Le sexisme vu par les collégiens KEZAKO ?
Commençons par les bases… C’est quoi le sexisme ?
C’est une attitude discriminatoire dirigée envers le sexe opposé (principalement à l’encontre du sexe féminin).
Vous avez dit sexisme ?
Le sexisme commence dès l’enfance avec des phrases telles que :
« Le rose c’est pour les filles et le bleu c’est pour les garçons », « Arrête de pleurer, un garçon ça ne pleure pas, ne fais pas ta fillette », « Les films romantiques sont des films de filles ». Éric Zemmour a dit « Ma fille jouait au football quand elle avait 10 ans. Maintenant, elle fait de la danse, c’est quand même plus conforme à ce qu’elle est !»
Mais ça existe encore au XXIe siècle ?
Le sexisme a toujours existé. Par exemple, dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, les femmes n’étaient pas concernées car non-considérées comme des citoyennes. Mais, en 1791, Olympe de Gouges a rédigé la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. À cause de cela, elle sera guillotinée. Même Charles De Gaulle a dit « Un ministère de la condition féminine ? Et pourquoi pas un secrétariat au tricot ?»
Une interview à l’appui…
Nous avons interviewé Rosa, 76 ans, retraitée, ancienne ouvrière agricole, femme de ménage, et maman de 3 enfants : « Quand j’étais jeune, ma maman faisait ce que disait mon papa. Elle était plus stricte avec moi qu’avec mon frère. Elle disait que je devais être droite et sage, mais, elle ne le disait pas à mon frère parce que c’était un garçon. Quand je n’étais pas à mon école pour filles, je restais à la maison avec ma mère et j’apprenais à coudre pendant que mon frère jouait dehors avec ses copains. Moi, je n’avais pas le droit de sortir, ni de jouer avec des garçons. Je trouvais ça injuste, mais je ne pouvais rien dire.
Une fois mariée, mon mari ne m’aidait pas dans l’entretien de la maison, car ça aurait été un déshonneur. À l’époque, c’était mal vu pour un homme de faire le ménage ou la vaisselle. Pourtant, toutes les femmes que je connaissais auraient aimé que leur mari les aide, mais ce n’était jamais le cas. Moi, j’étais fatiguée parce qu’en plus de m’occuper des enfants et de la maison, je travaillais. Je faisais le ménage dans des maisons et je travaillais aux champs. Mon mari lui, travaillait à l’usine. »
Et au collège ?
Aujourd’hui, au collège, nous faisons face à du sexisme banalisé. Nous avons déjà entendu certains professeur(e)s dire aux filles de ne pas porter de vêtements trop courts ou trop moulants car cela « déconcentrerait les garçons ». Malgré un taux de réussite au bac supérieur pour les filles par rapport aux garçons, il y a moins d’étudiantes allant en études scientifiques, dû à l’auto-rabaissement car elles ne se sentent pas capables. Malheureusement, le sexisme ne s’arrête pas là car, au travail, le salaire mensuel net moyen des femmes en France est de 16,8% inférieur à celui des hommes. Les stéréotypes de notre société font que les femmes sont plus facilement dirigées vers des « métiers de femmes » : femme de ménage, secrétaire, institutrice, infirmière, esthéticienne, coiffeuse, sage-femme et les hommes vers des « métiers d’hommes » : maçon, mécanicien, médecin, avocat.
Encore un doute ?
Faites votre petite expérience : Tapez « écolier » puis « écolière » sur internet, dans votre barre de recherche. Vous verrez alors la différence.
L’hypersexualisation, Késako ?
Cela réfère au fait de donner un caractère sexuel à un comportement ou à un produit qui n’en a pas en soi. Par exemple, un bar de strip-tease qui fait la promotion de ses activités avec des références sexuelles explicites ne fait pas d’hypersexualisation, car ses activités sont de facto sexuelles. Par contre, une marque de parfum produisant des publicités à connotation sexuelle participe à une hypersexualisation de la société, car il n’y a pas de liens directs entre leurs produits et la sexualité.
« L’hypersexualisation est souvent visible dans les films, à la télé et c’est quasiment tout le temps les femmes qui sont visées. Cela ne produit pas de changement sur moi mais cela affecte la société. » (Élève de 4°3).
« Je ne connaissais pas ce mot mais maintenant que je suis informée, je me rends compte que j’en ai vu dans les pubs, et à l’école primaire. Je pense que ce n’est pas normal. À mon avis, une femme peut s’habiller comme elle veut sans qu’on lui colle une étiquette. Je suis impactée par l’hypersexualisation car je réfléchis beaucoup à ma façon de m’habiller, si on va me juger ou pas… » (Élève de 6°2).
« On a bien remarqué cela dans des pubs de parfum. Mais ça nous est déjà arrivé de faire des remarques aux filles par rapport à leur tenue : on pense que si une fille porte un soutien-gorge rouge, c’est pour se faire remarquer et si elle porte des vêtements courts c’est pour nous chauffer. On n’assume pas trop ce qu’on vient de dire, mais on le pense. » (Élèves de 5°6).
Encore aujourd’hui, nous vivons dans un monde où le sexisme persiste. Il a, certes, diminué mais il est malheureusement toujours bien présent.
Pour y faire face, il y a plusieurs possibilités à notre échelle :
Il est important de sensibiliser les plus jeunes. Il existe des associations, et il y a également le féminisme qui est une façon de penser qui prône l’égalité femmes-hommes. À ne pas confondre avec le féminisme extrémiste qui consiste à vouloir que les femmes soient supérieures aux hommes.
Quelques figures féministes emblématiques :
• Emmeline Sandhurst (1858-1928) :
a aidé les femmes à obtenir le droit de vote en Grande-Bretagne.
• Simone Veil (1927-2017) : une magistrate et une femme d’État Française, connue pour avoir rendu l’avortement légal.
• Marie Curie (1867-1934) : physicienne et chimiste, connue pour sa découverte sur le radium
• Malala Yousafzai (née en 1997) : militante pakistanaise des droits des femmes.
C’est pour lutter contre le sexisme que les journées de la jupe ainsi celle de la femme le 8 mars existent.
HUOT Clément, JUVIN Angéline, MIAILLE Marie et SORBIER Julia,4e3, Classe Presse Cornaline.