BAGNOLS-SUR-CEZE : Maintien des investissements et intensification de la sobriété énergétique
Le conseil municipal de Bagnols-sur-Cèze était réuni mercredi 16 novembre à la salle Multiculturelle. Les jeunes du CMJ ont pu assister à la première demie heure de débat et étaient aiguillés par les explications du maire Jean Yves Chapelet. Le conseil devait se prononcer sur 47 délibérations dont le crucial DOB (Débat d’Orientation Budgétaire). Il aura fallu 3h35 aux conseillers présents pour adopter l’ensemble des 47 délibérations à l’ordre du jour. Tour d’horizon des mesures clés.
En ouverture de la séance, Jean-Yves Chapelet a intronisé le nouveau Délégué à la Cohésion des espaces publics et à l’Usage partagé de la voirie.
Il sera plus précisément en charge du plan de stationnement et la décarbonation du parc automobile municipal. Claude Roux aura également la lourde tâche de passer en revue les grands axes de la ville afin d’identifier les problématiques et prendre en compte les remontées des riverains de ces grands axes, oubliés à ce jour des réunions de quartier. Claude Roux qui n’a pas manqué de féliciter et de remercier son prédécesseur, l’ancien député Anthony Cellier, démissionnaire. En effet, nommé à la CRE (Comission de Régulation de l’Energie), l’ancien parlementaire ne pouvait cumuler les deux mandats.
A l’issue du conseil, Jean-Yves Chapelet a répondu à trois questions d’Olivier Wiry, à propos de l’avancée des travaux de réparation de la pelouse des Escanaux, du trajet de la seconde navette urbaine qui ne passe pas par le chemin de Saduran et enfin une troisième question sur les travaux prévus sur le chemin des Limites.
Comme évoqué dans un article paru plus tôt sur notre site, l’édile a indiqué à Olivier Wiry que la pelouse synthétique du stade Léo Lagrange est en cours de réparation et cela jusqu’à la semaine prochaine.
La seconde navette urbaine ne passe pas par le chemin de Saduran en raison de la présence de ralentisseurs installés à la demande des riverains qui soulevaient un problème de sécurité sur ce chemin qui serre de voie de délestage de la route de Pont-Saint-Esprit.
Enfin, concernant le chemin des Limites, la municipalité est prête à assumer sa part. En attendant, un arrêté interdisant la circulation des véhicules de plus de 12 tonnes et limitant la vitesse à 30 km/h a été pris.
Parmis les informations importantes de ce conseil, on retiendra les 1,2 M€ supplémentaire que la ville devra payer en raison de la hausse des tarifs de l’énergie si elle ne change rien à ses habitudes. L’objectif affiché par Jean-Yves Chapelet est en réalité de 800 000€ supplémentaires sur la facture énergétique. Selon les prévisions nationales détaillées hier, les prix de l’électricité et du gaz devraient être multipliés l’année prochaine par 2,5 par rapport à 2022 et celui de l’éclairage public par 1,5.
Mais alors comment réduire de 400 000€ la facture ?
En appliquant un programme de sobriété énergétique composé de relamping, passage à l’électrique de l’ensemble du parc automobile, remplacement des chaudières par des pompes à chaleur. Autant de mesures qui ont pour but de limiter cette hausse crainte par tant de communes.
Au cours des débats autour du DOB, Jean-Yves Chapelet a rappelé que « les capacités d’autofinancement des communes française devrait afficher un repli de 11,3% à l’issue de l’année 2022. Du côté de la capitale du Gard rhodanien, on maintient le cap des 3M€ d’autofinancement coûte que coûte. Cette somme a même été sacralisée par l’édile afin d’assurer la réalisation des investissements prévus et qui ne seraient pas réalisables en cas de baisse de la capacité d’autofinancement.
Quid des impôts locaux:
Le maire l’a répété à plusieurs reprises, il ne touchera pas aux impôts locaux et ce jusqu’au budget voté en 2026. Cela signifie que seule la base imposée par l’Etat de la taxe foncière peut augmenter. Enfin, le PLF 2023 (Projet de Loi de Finances) prévoit la supression de la taxe d’habitation pour les 20% des ménages qui la paient encore. Alain Pommier, a salué la promesse du maire de ne pas toucher aux impôts rappelant par la même occasion que « les propriétaires bagnolais ont le sentiment d’être les seuls financeurs des infrastructures de la ville. »
Concernant les projets à venir, Jean-Yves Chapelet, assure que « les projets intelligents seront priorisés, ceux consommant le moins d’énergie et réduisant la facture », quitte à ne pas respecter l’ordre établi dans le PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement).Cela ne remet en rien en question le projet de la Pyramide et celui de la passerelle MAIA qui entre dans le cadre du dispositif Action Coeur de Ville et qui doit permettre une mobilité plus douce et plus fluide à proximité du Pont Robert-Schumann.
Parmis les grands projets prévus au plan de sobriété, le relamping qui va se poursuivre. Depuis 2015, 3500 des 3600 points d’éclairage de la commune ont été changés afin de passer aux LED’s.
Ce sont 230 000€ qui ont été économisés grâce à cette rénovation. Et 300 000€ seront encore investis en 2023 afin de mettre en place un module intelligent calculant la densité de passage sous chaque point d’éclairage. Cette étude permettra dans le futur de nouvelles économies en diminuant l’intensité lumineuse des points les moins fréquentés.
« Mais attention, pas question d’éteindre complètement la lumière », insiste Jean-Yves Chapelet qui tient à la sécurité sur sa commune.
D’autres mesures ont été proposées, notamment le renouvellement du parc automobile municipal, jugé « trop vieux, trop fourni et pas assez utilisé », avec le passage dès 2023 à l’électrique pour l’ensemble des VL de la ville et l’installation de bornes de recharge à proximité des bâtiments municipaux. En marge de ce renouvellement, le maire compte en finir avec le « un véhicule, un agent ». Les agents municipaux devront désormais réserver leur créneau d’utilisation du véhicule via une plateforme dédiée afin de réduire le nombre de véhicules inutilisés.
En parallèle de ces investissements, la ville poursuit son désendettement avec un passage du taux d’endettement de 93,1% en 2019 à 83,2% de prévus en 2023. Un taux bien inférieur à la moyenne nationale qui s’élève à 100% d’endettement. La capacité de désendettement s’élève de son côté à 7,6 ans, valeur en hausse par rapport à 2022 mais encore nettement inférieur au seuil prudentiel compris entre 10 et 12 ans.
Thierry Vincent, élu d’opposition et membre de la liste « Alliance citoyenne », a appelé Jean-Yves Chapelet à être « plus attentif à l’autofinancement mais aussi à la capacité de désendettement ». Rappelant que dans le contexte que nous traversons, il serait peut-être préférable « d’accentuer le désendettement« . Jean-Yves Chapelet a alors répondu à l’élu d’opposition que ce serait » tout l’enjeux du budget à venir et qu’il faudrait trouver un équilibre entre tout ».
Thierry Vincent a conclu cette passe d’arme entre les deux élus en insistant sur le fait que: « Le subventionnement ne couvre pas l’ensemble des frais de l’ensemble des projet ».