L’Hôpital de Bagnols en première ligne face à l’épidémie de grippe : port du masque obligatoire, plan de mobilisation interne, découvrez la liste des mesures prises ce jour par la direction
Face à la crise sanitaire actuelle, le Centre Hospitalier de Bagnols-sur-Cèze a adopté une série de mesures pour faire face à l’afflux important de patients. Jean-Philippe Sajus, directeur de l’établissement, a détaillé le plan de mobilisation interne de niveau 1 (2 niveaux existent, le niveau 2 étant le plan blanc avec des déprogrammation massives), qui vise à réajuster les capacités d’accueil des urgences.
Un flux de patients sans précédent
Les urgences de Bagnols-sur-Cèze connaissent actuellement une saturation, avec un passage quotidien de plus de 80 patients, contre une moyenne habituelle de 60. « Nous accueillons principalement des patients âgés ayant besoin d’oxygène, que nous ne pouvons pas renvoyer à domicile », explique Jean-Philippe Sajus. En conséquence, les délais d’attente aux urgences ont bondi, passant de trois à huit heures.
Pour pallier ce débordement, des ajustements temporaires ont été mis en place. Les services tentent de doubler les chambres et de faciliter les sorties des patients. Par exemple, lorsque des patients des EHPAD arrivent à l’hôpital, tout est fait pour les réintégrer dans leur établissement d’origine aussi vite que possible.
Chirurgie sanctuarisée et réajustements
Malgré la pression, certaines activités hospitalières sont sanctuarisées, notamment la chirurgie orthopédique et viscérale. Toutefois, le service de chirurgie générale accueille désormais des patients en provenance d’autres services, faute de lits disponibles en hospitalisation complète. « Nous ne pouvons pas pousser les murs, mais nous faisons tout pour maintenir la prise en charge de chacun », souligne le directeur.
Une épidémie de grippe virulente
L’épidémie actuelle de grippe, portée par le variant A, frappe durement la région. « Beaucoup de gens ne se sentent pas concernés par le vaccin contre la grippe, ce qui complique la situation », regrette Jean-Philippe Sajus. Bien que le vaccin ne prévienne pas complètement la contamination, il réduit la virulence de la maladie.
Les états grippaux et les décompensations respiratoires représentent une part importante des admissions aux urgences. « La bobologie doit être orientée vers les médecins généralistes, tandis que nous priorisons les cas de détresse respiratoire », précise-t-il. Rappelant par la même occasion que chaque admission aux urgences doit avoir préalablement fait l’objet d’un appel au centre 15.
Retour au port du masque obligatoire
En réaction à cette situation critique, l’hôpital a réintroduit depuis hier le port du masque obligatoire pour tous. Bien que les entrées dans l’établissement ne soient pas interdites, l’accès aux services reste strictement réglementé pour limiter les risques de propagation.
Une gestion en tension
La crise impacte également le personnel hospitalier, avec de nombreux soignants touchés par l’épidémie. « Nous sommes à flux tendu pour assurer le remplacement des agents absents », reconnaît Jean-Philippe Sajus. Une cellule de crise se réunit toutes les 24 heures pour ajuster les moyens humains et matériels.
Enfin, il est rappelé que toute personne souhaitant se rendre aux urgences doit d’abord passer par le Centre 15 ou consulter son médecin traitant, afin de décongestionner les services hospitaliers.