Réactions des élus du Gard après le vote de la motion de censure contre le gouvernement Barnier
Le vote de la motion de censure ayant entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier a suscité des réactions contrastées parmi les élus du Gard, témoignant des divisions politiques face à cet événement marquant, une première depuis 62 ans.
Pierre Meurin : « Un acte politique nécessaire »
Pierre Meurin, député du Gard, a assumé pleinement son soutien à la motion de censure. Il dénonce un budget qu’il qualifie de « dévastateur » pour les classes modestes et moyennes.
« J’assume d’avoir censuré le gouvernement nommé par Emmanuel Macron, que je combats depuis 8 ans. Le budget qui nous était proposé aurait eu des conséquences dévastatrices pour les Français les plus modestes et les classes moyennes. Je pense notamment au malus fiscal qui aurait été appliqué dès le 1er janvier pour l’achat de voitures d’occasion. »
Pierre Meurin se veut rassurant quant à la stabilité des institutions et voit dans cet événement une opportunité politique.
« Ce geste n’entraînera pas le chaos ; il ouvre l’espérance d’une nouvelle ère politique où toutes les forces, sans sectarisme, travailleront pour l’intérêt national. N’ayez pas peur. »
Laurent Burgoa : « Une alliance des extrêmes incompréhensible »
De son côté, Laurent Burgoa, sénateur Les Républicains, s’est montré plus réservé, regrettant la chute d’un gouvernement dirigé par Michel Barnier, qu’il décrit comme « un homme d’État ».
« Je tiens à rendre hommage à Michel Barnier, qui a toujours été un homme d’État. Je regrette une alliance des extrêmes pour voter cette motion, une position ahurissante de gens qui ne pensent pas beaucoup au pays. »
Le sénateur met également en avant son inquiétude pour les mesures budgétaires cruciales, notamment celles concernant les agriculteurs.
« Dans le PLFSS, il y avait des mesures importantes pour les agriculteurs, qui n’ont pas été défendues par les six députés du département. »
Burgoa appelle à la stabilité, tout en imputant la responsabilité de la situation à Emmanuel Macron.
« Quelle que soit la personnalité qui sera nommée Premier ministre, j’attends de la stabilité. Mais il est clair que cette dissolution est le résultat de l’impasse politique créée par le président de la République. »
Réserves sur les possibles successeurs
Laurent Burgoa exprime également des doutes quant aux personnalités pressenties pour occuper des postes clés dans un éventuel futur gouvernement.
« Bruno Retailleau a le profil pour être ministre de l’Intérieur, mais pas pour Premier ministre. Et il n’est pas question de soutenir François Bayrou. »
Il critique par ailleurs François Hollande, ancien président de la République, pour son soutien à la motion de censure.
« Ce n’est pas digne de la fonction d’ancien président de la République que de voter la motion de censure, comme l’a fait François Hollande. »
Ces réactions reflètent les tensions politiques et les désaccords sur la voie à suivre après cet acte politique fort. Alors que certains y voient une opportunité de renouveau, d’autres appellent à une gestion plus responsable et à une stabilité nécessaire pour le pays.