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Feux de Forêts : “ne pas relâcher la vigilance”

Avec la rentrée scolaire et l’arrivée de l’automne météorologique en ce début de semaine, les Sapeurs-Pompiers du Gard, comme les services de l’État appellent à ne pas relâcher la pression dans la lutte contre les feux de forêt. Pour l’occasion, TV Sud Magazine est parti à la rencontre des acteurs de la lutte contre ces feux. De la sensibilisation à l’action en passant par la prévention et la répression rencontre avec ceux qui préservent nos forêts tout au long de l’année (et pas seulement l’été) !

Les OLD sont des mesures réglementaires visant à réduire les risques d’incendie de forêt et à protéger les biens et les personnes. En France, ces obligations sont principalement définies par le Code forestier et le Code général des collectivités territoriales. Elles s’appliquent aux propriétaires de terrains situés en zones à risque.

Le débroussaillement consiste à éliminer les broussailles, les herbes sèches, les arbres morts et autres végétaux inflammables autour des habitations et des infrastructures. Cette opération est essentielle pour créer des coupe-feux naturels et limiter la propagation des incendies. Les propriétaires sont responsables de l’entretien de leur terrain, mais les collectivités locales peuvent également intervenir pour assurer la sécurité publique.

Exemple d’une application des OLD le long d’une piste DFCI du massif de l’Yeuseraie à Lirac

Le débroussaillement doit être effectué de manière régulière et conforme aux normes en vigueur. Les propriétaires doivent dégager une bande de terrain autour de leur habitation, de 50 mètres. Cette opération peut être réalisée manuellement ou à l’aide de machines, en respectant les périodes autorisées pour éviter les risques d’incendie.

La période de débroussaillement est définie par les autorités locales et peut varier en fonction des conditions climatiques et des risques d’incendie. Dans le Gard, il est recommandé de réaliser ces travaux en dehors des périodes de forte sécheresse et de chaleur, souvent entre les mois d’octobre et de février. Les propriétaires doivent également veiller à évacuer les déchets végétaux de manière responsable, en les compostant ou en les déposant dans des déchetteries spécialisées.

Si les habitants sont tenus de respecter ces Obligations Légales de Débroussaillement, les municipalités le sont aussi. Comme l’explique Yves Cazorla, maire de Laudun-L’Ardoise : “Chaque année, on informe la population et on mène des actions de débroussaillement qui se passent bien. Les habitants sont conscients de l’enjeu”.

Comme le rappelle le Colonel Eric Agrinier du SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) du Gard, “sensibiliser le public sur les gestes à adopter lors d’une sortie en forêt est essentiel pour prévenir les risques d’incendie. Il faut également rappeler que neuf feux sur dix sont d’origine humaine, ce qui souligne l’importance de la vigilance et du respect des consignes de sécurité. Avant de partir en randonnée ou de camper, il est recommandé de se renseigner auprès des mairies et des services de l’État sur les conditions météorologiques et les restrictions en vigueur”. “Pendant la sortie, il est impératif de ne pas jeter de mégots de cigarette, même en voiture, car un simple mégot peut déclencher un incendie dévastateur. De plus, il est important de ne pas allumer de feux en dehors des zones autorisées et de ne pas effectuer de travaux en extérieur susceptibles de produire des étincelles. En cas de détection de fumée ou de feu, il est essentiel de signaler immédiatement l’incident aux autorités compétentes. En adoptant ces gestes simples mais cruciaux, chacun peut contribuer à la protection des forêts et à la sécurité de tous”, conclut-il.

Depuis la mise en place de la météo des forêts, en 2023, une carte est publiée quotidiennement, à 18 heures, par les services de l’État afin d’annoncer le niveau de vigilance face aux feux de forêt pour le lendemain. Cette carte se caractérise par 3 niveaux de risque (jaune, orange et rouge). Le risque incendie de forêt est déterminé quotidiennement pour chacune des 8 zones météorologiques du département du Gard, en s’appuyant sur les données de Météo France. Il tient notamment compte des probabilités de départ de feu et des vitesses potentielles de propagation, du niveau de sécheresse, de la température et de la force du vent.

