Pont-Saint-Esprit : division au sein du Renouveau Spiripontain, un groupe d’opposition fracturé
Le Renouveau Spiripontain, groupe d’opposition au sein du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit, composé de 6 élus, traverse une crise majeure. Une scission s’est opérée entre deux camps : d’un côté, Emmanuel Le Pargneux, tête de liste lors des élections municipales, et Pierre Meurin, député de la 4ᵉ circonscription du Gard ; de l’autre, Aurélie Delwarte et plusieurs élus de la liste, notamment Ludovic Nicolas, Thibault Héry et Jennifer Galissaire. Ces derniers ont officialisé leur départ pour former un nouveau groupe d’opposition, nommé « Simplement Pont ».
Les raisons de la rupture
Aurélie Delwarte explique cette décision par des désaccords profonds avec les orientations et la gouvernance du groupe, une gouvernance composée de Pierre Meurin et d’Emmanuel Le Pargneux. « Nous sommes en désaccord avec certaines prises de parole et la direction que l’équipe a choisie. Nous voulons travailler pour Pont-Saint-Esprit, et non pour une étiquette ou une ambition personnelle », a-t-elle déclaré. Bien qu’adhérente au Rassemblement National, elle affirme vouloir dépasser les clivages partisans pour se consacrer pleinement aux intérêts locaux.
Par ailleurs, Aurélie Delwarte critique l’absence de suivi sur certains projets, notamment la permanence de député installée à Pont. « Cela aurait pu être une chance pour la ville d’avoir une vraie présence parlementaire, mais elle n’a jamais été exploitée », déplore celle qui est la suppléante de Pierre Meurin, réélu député l’été dernier.
Une décision regrettée mais actée
Du côté d’Emmanuel Le Pargneux, la réaction reste mesurée. « La situation est regrettable, mais chacun est libre de ses choix. Nous prenons acte de cette décision avec regret. Cependant, cela n’entachera pas le travail que nous continuerons à mener au sein du Renouveau Spiripontain », affirme-t-il. Il assure que le groupe reste ouvert au dialogue, « tant que l’hostilité n’est pas manifeste », tout en espérant que les élus dissidents continueront à défendre le programme initial porté ensemble durant la campagne.
Pierre Meurin, quant à lui, se montre plus critique. Selon lui, les élus ayant quitté le groupe devraient se rappeler des raisons de leur élection. « Ils ont été élus grâce à trois facteurs : la dynamique et l’étiquette du RN, le courage d’un jeune homme de 24 ans (Emmanuel Le Pargneux) qui a accepté de porter cette liste, et l’appui d’un député qui a mis à profit ses compétences en matière de campagne électorale », a-t-il déclaré. Il souligne également que c’est Emmanuel Le Pargneux et lui qui ont personnellement positionné Aurélie Delwarte en deuxième place sur la liste et nommé Ludovic Nicolas à une place éligible. « J’ai du mal à comprendre une décision aussi définitive, seulement six mois après les municipales », ajoute-t-il.
Un avenir politique incertain
La création du groupe « Simplement Pont » marque une volonté de s’affranchir des tensions internes et des orientations jugées trop influencées par des enjeux nationaux. Cependant, cette fracture pourrait affaiblir le poids de l’opposition au sein du conseil municipal.
Sur le plan de l’agglomération, la position d’Aurélie Delwarte reste floue. Les discussions sur une possible réorganisation n’ont pas encore eu lieu, mais les enjeux stratégiques à ce niveau pourraient raviver les tensions.
Pour sa part, Pierre Meurin reste déterminé à maintenir son engagement local malgré ses responsabilités nationales. « Je suis député de 96 communes. Chaque vendredi, je me rends dans un village de ma circonscription. Une vitrine à Pont ne suffit pas à garantir ma présence, mais je suis pleinement investi dans mon mandat et je n’ai pas besoin de cette vitrine pour être présent et investi pour les spiripontains », assure-t-il.
Une fracture durable ?
Si la scission semble actée, ses conséquences à long terme restent incertaines. Le Renouveau Spiripontain devra désormais redéfinir son action en l’absence de ses anciens membres. De leur côté, Aurélie Delwarte et son nouveau groupe auront à prouver leur capacité à défendre les intérêts de Pont-Saint-Esprit sans l’appui des figures nationales qui avaient contribué à leur succès électoral. Une chose est certaine : le paysage politique spiripontain s’annonce plus divisé que jamais avec 3 groupes d’opposition.