Le beau parcours de Virginie Cauchi experte en Histoire de l’Art et spécialiste d’Eugène Delacroix
Notre magazine en atteste régulièrement au fil de ses pages : notre territoire regorge de talents insoupçonnés et parmi eux : Virginie CAUCHI, Docteur en Histoire de l’Art et passionnée par Eugène Delacroix, peintre emblématique du 19ème siècle.
Nous avons sollicité Virginie pour qu’elle nous explique son intérêt pour ce peintre phare de la période du Romantisme.
Elle explique :
« J’ai découvert Delacroix en 1995, au lycée de Vernon, en Normandie dont je suis originaire. Ceci grâce à ma professeure d’Histoire de l’Art de l’époque, Mme Silly. Mais j’ai dû laisser cette passion pour l’art de côté. Bien des années plus tard, en 2004, alors que je travaillais déjà au sein de l’office de tourisme de Pont-Saint-Esprit, j’ai repris mes études pour préparer initialement un concours de la filière culturelle. Mais à mesure que j’avançais dans mon cursus je me suis de plus en plus rendue compte que l’Histoire de l’Art, et plus particulièrement Eugène Delacroix, allaient occuper une place toute particulière dans ma vie.
En fait tout le monde connait Eugène Delacroix, avec la Liberté guidant le peuple, une œuvre magnifique et hautement symbolique.
Ma thèse est née de cette contradiction entre le peintre sulfureux et l’homme pragmatique et austère qu’il était, artiste bousculé par la critique et pourtant adulé par les intellectuels et les autorités.
En effet, alors que le 19ème siècle a connu de grands bouleversements, Eugène Delacroix a duré dans le temps. Delacroix est de toute évidence un artiste hors normes qui a su faire sa place aux cours des décennies et malgré les révolutions. Quels que soient les gouvernements qui se sont succédés, il reçut de nombreuses commandes, dont celles du Sénat et de l’Assemblée Nationale.
Ma passion pour l’Histoire de l’Art et ce peintre m’ont poussé à passer une licence d’Histoire de l’Art, que j’ai obtenue à l’Université de Lille 3, avant de poursuivre en Master de recherche à Aix-en-Provence. J’y ai écrit deux mémoires, Delacroix et la Tradition, puis Delacroix vu par Gustave Planche. Alors que les critiques jugeaient la capacité et le talent d’un artiste sur ses aptitudes au dessin, Eugène Delacroix a lui mis en avant les couleurs. Malgré lui, il est devenu le chef de file du Romantisme, mouvement artistique qui remit l’individu et ses émotions au cœur de la peinture.
L’artiste ouvrit le débat autour de son art à chaque exposition officielle, tant le peintre et les critiques n’avaient pas la même grammaire, pas le même langage. Il lui faudra attendre la seconde moitié du 19ème siècle pour que les critiques commencent à comprendre sa peinture.
Quelle était la définition de la tradition selon Eugène Delacroix, très différente de celle de ses contemporains ? Comment les critiques ont-ils évolué face à l’œuvre du peintre ? J’ai voulu aborder toutes ces questions dans ma thèse.
Le sujet « Delacroix et la Critique » n’avait jamais été traité.
Mon livre « Delacroix et la critique. 1822-1885 » sort au mois de janvier. Il explique l’évolution de la critique, l’évolution des regards face à son œuvre, tout ceci au cœur d’une société qui change et se transforme. Voir naitre, grandir et disparaître cet artiste, observer son évolution et sa reconnaissance, fut une expérience fascinante que j’ai retranscrit dans mon livre. Le Maitre aura marqué les esprits, et son œuvre considérable aura laissé son empreinte sur les artistes à venir».
Virginie Cauchi est l’auteur de deux mémoires, Delacroix et la Tradition, et Delacroix vu par Gustave Planche, ainsi que d’une thèse, Eugène Delacroix et la critique. 1822-1885, soutenue à Paris Sorbonne-Université en 2018 et publiée aux éditons Mare et Martin.
Livre disponible dans toutes les librairies, dont la Librairie du Chant de la Terre à Pont-Saint-Esprit et sur commande dès le 12 janvier 2022, et sur les plateformes classiques d’achat en ligne comme la Fnac.
Photo: MademoiselleKrissPhotography.