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La grève de la dernière chance pour les médecins généralistes

Jeudi 1er décembre et vendredi 2 décembre seront deux jours historiques pour les médecins généralistes de tout l’hexagone qui seront en grève. Ce mouvement qui s’annonce particulièrement suivi a vu le jour grâce à un collectif composé de quelques médecins généralistes réunis sur un groupe Facebook afin d’exprimer leur ras le bol. Ce ras le bol sur leurs conditions de travail et les difficultés quotidiennes auxquelles les médecins font face a regroupé plus de 14 000 généralistes depuis le mois d’août et la création du groupe Facebook. Julia Fidry, médecin généraliste est une des porte parole des médecins du sud. Elle rappelle qu’il s’agit d’un mouvement issu du terrain et composé des médecins fatigués des conditions de travail et de soin.

Un mouvement de grève pour le 1er décembre a d’abord été prévu avant de s’étendre à la journée du 2 décembre. Ce mouvement asyndical et apolitique est ouvert à l’ensemble des médecins en souffrance, qu’ils soient syndiqués ou non. A noter que les syndicats ont également rejoint le mouvement en appelant massivement à suivre cette grève historique.

Que demandent les généralistes ?

Le ras le bol provient des conditions de travail des médecins généralistes avec l’accroissement de la désertification médicale. Il y a une forte pression sur les médecins restants qui multiplient les heures de travail. Cette charge de travail en constante augmentation n’apporte cependant aux médecins aucune hausse de leur rémunération.

Les conditions logistiques posent également problème avec des cabinets trop petits et mals équipés ainsi que des ressources humaines quasiment nulles. Il faut savoir que la plupart des médecins n’ont plus de secrétaire, insiste Julia Fidry. Avant d’ajouter, « L’Assurance Maladie promeut des assistants médicaux dans les cabinets sauf que les médecins n’ont pas de place pour les accueillir et ne peuvent pas payer un loyer supplémentaire pour ces assistants médicaux ».

La revendication principale des généralistes est le passage de la consultation à 50€. Cette mesure doit également être accompagnée d’une diminution de la pression administrative exercée par l’Assurance Maladie sur les médecins. Julia Fidry indique que 25 % du temps de travail d’un médecin est consacré aux tâches administratives au lieu de soigner les patients.

L’idée serait donc de revaloriser la profession et ainsi de la rendre à nouveau attractive. Cette revalorisation permettrait aux médecins installés d’agrandir leurs structures et d’embaucher des secrétaires et assistants médicaux qui pourraient ainsi prendre en charge la charge administrative et libérer 25 % de temps de consultation en plus.

Avoir un médecin référent est nécessaire, il faut également avoir des rendez-vous rapides en cas de besoins. Il faut que les médecins puissent faire du soin non programmé. En équivalent de temps, un médecin qui travaille quatre jours par semaine passe une journée complète à faire de l’administratif. Pendant ce temps il ne peut pas recevoir de nouveaux patients.

Julia Fidry indique également que même si « un médecin arrête les consultations à 18h, sa journée de travail est loin d’être terminée, puisqu’il reste à son cabinet jusqu’à 21h ou 22h pour s’occuper de l’administratif ». La porte-parole soulève un autre point clé des conditions de travail des médecins, les généralistes ont moins de temps de repos ce qui impacte leur efficacité.

La revalorisation à 50€ de la consultation représente le cœur du mouvement. Et même si cette mesure peut-être mal perçue, il faut que les patients sachent que cet argent n’augmente pas directement le chiffre d’affaires du généraliste. En effet, c’est de l’investissement dans le soin qui sera fait grâce à cette revalorisation au combien importante.

« On a besoin de matériel car on va de plus en plus loin dans les soins techniques avec l’absence de place chez les spécialistes. Les Ressources Humaines sont nécessaires et les médecins n’arrivent plus à embaucher » clame Julia Fidry.

Avant de demander que « le pouvoir revienne aux médecins et que le médecin de terrain puisse investir dans ce dont il a besoin au cas par cas ». Un constat est partagé, le forfait administratif de l’Assurance Maladie s’adapte aux conditions informatiques de l’état et non pas aux besoins particuliers des médecins locaux.

Les besoins sont complètements différents d’un médecin à un autre et d’une maison de soin à une autre.

En conclusion, il est bon de rappeler qu’il s’agit d’une mobilisation historique des médecins généralistes, qui n’ont pas pour habitude de faire grève. « Cette fermeture complète des cabinets. C’est historique ! » ajoute Julia Fidry qui rappelle également que « c’est une décision très difficile à prendre car ce n’est pas dans notre ADN. On n’est pas revendicateur on est des travailleurs. La notion de continuité des soins est importante chez les médecins. Nos patients on les suit depuis longtemps. » C’est pourquoi, ce mouvement a été anticipé afin de recevoir les patients ayant besoin de renouvellement de médicaments ou d’arrêt de travail arrivant à expiration. A noter également que pour la journée de lundi, des créneaux d’urgence ont été prévus afin d’absorber la vague de patients à l’issue du mouvement.

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