PASCALE BORDES : « Je n’en n’ai rien à faire d’avoir mon nom sur un texte de loi, je veux que la vie des personnes confrontées au handicap change »
Élue le dimanche 19 juin dernier sous l’étiquette Rassemblement National face au député sortant et candidat sous l’étiquette de la majorité, Anthony Cellier. La députée de la troisième circonscription du Gard, Pascale Bordes fait le point sur ses six premiers mois de mandat.
Au cours d’un entretien avec la presse, exercice qu’elle souhaite renouveler régulièrement, Pascale Bordes est notamment revenue sur les nombreux recours au 49.3 utilisés par le gouvernement, sur son travail à la commission des lois, sur son projet de loi à venir sur le handicap, sur la crise énergétique, sur le projet GIFI et l’image du Rassemblement National.
En introduction, la députée, avocate de métier évoque cinq premiers mois très denses expliquant qu’elle « ne mesurait pas la difficulté de l’éloignement entre la circonscription et le Palais Bourbon » (2h50 de train sont nécessaires pour rallier le Gard à la capitale).
Pascale Bordes, revient également sur le débat actuel concernant les conditions de travail des parlementaires affirmant que le calendrier très chargé (trois séances de 9h à 13h, de 15h à 20h et de 21h à minuit voir au-delà ont lieu chaque jour) et la présence d’une majorité relative ou minorité présidentielle installée dans l’hémicycle contraint les députés élus à être présent à chaque instant. « On ne peut plus s’absenter, c’est hyper stressant » indique la députée.
Celle qui a été choisie par le parti de Marine Le Pen, pour porter les couleurs du RN sur la 3e circonscription du Gard en lieu et place de Corinne Martin confie ne pas « avoir été informée de tous ces détails » et donc « devoir organiser sa vie professionnelle d’avocate au cm² prêt ».
A l’Assemblée, la parlementaire ne siège pas seulement dans l’hémicycle mais aussi à la très chronophage commission des lois. Cette commission qui nécessite des connaissances en droit et qui n’est pas accessible à Monsieur et Madame tout le monde, lui a notamment permis d’auditionner Gérard Darmanin ou Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux. Ministre qu’elle avait déjà croisé dans son passé d’avocate et qui lui a laissé un souvenir impérissable.
La députée de la 3e circonscription du Gard, évoque les sept utilisations de l’article 49.3 de la constitution par la première ministre Elisabeth Borne dont elle évoque l’incapacité, « N’importe qui aurait fait mieux » déclare t-elle. La parlementaire n’oublie cependant pas de préciser que malgré les nombreuses utilisations du 49.3, de nombreux débats ont pu se tenir. « Il n’y a pas que les budgets » et « certains débats vifs ont même conduits à quelques avancées », admet Pascale Bordes.
Elle travaille actuellement sur un projet de loi à venir sur le handicap, thème qui lui tient à cœur et qu’elle défendait déjà au mois de mai dernier lors du lancement de sa campagne législative au Mont-Cotton entourée de Julien Sanchez (Maire de Beaucaire) et Yoann Gillet (député de la 1ere circonscription du Gard).
La parlementaire souhaite notamment dans cette proposition de loi, remettre à plat l’ensemble du système et notamment le rôle de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées) qui « peut-être un frein dans certains cas » exprime la députée, qui appelle à ouvrir une vraie discussion sur le handicap.
La députée bagnolaise, évoque également le cas des aides scolaires atteints de handicap et à qui on rajoute de l’injustice à une situation déjà injuste notamment en ne leur mettant pas à disposition le personnel et matériel nécessaire pour les accompagner dignement dans leur scolarité. Rappelant que « ces enfants sont fragilisés et s’ils n’ont pas cette aide, cela leur crée un handicap supplémentaire ».
Enfin, la parlementaire clame qu’elle n’en n’a rien à faire de voir son nom apparaitre sur une loi et qu’elle est prête à s’allier avec Les Républicains ou tout autre groupe d’opposition si cela permet de faire adopter ce texte si important. « Je suis prête à céder le texte clé en main si cela est nécessaire pour son adoption ».
Et aussi : Une permanence devrait prochainement ouvrir à Bagnols-sur-Cèze afin d’accueillir les habitants de la 3e circonscription et de recueillir leurs doléances. Pour ceux habitants loin de la capitale du Gard rhodanien, des permanences itinérantes seront également mises en place à travers la circonscription grâce au travail avec les maires des autres communes de la circonscription.