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BAGNOLS-SUR-CEZE : au collège Le Bosquet, des élèves unis autour de projets mettant en lumière des femmes

Ces “méconnues” ou “oubliées” de la Résistance, des élèves du collège bagnolais Le Bosquet, ont choisi de les mettre en lumière, au travers d’un projet d’égalité et fédérateur. Porté par les élèves et soutenu par leurs professeurs, le projet a trois ambitions. D’abord donner le nom de Madeleine Riffaud au collège, créer une exposition sur les femmes oubliées de l’Histoire et contribuer à enrichir une exposition d’Amnesty International sur les femmes d’exception.

Oui, l’établissement scolaire Le Bosquet pourrait bien changer de nom. A l’origine de ce souhait, on retrouve un groupe composé d’une vingtaine d’étudiants de 4ème et 3ème, ainsi que leurs professeurs Sylvie Hammani, enseignant les Lettres Classiques et Philippe Mahier, professeur d’Histoire-Géographie et Education Civique. “C’est projet sur lequel on travaille depuis septembre 2023 avec un groupe de pilotage d’une vingtaine d’élèves. A l’origine, il s’agissait d’un concours interne qui consistait à écrire un discours mettant en lumière des femmes résistantes, trop méconnues. On s’est rendu compte que les élèves avaient beaucoup de choses à dire sur Madeleine Riffaud et que certaines d’entre eux avaient besoin de ce modèle féminin“, introduit le professeur d’Histoire. “Parce que oui, il n’y a pas eu que des héros de la grande guerre, mais aussi des femmes qui ont parfois dû se grimer en homme pour que leurs exploits soient reconnus“, ajoute Mauricette Hanssens, membre d’Amnesty International. Mais qui est donc cette Madeleine Riffaud, qui parle tant à ces élèves ? Résistante, poétesse et journaliste, Madeleine Riffaud fêtera cette année ses 100 ans, “il s’agit de l’une des premières femmes reporter, engagée socialement contre les injustices“, détaille Sylvie Hammani.

Ainsi, les élèves ambitionnent de donner au Bosquet, le nouveau nom de collège Madeleine Riffaud. Bien entendu, cela demande de nombreuses démarches administratives, auxquelles certains n’étaient pas forcément préparés. “On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant d’administratif !“, avoue Chloé, élève de 3ème. Ces dernières ont été réalisées auprès des maires de Bagnols-sur-Cèze, Laudun (s’étant montré enthousiaste) et du Conseil Départemantal, lequel n’a pas encore donné suite. “Le maire de Bagnols nous a reçu dans son bureau, après avoir reçu notre lettre, mais il a émis quelques réserves quant au changement de nom, qui pourrait bouleverser les habitudes de certains bagnolais“, confient les élèves. A suivre de près donc.

Dans la continuité de mettre en lumière ces résistantes méconnues, le groupe de pilotage projette de réaliser une exposition interactive. “Les élèves ont fait des recherches et se réunissent une fois par mois pour une mise au point sur l’avancée du projet. Les étudiants ont enregistré des capsules audios diffusées sur trois futures bornes interactives pour découvrir les histoires de ces femmes qui ont marqué les différentes périodes de l’Histoire. C’est un projet fédérateur alimenté par les élèves et ça touche tout le monde ; filles et garçons, c’est ça l’égalité“, explique Philippe Mahier. Et les élèves témoignent : “c’est un vrai travail de recherche sur les femmes méconnues dans l’histoire de France. J’ai travaillé sur Elisa Lemonnier, qui a marqué l’Histoire en devenant écrivain de l’Enseignement supérieur des femmes“, raconte Mathilde. “C’est un projet très intéressant qui nous a appris beaucoup.. et on a pas fini d’en apprendre !”, confie Célia. “Il faut mettre en avant ces femmes extraordinaires, les sortir de l’ombre pour les mettre dans la lumière qu’elles méritent“, ajoute Hugo. De son côté, Mohamed a travaillé sur Flora Tristan, combattante féministe pour la lutte sociale. Il témoigne avoir été “beaucoup marqué par son histoire”.

Il faut également noter que certains droits à l’image pour utiliser les portraits de ces femmes ayant été refusés, “les élèves ont du trouver d’autres moyens pour les illustrer“, informe Sylvie Hammani. Parmi les créations, on retrouve un portrait de Flora Tristan, réalisé par Mohamed.

C’est chose faite. Ce mardi 4 juin à 11h30, les élèves ont ajouté leur panneau portrait de Madeleine Riffaud à l’exposition itinérante d’Amnesty International présente au Centre de Documentation et d’Information du collège. “Il faut savoir qu’Amnesty International est né de et après la guerre. Nous portons la voix de toutes celles et ceux dont les droits, la liberté ou la dignité sont ou ont été menacés“, conclut Alain Hanssens, membre d’Amnesty International.

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