TERRITOIRE : Dans les vignes du Monastère de Solan, attention, pâturage en cours

Des moutons dans les vignes ?

Oui, “Des moutons dans les vignes” n’est autre que le nom du projet de vitipastoralisme, porté par l’agglo du Gard rhodanien, la Chambre d’Agriculture du Gard, le Groupement de développement agricole de Bagnols, ainsi que le soutien de la Région. L’objectif, faire pâturer des moutons dans les vignes, excellente alternative aux herbicides.

“En début d’année 2024, trois rencontres sur le territoire du Gard rhodanien, entre viticulteurs et éleveurs au cœur des vignobles. Au cours de ces réunions, chacun des viticulteurs a pu cartographier et recenser ses parcelles de vignes“, détaille Gabrielle Martel, animatrice captage prioritaire au sein de la Chambre d’Agriculture de Nîmes. Ce service commun permet à l’éleveur d’augmenter sa ressource fourragère l’hiver mais également au viticulteur de limiter les opérations d’entretien dans l’inter-rang. Cette pratique agro-environnementale permet d’entretenir des surfaces tout en favorisant la biodiversité et la qualité des sols. “La période du pâturage dans les vignes se déroule entre octobre et fin février début mars, lorsque les vignes sont disponibles“, reprend Gabrielle Martel.

Un partenariat gagnant-gagnant

Ce partenariat présente de nombreux avantages. D’abord économiques, puisque l’éleveur économise du fourrage, le viticulteur du temps et du carburant car il n’a pas à passer le tracteur pour entretenir ses vignes, sans oublier l’apport naturel de fertilisants.
Les bénéfices sont aussi environnementaux : des vignes enherbées sont des vignes non désherbées chimiquement et donc aucun risque de pollution des eaux par les herbicides.

“C’est l’alliance parfaite. Avoir des moutons qui pâturent au pied des vignes permet d’enrichir les sols, c’est une vraie symbiose qui permet d’entretenir la vitalité naturelle du sol“. Une collaboration donc, qui ravit sœur Iossifia mais aussi Florian Couhault, berger. “Ça permet aussi aux brebis de consommer une herbe d’une très bonne qualité“, confie le gardien du troupeau.

Développer et pérenniser des pratiques de pâturage à l’échelle de l’agglomération

Cette reconquête durable des espaces à travers des activités d’élevage permet de mettre en avant un bénéfice partagé entre viticulteurs et éleveurs. L’un bénéficie d’une ressource supplémentaire et l’autre d’un entretien de ses terres. “C’est un très bel exemple sur lequel on est entrain de travailler. Ce projet nous oblige à revenir aux choses plus naturelles, mais aussi à des traditions qui correspondent aux enjeux environnementaux et économiques actuels“, pose Véronique Herbé, maire de St-Victor-la-Coste et conseillère déléguée à l’agriculture au sein de l’agglomération du Gard rhodanien.

Le Monastère de Solan, un domaine riche de produits et savoirs-faire

“Nous sommes arrivées en 1992“, se souvient sœur Iossifia. Composé de 18 sœurs et 3 pères, le Monastère orthodoxe accueille de vastes terrains sur lesquels les sœurs cultivent leur jardin et vendent leurs productions. “Nous produisons du vin, vinaigre, des confitures, pâtes de fruits et conserves“, poursuit sœur Yossifia.