Réunion d’urgence face aux nombreux morts sur les routes gardoises : le Préfet et les Procureurs disent ça suffit !
Face à une augmentation alarmante des accidents graves de la route dans le Gard depuis le début de l’année 2024, le Préfet du Gard, Jérôme Bonet, et les procureurs de Nîmes, Cécile Gensac, et d’Alès, Abdelkrim Grini, ont tenu une réunion d’urgence en présence du colonel Emmanuel Casso, commandant le Groupement de Gendarmerie du Gard, et d’un représentant de la Police Nationale. Cette réunion avait pour objectif de prendre des mesures drastiques pour endiguer cette situation dramatique.
Un bilan inquiétant
Le Préfet Jérôme Bonet a souligné que depuis le début de l’année, 42 personnes ont perdu la vie sur les routes du Gard, contre 34 à la même période en 2023. « Ce sont 42 drames, 42 familles qui perdent un proche », a-t-il déclaré avec émotion. Un tiers de ces accidents sont des collisions frontales, mettant en lumière des comportements dangereux et des conduites sous l’influence de l’alcool et des stupéfiants.
Une répression accrue
Le Préfet a appelé à une répression implacable. « Ça suffit ! Nous devons déployer tous les pouvoirs qui sont dans nos mains respectives pour être implacables en termes de répression », a-t-il martelé. Cécile Gensac, procureure de Nîmes, a affirmé une volonté de répression majorée avec des sanctions plus lourdes, des défèrements plus rapides et une augmentation des saisies de véhicules. Elle a également insisté sur la nécessité d’analyser les causes des accidents les plus graves et de remonter les filières de distribution de drogues et d’alcool.
Création d’un groupe local de traitement de la délinquance
Pour mieux coordonner les efforts, un groupe local de traitement de la délinquance routière sera créé. Ce groupe conjuguera les compétences d’analyse de la police, de la gendarmerie et de la préfecture pour repérer les comportements dangereux, analyser les causes des accidents et marquer une nécessaire répression. « Nous devons faire changer de culture. Le Gard ne sera pas à part en matière de sécurité et de répression », a déclaré Cécile Gensac.
Des mesures concrètes
Abdelkrim Grini, procureur d’Alès, a réaffirmé la nécessité d’une prise de conscience et d’une réponse pénale plus intense. Il a annoncé des contrôles systématiques et plus réguliers, une garde à vue systématique en cas de récidive (dès la deuxième conduite sous l’état d’alcool) et plus de comparutions immédiates pour les récidivistes. « Nous agirons de concert avec la préfecture et la procureure de Nîmes, les services de l’État et l’autorité judiciaire. Aucune tolérance ne sera de mise », a-t-il insisté.
Des actes immédiats
Cécile Gensac a conclu la réunion en affirmant que les paroles seront immédiatement traduites par des actes. « Nous serons présents sur le terrain dès aujourd’hui », a-t-elle déclaré. Cette détermination collective vise à mettre fin à une situation qui n’a que trop duré et à garantir la sécurité des citoyens sur les routes du Gard.
Cette réunion marque un tournant décisif dans la lutte contre l’insécurité routière dans le département, avec des mesures concrètes et une volonté ferme de faire changer les comportements dangereux.
Quelques chiffres de l’accidentalité routière en 2024
- 279 accidents recensés au 30 août 2024, depuis le 1er janvier 2024 (258 accidents en 2023 à la même période).
- 42 morts recensés au 4 septembre 2024, depuis le 1er janvier 2024 dont 9 en 2 roues motorisées (34 morts en 2023 à la même période).
En moyenne 5 personnes sont tuées chaque mois depuis janvier sur les routes gardoises. - 14 morts entre début juin et début septembre 2024.
- 353 blessés recensés au 30 août 2024, depuis le 1er janvier 2024 (313 blessés en 2023 sur la même période).
- Le profil des conducteurs responsables dans les accidents mortels est : un homme (72%), à bord d’un véhicule léger (68%), âgé de 25 ans ou moins (34%).
- En grande majorité, ces accidents se produisent sur des routes départementales et communales (83%).
- Les principales causes de mortalité sur les routes du Gard en 2024 sont la vitesse excessive ou inadaptée, les dépassements dangereux et la perte de maîtrise du véhicule (37% des accidents mortels sont des chocs frontaux) auxquelles on peut rattacher la consommation d’alcool et de stupéfiants.
Pour le premier semestre 2024 : 1 867 suspensions de permis de conduire ont été faites au 5 septembre 2024.
Les 3 principales raisons de retrait de permis sont :
- 1 : la conduite sous stupéfiants (849)
- 2 : la conduite sous l’emprise de l’alcool (674)
- 3 : dépassement de la vitesse autorisée (334)