Gard rhodanien : des tensions et une courte suspension de séance autour de la question de l’avenir du Domaine de Brès
Lors du conseil d’agglomération du Gard rhodanien, qui s’est tenu ce lundi 30 septembre, les conseillers communautaires ont été appelés à se prononcer sur le bilan de la deuxième phase de la concertation relative au futur projet du Domaine de Brès. La présentation de la délibération par Brigitte Vandemeulebroucke a révélé des résultats mitigés : sur 1035 observations recueillies, 589 étaient défavorables, soulevant des questions sur la gestion des enjeux environnementaux, la mobilité, ainsi que les nuisances sonores et visuelles. En revanche, 446 avis se sont montrés favorables au projet.
Eric Ajasse, élu à Verfeuil, une commune voisine, s’est farouchement opposé au projet. Il a exprimé plusieurs interrogations et remarques concernant la concertation et son bilan.
Eric Ajasse a souligné que le document de concertation continue de parler de projets plutôt que de régularisation. Il a rappelé que les bâtiments principaux existent déjà et que les permis ont été annulés par le tribunal administratif. Selon lui, le projet a été revu à la baisse, mais une fois le Plan Local d’Urbanisme (PLU) modifié, le maître d’ouvrage (EURL de Brès) pourrait revenir à son idée initiale et présenter un permis pour 100 chambres. Il a également mentionné le Lodge des mariés, construit sans autorisation dans le domaine privé de la commune de Goudargues, mais dessiné sur la parcelle du propriétaire par l’architecte.
Eric Ajasse a également contesté l’intérêt général du projet. Selon lui, déclarer ce projet d’intérêt général est la seule méthode permettant de modifier le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) via une enquête publique. Il a souligné que le projet est principalement événementiel (mariages et réceptions) et non touristique, ce qui ne justifie pas un intérêt général. Il s’est interrogé sur la manière dont les mariés et leurs invités pourraient cohabiter avec des touristes lambda.
Eric Ajasse a critiqué la présentation des contributions dans la délibération, la jugeant trompeuse. Il a déploré que les observations défavorables soient présentées comme des interrogations, ce qui ne reflète pas la réalité des avis recueillis. Il a également demandé pourquoi toutes les contributions n’ont pas été jointes au bilan, comme cela avait été le cas lors de la première phase.
Eric Ajasse a conclu en demandant un report de la délibération pour permettre une révision et une nouvelle présentation du bilan avec l’ensemble des contributions. Si le report n’est pas accepté, il a demandé que le vote de cette délibération soit fait à bulletin secret.
À l’issue du vote à main levée, la délibération a été adoptée à la majorité avec 6 voix contre et 20 abstentions. Cependant, cette décision a provoqué une vive réaction parmi les participants. Une dizaine de personnes ont manifesté leur mécontentement, provoquant une interruption de séance. Cette manifestation spontanée témoigne des tensions et des divisions profondes au sein de la communauté concernant le projet du Domaine de Brès.
Le débat sur le projet du Domaine de Brès a été intense et a mis en lumière des préoccupations concernant la transparence, l’intérêt général et la gestion des enjeux environnementaux. Les remarques d’Eric Ajasse soulignent la nécessité d’une concertation plus inclusive et transparente, pour garantir que les décisions prises reflètent véritablement les attentes et les inquiétudes des citoyens. La manifestation de mécontentement à l’issue du vote montre également que le dialogue doit se poursuivre pour apaiser les tensions et trouver des solutions consensuelles.
Face à ces attaques, le Président de l’agglomération, Jean-Christian Rey a rappelé qu’il ne s’agit pas là de voter pour ou contre le projet mais bien de valider les résultats de la consultation. « Le temps du débat sur le projet viendra plus tard ».
Au sujet de l’intérêt touristique, d’un tel projet, Jean-Christian Rey rappelle : « la destination touristique Provence Occitane, c’est 4.5% de nuitées hôtelières en plus par rapport à 2023, et cela grâce aux ailes de saison. Il faut poursuivre ce travail sur les ailes de saison« , ajoute le Président.
