L’association Esprit Citoyen dénonce des « incohérences et mensonges par omission » suite au dernier conseil municipal à Pont-Saint-Esprit
Lors du dernier conseil municipal du 17 décembre, la municipalité de Pont-Saint-Esprit a annoncé avec fierté un investissement de 400 000 euros pour des travaux dans la Cazerne, marquant la fin de son utilisation comme centre d’hébergement. Ces rénovations visent à aménager des locaux pour la police municipale et à accueillir trois médecins dès juillet 2025.
Cependant, l’enthousiasme initial a rapidement laissé place à la controverse. Dès le lendemain, un communiqué de la mairie de Saint-Julien-de-Peyrolas a révélé que ces trois médecins ne seraient pas nouveaux, mais simplement délocalisés de leur village actuel. « Cette décision a provoqué la colère des élus et des habitants des communes voisines, qui voient leur accès aux soins compromis alors même que les patientèles sont déjà saturées », selon Benjamin Desbrun.
La fermeture du centre d’hébergement suscite des interrogations
La fermeture du centre d’hébergement a également suscité des critiques. « Celui-ci avait pourtant rendu de précieux services lors de crises, comme l’explosion de l’immeuble Noria Atria, et accueillait régulièrement des participants à des événements locaux tels que les stages de l’école de musique ou des rencontres organisées par la Fanfar’hone ». L’association Esprit Citoyen déplore « le manque d’explications convaincantes de la municipalité concernant les coûts de fonctionnement », et souligne que « ces dépenses ne disparaîtront pas avec les nouveaux usages des locaux ».
Une gestion budgétaire jugée contradictoire
L’association pointe également « une contradiction majeure dans les choix financiers de la
municipalité ». « Si le maire refuse de financer un terrain pour le futur collège cantonal au motif qu’il s’agit d’une compétence départementale, il semble en revanche prêt à utiliser les fonds communaux pour des travaux relevant de la compétence de l’État, comme l’aménagement de locaux pour des médecins ». Pour l’association, « cette incohérence est révélatrice d’un manque de vision claire ».
La vidéosurveillance au cœur des priorités
Par ailleurs, la municipalité a annoncé vouloir installer 30 nouvelles caméras de vidéosurveillance, portant leur total à 81. Ce ratio ferait de Pont-Saint-Esprit l’une des villes les plus équipées de France avec 76 caméras pour 10 000 habitants, dépassant même Nice. « Aucun détail financier sur le coût de cette initiative n’a été communiqué, bien qu’elle survienne dans un contexte où la municipalité avait récemment alerté sur des difficultés budgétaires », regrette Benjamin Desbrun.
Un appel à la transparence
Dans une lettre symbolique adressée au Père Noël, Esprit Citoyen appelle à « davantage de transparence et de concertation dans les décisions politiques ». L’association dénonce des “mensonges par omission” et regrette « un manque de cap clair pour l’avenir de la ville ».
Alors que la municipalité s’apprête à voter son budget 2025, l’association espère « que les choix à venir refléteront enfin une stratégie cohérente et concertée, dans l’intérêt de tous les habitants ».