ActualitésPont-Saint-Esprit

Pont-Saint-Esprit : Face aux nombreux dépôts sauvages, la mairie contrainte de contre-attaquer

Dans la pittoresque commune de Pont-Saint-Esprit, un défi contemporain se profile à l’horizon de ses rues sinueuses et de ses maisons historiques. Au cœur de cette charmante localité, où l’histoire et la modernité coexistent harmonieusement, la question des déchets et de la propreté urbaine est devenue un enjeu brûlant. La mise en place de la redevance incitative visant à responsabiliser les habitants de l’agglomération du Gard rhodanien face à la gestion de leurs déchets a engendré un effet inattendu : une augmentation exponentielle des dépôts sauvages.

En janvier 2023, Pont-Saint-Esprit entre dans l’année test de la Redevance Incitative, projet mis en place par l’Agglomération du Gard Rhodanien permettant de bien trier ses déchets et diminuer sa consommation d’ordures ménagères. Mais depuis quelques mois, des dépôts sauvages envahissent les rues de la ville et provoquent un ras-le-bol de la part de la municipalité, et des agents de la propreté ville.

Loin de l’image idyllique qu’offre cette cité médiévale, des camions-plateaux débordant d’ordures et une odeur pestilentielle témoignent de la nécessité de relever ce défi. Un sujet qui avait d’ailleurs été largement abordé lors de la venue de la Sous-Préfète, Chloé Demeulenaere en juillet dernier dans le cadre de la réécriture du Contrat de Ville.

A notre arrivée sur les lieux, on voit et surtout on sent, les deux camions-plateaux qui se distinguent nettement des camions-poubelles habituels, chargés d’ordures jusqu’à déborder et dont émane une odeur nauséabonde. Ce triste constat se fait en cette matinée de mercredi, où la collecte des dépôts sauvages s’effectue. La mairie de Pont-Saint-Esprit et son édile, Claire Lapeyronie, se seraient bien passés de cette tâche et de cette situation critique.

Selon Claire Lapeyronie, la maire, « Il y a toujours eu des dépôts sauvages, mais depuis la mise en place de la redevance incitative dans l’agglomération du Gard rhodanien, cela a explosé. La situation est devenue intenable, les élus en ont ras-le-bol, tout comme nos agents qui travaillent sans relâche chaque jour. » L’équipe dédiée à la propreté municipale est largement mobilisée pour nettoyer les dépôts sauvages, une tâche qu’ils doivent répéter plusieurs fois par jour.

Benjamin Clamens, agent municipal en charge de la propreté, exprime sa frustration en disant : « C’est le chaos. Dès 4 heures du matin, nous sommes là pour nettoyer, mais cela nous fait perdre du temps pour notre travail habituel. » L’agent qui explique même être parfois « insulté par certains habitants » tandis que « d’autres jettent leurs poubelles devant les agents municipaux.»
Lui et ses collègues ont même rapporté avoir été pris de nausées en ramassant les déchets, même si cela ne fait pas partie de leurs responsabilités. « Cependant, nous nous efforçons de maintenir la ville propre du mieux que nous pouvons, car c’est essentiel », ajoute-t-il. Il souligne qu’il s’est porté volontaire pour cette tâche ingrate.

Les agents sont témoins de la forte augmentation du nombre de dépôts sauvages, comme l’a évoqué la maire. Daniel Mouchetant, l’adjoint, précise : « En 2022, nous ramassions environ quinze sacs par jour. Maintenant, c’est dix fois plus. » Bien que le nombre de sanctions ait également augmenté, cela n’a pas semblé influencer le comportement des citoyens indélicats. La mairie soupçonne même que certains viennent d’autres communes pour déposer leurs déchets à Pont-Saint-Esprit.

Un quartier en particulier, le centre ancien, ainsi que quelques points en périphérie de la commune, concentrent la majorité des dépôts sauvages. Il est à noter que sur les 1400 badges prévus pour accéder aux points de collecte volontaire des déchets (au nombre de sept dans le centre ancien), seuls 1052 ont été distribués. Cela signifie qu’environ 400 foyers ne peuvent pas accéder aux points de collecte, ce qui contribue à l’augmentation des dépôts sauvages.

Chaque jour, les agents municipaux ramassent environ deux tonnes de déchets, la plupart n’étant pas triés. Cette quantité équivaut à vingt conteneurs de 650 litres chacun, soit 1,5 tonne, sans compter les encombrants, ce qui porte le total à deux tonnes, selon Philippe Bayet, directeur des services techniques de la municipalité. Cependant, la maire rappelle qu’elle n’est pas une figure telle que Nicollin, soulignant que la collecte des ordures ménagères relève de la responsabilité de l’Agglo et de son prestataire Nicollin. Néanmoins, les dépôts sauvages relèvent de la compétence de la mairie en matière de propreté urbaine. À cette échelle, on pourrait presque parler d’une deuxième forme de collecte.

Pour rappel, sept colonnes PAV sont installées à plusieurs endroits du centre ancien :

  • 1 place de la République
  • 1 place Saint-Pierre
  • 1 à la rampe du Pont
  • 2 au boulevard Gambetta
  • 1 à l’angle du quai de Luynes et Beauregard
  • 1 au niveau de la rue Jean Moulin et du boulevard Carnot

    La déchetterie (ancienne route royale) est ouverte du lundi au vendredi de 8h à 11h50 et de 14h à 16h50 et le samedi de 8h à 11h50 et de 13h à 16h50. Les demandes d’enlèvement de déchets verts et d’encombrants se font sur le site de la ville.

Face à cette situation, Claire Lapeyronie insiste sur la « nécessité d’une plus grande discipline et civilité de la part des citoyens ». Elle annonce également une « intensification des sanctions » pour faire passer le message, avec des amendes de 135 euros pour les dépôts sauvages. L’Agglomération prévoit également d’envoyer des rappels des règles aux citoyens sous peu. Pendant ce temps, les agents municipaux continueront de se mobiliser pour maintenir la propreté de Pont-Saint-Esprit, malgré les défis organisationnels et le manque de respect rencontrés.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page