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LE PIN : Six mois plus tard, mission « projet en faveur de la biodiversité » réussie pour Marion et Margot

« Au revoir Lou Pin ! » C’est non sans émotion que Marion Chetaille et Margot Tournade ont présenté leurs actions mises en place, dans le cadre du projet en faveur de la biodiversité, ce vendredi 8 mars. Une date bien choisie par la municipalité de Le Pin, journée internationale du droit des femmes, pour saluer et honorer le travail de deux d’entre elles, mené pendant 6 mois.

Car souvenez vous, en septembre dernier…

Le village avait accueilli Margot et Marion, volontaires en service civique, pour six mois en immersion au Pin, dans le cadre d’un nouveau projet rural en faveur de la biodiversité. Suite au constat d’enjeux climatiques urgents et face à la détermination du village, la déléguée territoriale d’EDF Isabelle Martin avait proposé au maire Patrick Palisse, de candidater pour le développement d’un projet rural dans sa commune. Celle-ci a pu compter sur l’appui de l’association InSite, financée par la Fondation EDF, qui a pour objectif d’accompagner les communes dans le cadre de projets ruraux.

Et six mois plus tard…

C’est le jeudi 14 mars prochain que prendra fin la mission de Marion et Margot. « Le projet n’était pas évident du tout et elles sont même allées au-delà », constate Patrick Palisse. Entre rencontres avec les agriculteurs, habitants, acteurs du territoire, enfants et la nature dans toute sa diversité, Marion et Margot ont initié de nombreuses réalisations, en faveur de la biodiversité.

Les deux jeunes volontaires en service civique ont donc présenté les différentes missions qui leurs étaient confiées, à savoir impliquer l’école du village et les habitants, faire face à l’enfrichement, reconstruire un écosystème dans les vignes et les vergers, aménager des cours d’eau, créer des abreuvoirs pour les animaux sauvages, mais aussi la création d’un futur bistrot de pays, ou encore la recherche de subventions.

« On a pris beaucoup de plaisir à travailler auprès des enfants, on a bien rigolé », se réjouit Marion. Une satisfaction aussi partagée du côté des enseignantes : « C’est une chance d’avoir eu des intervenantes de leur qualité ». Ensemble, ils ont participé à la semaine du goût, en proposant un menu végétarien et en expliquant les aliments et leur origine. Un atelier fête du climat a aussi été animé, permettant d’explorer les causes du réchauffement climatique. L’une des actions principales de cette mission consistait également à favoriser la réintroduction du lapin de garenne, grâce à la construction d’une garenne à lapins, dans le cadre du dispositif « Mon école buissonnière ». « En décembre dernier, nous avons également organisé un atelier de fabrication d’un nichoir à mésanges, qui sont des prédateurs naturels, ainsi que celle d’un gîte à chauve-souris. Ces installations, c’est avant-tout de la sensibilisation, qui s’est notamment faite auprès des agriculteurs. C’est une petite action oui, mais qui a un impact important », reprend Margot.

Parmi les actions menées pour reconstruire un écosystème dans les vignes et vergers, Marion et Margot ont propulsé la mise en place d’un système pastoral, en créant une cartographie des terrains du territoire disponibles pour le pâturage, excellente alternative aux désherbants chimiques. Entre autres, les deux jeunes femmes se sont rendues au Monastère de Solan tout près de Cavillargues, pour y rencontrer les sœurs et leur méthode de travail, ou encore sur les terres des Maison Rivier et Maison Pagesi (consulter l’article sur le vitipastoralisme).

Un groupe de travail, composé aussi d’habitants du village, a été constitué afin de créer un rucher communal. « Nous sommes partis visiter des ruches à Saint-Génies-de-Comolas, avons organisé des ateliers pédagogiques, puis déterminé l’implantation du rucher. Maintenant il faut trouver des financements », détaille Marion Chetaille. Ce fût également l’occasion pour cette dernière de proposer une recette pour lutter contre le frelon asiatique, principal prédateur de l’abeille.

Un autre axe du projet rural, en collaboration avec la municipalité, prévoyait l’aménagement de la Tave, afin d’éviter un très faible débit d’eau. La mission : repeupler les cours d’eau en écrevisses autochtones. « Finalement, la réintroduction de l’espèce locale qui est l’écrevisse à pattes blanches ne se fera pas, car ce crustacé est une espèce protégée sensible et fragile, qui ne survirait pas à ces changements », explique Marion. Même si cette réintroduction n’a pas lieu, les jeunes femmes ne s’arrêtent pas là et explorent déjà d’autres pistes de réflexion autour de la création de bassins versants, faisant circuler l’eau à travers le sol vers les sources, puis vers les ruisseaux, les rivières et les lacs. Restera ensuite la création d’abreuvoirs pour les animaux sauvages, avec notamment l’apport de bâches sur lesquelles sera déposée de la terre, nécessaire au bon développement de plantes aquatiques ou d’amphibiens.

Des projets annexes ont vu le jour, comme l’identification de zones d’accélération permettant de produire des énergies renouvelables, ou encore des demandes de subventions.

Une fin de mission marquée par la projection d’un film, suivi d’un débat

C’est jeudi 14 mars prochain, à 19h45 dans la salle des fêtes du village, que sera projeté « Tu nourriras le monde », auquel de nombreux visiteurs sont invités. Le film sera suivi d’un débat, en compagnie de Marion et Margot, l’occasion d’échanger et se poser des questions sur les écosystèmes et la biodiversité en général.

Forte en émotion, la présentation des missions menées à bien par Margot et Marion leur a permis de remercier chaleureusement « toutes les personnes qui nous ont entourées ». Les habitants, le maire, Patrick Palisse agriculteurs, viticulteurs, acteurs du territoire local, l’association InSite, financée par l’organisme AG2R. Ces six mois de mission en service civique ont été honorés par le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey : « La richesse et la qualité de ces échanges humains ont contribué à la réussite du projet ». De son côté le sénateur Laurent Burgoa a souligné la volonté des élus locaux de réaliser de la pédagogie sur le territoire et « l’importance de sensibiliser les jeunes ».

Comme Patrick Palisse, il ne nous reste plus qu’à souhaiter à Margot et Marion « bon courage pour la suite ». Nous ne doutons pas que notre territoire soit riche de pistes à explorer, puisque Margot nous a confié « vouloir rester quelques temps dans le sud ».

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