur des sujets de sécurité, surtout pendant les années de tension, comme en 2016-2017 avec les attentats. En 2018, au moment des manifestations des gilets jaunes, la chaîne m’a proposé un rôle de consultant plus régulier. Cela fait maintenant six ans que je travaille avec une rédaction que j’apprécie pour sa capacité à parler à tout le monde.

TV Sud Magazine : Avant de revenir à votre parcours, vous avez un lien particulier avec la région du Gard et le village de Vénéjan. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Guillaume Farde : C’est vrai, Vénéjan est le village de ma famille depuis le XIe siècle ! Mon lien avec ce lieu est très fort. Mon père y a passé son enfance, et, en 1995, après avoir hérité d’une ancienne magnanerie (où l’on élevait des vers à soie), il a entrepris de la restaurer avec ma mère. C’était une maison pleine d’histoire, où chaque pierre racontait un peu de la vie de mes ancêtres. Pour moi, vivre là-bas a été marquant. Entre 1995 et 2002, j’ai grandi dans ce cadre rural, paisible et authentique, tout en étant scolarisé à Bagnols-sur-Cèze. Cette période de sept années a forgé beaucoup de mes valeurs. Ce sont aussi les paysages et la vie du village qui m’ont profondément influencé, même si aujourd’hui, le lien est un peu distendu, la maison ayant été vendue. Malgré cela, Vénéjan restera toujours un ancrage sentimental pour moi, un endroit où mes racines se mêlent à mon histoire personnelle.

TV Sud Magazine : Justement, en parlant de l’école, que manque-t-il aux enseignants pour qu’ils exercent sereinement aujourd’hui ?
Guillaume Farde : Essentiellement des moyens et du soutien. Il faut améliorer les conditions matérielles et salariales. Mon père était enseignant dans les années 1980 et débutait sa carrière en gagnant trois fois le SMIC ; aujourd’hui, un enseignant commence à 1,5 fois le SMIC, ce qui rend le métier moins attractif. Mais il faut aussi une implication des parents et de la société. J’ai grandi dans un environnement où les parents soutenaient les enseignants. Un tel soutien renforce la mission de l’école comme pilier de la République.

TV Sud Magazine : Vous êtes spécialiste police-justice dans un contexte d’information continue. Comment gérez-vous le fossé entre le temps judiciaire, souvent long, et l’immédiateté médiatique ?
Guillaume Farde : En expliquant justement cette différence aux téléspectateurs. Il y a un manque de pédagogie sur le fonctionnement de la justice en France. Quand on connaît l’histoire de nos institutions, on comprend mieux pourquoi certaines procédures sont longues et complexes. BFMTV me permet de partager ce savoir avec un public varié, dans un langage simple mais sans compromis sur le fond. C’est essentiel de rendre accessible la justice et de recréer du lien social par l’information.

TV Sud Magazine : Cet été, on a vu un lien se créer autour des Jeux Olympiques. D’un point de vue sécuritaire, qu’a-t-on appris de cet événement ?
Guillaume Farde : Avant tout, cela a montré qu’on peut accomplir de grandes choses quand on fait confiance aux forces de sécurité et qu’on nourrit un optimisme patriotique. Prévoir une cérémonie sur la Seine était ambitieux, mais cela a fonctionné. Nous devons conserver cet état d’esprit pour les défis futurs. Cela prouve que, lorsqu’on se donne les moyens et qu’on fait preuve de compétence, on peut réussir. J’espère que cet optimisme restera pour les prochains événements.

TV Sud Magazine : Vous avez aussi lancé un podcast, « Flic Stories », pour atteindre un public plus jeune. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Guillaume Farde : Ce podcast est une série d’interviews de policiers, où ils partagent leur vécu. Je souhaitais raconter les grandes affaires judiciaires à travers les récits de vie de ceux qui y ont participé. Cela permet aux auditeurs, jeunes ou moins jeunes, de comprendre le sens de l’engagement de ces hommes et femmes, souvent humbles, qui ne cherchent pas à se mettre en avant mais à servir la nation. Je suis ravi de continuer cette aventure et de partager ces histoires.

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