GARD : La Préfète Lecaillon à la rencontre des viticulteurs
La Préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, s’est rendue ce mardi au Domaine de Castel-Oualou. Ainsi qu’à la cave coopérative des 4 Chemins à Laudun-l’Ardoise. Au programme de cette après-midi aux côtés des viticulteurs, l’impacte de la crise environnementale sur les dernières récoltes, ainsi que le manque de main d’oeuvre et de matière première.
Les viticulteurs font face à de nombreux problèmes ces derniers mois. Entre la crise sanitaire, la guerre en Ukraine qui engendre une hausse des tarifs de l’énergie et des carburants, des pénuries ou retards d’approvisionnement dans les matières premières telles que les bouteilles en verre blanc, les capsules ou encore les cartons permettant d’emballer les bouteilles de vin. L’ensemble de ces sujets ont été expliqués à Marie-Françoise Lecaillon
L’évolution de la production au domaine de Castel-Oualou depuis 2018:
2018 -> 39 000 hectolitres de vin
2019 -> 26 500 hectolitres
2020 -> 25 800 hectolitres (épisode de grêle)
2021 -> 43 000 hectolitres
2022 -> 23 000 hectolitres (épisode de sécheresse)
Olivier Crégut, élu la FDSEA et en charge des eaux a évoqué avec la Préfète, la possible mise en place d’un projet commun. Cela concernerait près de 300 exploitants agricoles sur plus de 8 000 hectares de parcelles afin de permettre aux viticulteurs un accès constant à l’eau.
Ce projet pour voir le jour doit être soutenu par un porteur de projet agréé. Après le refus de la BRL puisque ce projet se trouve en dehors des prérogatives de l’organisme, des discussions sont en cours avec l’agglomération du Gard rhodanien et notamment Véronique Herbé, qui représentait le président Jean-Christian Rey et qui a rappelé que: » l’agglomération n’avait pas la capacité de s’engager seule dans ce projet et devrait être accompagnée ».
Denis Bouad, sénateur du Gard à quant-à-lui appelé à la réalisation d’une véritable étude sur les agriculteurs intéressés, leur profil et les possibilités de financement. Rappelant par la même occasion que le coût de ce projet pour chaque agriculteur risque de représenter un frein important.
Fabrice Verdier, conseiller régional a indiqué que la demande devait émaner de l’agglomération ayant la prérogative de la gestion de l’eau. Mais qu’elle pouvait également venir de plusieurs agglomérations comme ici le Gard rhodanien et le Grand Avignon.
A noter que l’eau ici ne servirait pas seulement aux viticulteurs mais aussi à l’ensemble des cultures.
La Préfète à quant-à-elle rappelé qu’il fallait arroser intelligemment et que les freins administratifs liés à de tels projets étaient réduits en période de crise.*
*Malgré les délais réduits, le projet n’a que très peu de chance d’aboutir en moins de cinq ans.
Du côté de la cave coopérative des 4 Chemins, fondée en 1960 dans le but de vinifier des vins de qualité en bouteille, ce sont plus de 40 000 hectolitres de vins qui ont été produits ces deux dernières années soit un record pour la coopérative. Un quatrième quai de réception a été mis en place aux côtés du quai dédié aux raisins bios, du quai dédié au raisin blanc et un quai dédié aux raisins conventionnels HVE. 400 000 bouteilles sont produites aux 4 Chemins et 4 000 litres en cubis malheureusement, comme le signal Jean-François Chabert, la profession fait face à une forte détérioration de son image notamment par l’intermédiaire de reportages d’activités entièrement à charge.
Face à ces nombreuses problématiques, la Préfète, Marie-Françoise Lecaillon a indiqué que : « la voie n’est pas à la nationalisation de la vigne » et cela malgré l’enchainement des crises. La représentante de l’Etat a reconnu un manque de visibilité. Cependant, de nombreuses aides permettent aux viticulteurs de survivre.
Concernant le manque d’eau et l’arrêté préfectoral interdisant l’irrigation. La Préfète a annoncé que la modification de la cartographie de la ZNT rivière était à l’étude. Cela permettrait des mesures encore plus localisées en période de sécheresse. Des réserves d’eau dans les Cévennes devraient également voir le jour.
Enfin, la Préfète a rappelé l’importance de conserver une eau de qualité tout en arrivant à un meilleur partage.