Consultable sur Carte du risque incendie du Gard (risque-prevention-incendie.fr), il permet à toutes et tous d’avoir accès au niveau de risque dans sa zone.

En fonction des différents niveaux, des mesures préfectorales sont prises :

  • legende_jaune   – toute utilisation de feu interdite (*)
    – travaux autorisés (se munir d’un dispositif d’extinction approprié) (*)
    – camping et bivouac possibles en fonction des réglementations locales
    – accès autorisé
    – circulation motorisée réglementée en forêt
  • legende_orange   – toute utilisation de feu interdite (*)
    – travaux autorisés de 5h00 à 13h00 (se munir d’un dispositif d’extinction approprié) (*)
    – camping et bivouac interdits (*)
    – accès déconseillé
    – circulation motorisée réglementée en forêt
  • legende_rouge   – toute utilisation de feu interdite (*)
    – travaux interdits (*)
    – camping et bivouac interdits (*)
    – accès interdit
    – circulation motorisée interdite en forêt
  •    (*) : ces interdictions s’appliquent aussi jusqu’à 200 mètres des massifs boisés

Trop peu consultée, de l’avis même de certains élus, cette carte et ces mesures d’interdiction d’accès aux massifs forestiers sont doublées d’arrêtés municipaux.

Comme l’explique Yves Cazorla : “J’ai préféré prendre un arrêté municipal qui interdit tout accès au Camp de César face aux variations quotidiennes du risque-incendie. Des variations face auxquelles les touristes et les habitants sont parfois perdus”.

Les Sapeurs-Pompiers du Gard jouent un rôle crucial dans la surveillance des massifs forestiers et dans la détection des feux naissants. Leur stratégie est étroitement liée à la stratégie nationale, qui repose sur l’attaque massive des feux naissants. La détection précoce est essentielle pour limiter la propagation des incendies et minimiser les dégâts.

Pour ce faire, plusieurs dispositifs sont mis en place. Tout d’abord, “le citoyen lambda joue un rôle clé en signalant la moindre fumée suspecte”. Ensuite, “un avion de surveillance effectue des vols quotidiens à partir de 11 heures, les jours où le risque d’incendie est élevé”. Ce dispositif permet de “couvrir une large zone et de détecter rapidement tout départ de feux”.

Un travail collaboratif est également mené avec l’Office National des Forêts (ONF). Au travers des pistes de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI), l’ONF assure une surveillance constante et mène des actions de pédagogie pour alerter et sensibiliser le public aux risques d’incendie de forêt.

Stephen Royer détaille : “l’ONF a une branche spécialisée DFCI qui met en place, dans le cadre de sa mission, un dispositif composé de plusieurs patrouilles de première intervention, d’alerte et de surveillance qui circulent dans les massifs. Il y a également une patrouille d’investigation qui cartographie les feux et une patrouille de police renforcée par l’Office français de la biodiversité et la gendarmerie pour verbaliser”.

La patrouille au sein de laquelle notre équipe a embarqué fait partie des “26 véhicules conduits par un forestier qui connaît le secteur et un pompier présent pour son analyse et sa connaissance des techniques de lutte”. “Ces patrouilles sont mises en fonction du risque météorologique durant 10 semaines de patrouille (de la mi-juin à la fin août). En cas de besoin, le dispositif peut être prolongé par décision du Préfet du Gard”, explique Stéphen Royer.

À bord du Dangel, le duo sillonne chaque jour, de 11 heures à 18 heures, le massif forestier situé autour de Laudun-L’Ardoise et du Camp de César, prêt à intervenir au moindre départ de feu. Un travail de fourmi, au combien important.

La Gendarmerie Nationale joue également un rôle important dans la prévention des incendies de forêt. Elle mène des actions de sensibilisation pour informer le public des risques et des comportements à adopter. En cas de non-respect des règles, des mesures de répression peuvent être prises pour sanctionner les comportements dangereux.

Cette approche combinée de prévention, de détection précoce et de répression permet de mieux protéger les forêts et les populations contre les incendies.

L’État, au sein de son antenne de la DDTM, dispose d’une unité forêt DFCI chargée de la prévention des incendies de forêt. Elle joue le rôle de relais des financements de l’État.

“Le rôle réglementaire est également important. En effet, c’est la DDTM qui fixe les interdictions d’accès aux massifs pour toute la journée ou à partir de 13 heures en cas de risque plus faible, sur décision du Préfet du Gard, Jérôme Bonet”, explique Jérôme Barberis, technicien à la DDTM.

Parmi ce grand dispositif de lutte contre les feux de forêts, une ombre subsiste au tableau. Il s’agit de la disponibilité des Canadairs stationnés sur la base de Nîmes-Garons.

La Sécurité civile dispose d’un parc de trois types d’aéronefs pour la lutte contre incendies et le transport de personnes ou de fret en cas de catastrophe naturelle ou industrielle.

Symboles de la guerre du feu, les 12 Canadairs sont des avions capables de larguer plus de 6000 litres et de se ravitailler sur des plans d’eau et en mer.

La Sécurité civile compte également 7 Dash-8 Q400. Ces bombardiers d’eau disposent d’un réservoir amovible de 10 000 litres de retardant qu’ils larguent en amont du feu pour ralentir sa progression. A la différence des Canadair, les Dash se ravitaillent au sol dans des pélicandromes. Ces avions polyvalents sont utilisés pour transporter des personnels du ministère de l’intérieur (64 maxi) et du matériel (9 tonnes) en France et à l’étranger. 3 Beechkcraft King Air 200 complètent ce dispositif.  Ces petits avions de transport et de liaison sont utilisés pour coordonner la flotte des bombardiers d’eau et réaliser des missions d’investigation.

Certains appareils sont détachés en Corse, dans le Sud et le Sud-Ouest de la France suivant les risques météorologiques. Les bombardiers d’eau interviennent également en Europe dans le cadre de la solidarité du Mécanisme de protection civile de l’Union. En 2021, la Sécurité civile a notamment déployé des avions au profit de l’Italie, la Grèce et l’Algérie.

Cependant, le Sénateur du Gard Laurent Burgoa a tiré la sonnette d’alarme au cours de l’été sur les pannes répétées des Canadairs basés à Nîmes-Garons et sur le manque de techniciens de maintenance.

Dans sa lettre au Ministre de l’Intérieur, Laurent Burgoa précise “Face aux pannes répétées et au manque de techniciens de maintenance, les canadairs basés à Nîmes-Garons sont régulièrement cloués au sol cet été, pourtant période à haut risque. Alors que le risque de feux de forêt est à son maximum dans les départements de l’ex Languedoc-Roussillon et que le Gard subit des températures caniculaires, les moyens aériens de lutte contre les feux de forêt rencontrent d’énormes difficultés.
Le personnel navigant de la Sécurité civile a à plusieurs reprises alerté sur l’ancienneté de la flotte de canadairs. En raison de problèmes de financement, de maintenance et de pannes régulières, seuls trois canadairs sur les douze disponibles à la base de Nîmes-Garons auraient été opérationnels le 9 août dernier.

110 Pompiers mobilisés chaque jour, dans le cadre du dispositif de prévention (sans compter la chaine de commandement mobilisée en astreinte.
200 Pompiers mobilisés chaque jour de juillet et d’août pour porter à
310 le nombre de Pompiers pouvant intervenir dans le Gard sur les départs de feux de forêts (mais aussi sur l’ensemble des interventions du quotidien liées à l’activité touristique.

5 Nombre de véhicules au sein d’un groupe Feux de Forêts :
1 groupe Feux de Forêts est composé d’un véhicule de commandement (avec 1 chef et 1 conducteur) + 4 CCF (Camion Citerne de Feux) embarquant chacun 4 pompiers. Cela représente donc 18 pompiers par groupe.
6 Groupes Feux de Forêts sont mobilisables tout au long de l’été (hors renforts extra départementaux)
le nombre de groupes fluctue tout au long de la saison et est adapté géographiquement aux endroits de risques élevés.

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