Saint Gely : face à la situation des viticulteurs, Pierre Meurin appelle le gouvernement à « arrêter d’emmerder les viticulteurs avec des contraintes normatives »
Les vignerons de la cave coopérative de Saint Gély étaient à nouveau mobilisés ce mardi, en présence du Vice-Président de la cave Cyril Caffarel et du Député sortant Pierre Meurin afin de réclamer le paiement des 18200€ qui leur sont dus, suite à l’envoi en distillation d’urgence, de 4600 hectos de vin.
Tout a débuté en août 2023, par l’envoi de 4600 hectos de vin IGP et AOP de la cave de Saint Gély à destination de la distillation. Une distillation d’urgence, qui permet aux caves de faire face aux problèmes de stockage du vin à l’approche des vendanges. Parmi ces 4600 hectolitres de vin, une cuve de 280 hectos est concernée par la polémique. En effet, cette dernière a été refusée par AgriMer à la suite d’un contrôle du degrés d’alcoolémie contenu dans le vin. Le degré déclaré par la cave était de 12°, alors que l’échantillon recueilli faisait 12.83°. Un écart, 0.3° supérieur à la marge d’erreur autorisée.
Cyril Caffarel explique « au début des sessions d’envoi en distillation, le vin en IGP et en AOP était séparé lors du chargement dans les camions citernes. Après plusieurs rotations, le prestataire en charge de la livraison du vin à la distillerie nous a informé que le vin était mélangé à son arrivée dans de grandes piscines. Face à cela, il nous a conseillé de mélanger tout notre vin. Nous l’avons écouté, malheureusement à notre dépend, en mélangeant du vin IGP à 12° et de l’AOP à environ 13°.
Das un courrier en date du 4 décembre, soit près de 4 mois après l’expédition du vin, AgriMer informe la cave de ce dépassement du seuil de tolérance rendant le vin « non conforme” et donc “inéligible à la distillation de crise”. Outre le délai, Cyril Cafferel reproche également le fait que la distillerie a touché l’indemnisation qui était due la cave et que les 4600 hectos dont les 280 mal déclarés ont bien été distillés, gratuitement.
« Pourquoi ne pas avoir refusé la citerne et pourquoi ne pas nous l’avoir renvoyé », s’interroge le vice président de la cave de Saint Gély qui précise que » le bénéfice est d’autant plus important puisque notre vin contient plus d’alcool que ce qui était indiqué », qui après avoir alerté les élus locaux et échangé de la situation avec Pierre Meurin à deux reprises, a également été reçu ce mardi par les conseillers régionaux Fabrice Verdier et Claire Lapeyronie.
« Nous avons donc subi un véritable vol en bande organisée caractérisé et cela avec la complicité des services de l’État. Pendant qu’ils dorment sur leurs deux oreilles en pensant avoir fait leur travail, c’est l’avenir d’une cave et de nombreuses exploitations viticoles qui se joue là. Même cela, ils ne semblent pas en avoir conscience, ou pire, ils choisissent délibérément de s’en “foutre” : preuve en est faite, s’il fallait
encore le démontrer : la déconnexion est bien réelle entre ces “petits hommes gris” et le monde paysan », finit par dénoncer sans concession Cyril Caffarel.
Le député sortant Pierre Meurin, présent sur place a dénoncé « la situation actuelle de la viticulture et des agriculteurs qui sont pris en étau entre les normes et les politiques tarifaires des grandes surfaces, entrainant pour les principaux concernés, des baisses de revenus ».
Pierre Meurin s’est également attaqué « aux fraudes à l’importation », accusant sans détour les grandes surfaces « d’importer du vin étranger et de l’étiqueter comme français ».
Face aux difficultés de stockage rencontrées par les viticulteurs, Pierre Meurin a proposé de « revenir sur les contraintes normatives qui pèsent sur la filière viticole et qui représente une journée de travail administratif par semaine ». Le député sortant de la 4ème circonscription du Gard a appelé à « arrêter d’emmerder les agriculteurs et viticulteurs avec des contraintes normatives et les normes phytosanitaires ». Précisant qu’il faut « remplacer les produits phytosanitaire, seulement lorsqu’une solution alternative acceptable pour tous, sera trouvée ».
Ce mardi 18 juin à la Maison de la Région à Nîmes, Claire Lapeyronie et Fabrice Verdier, conseillers régionaux représentant Carole DELGA, recevaient les représentants de la SCA Les vignerons de Saint-Gely (Cornillon), cave coopérative en difficulté.
Ils ont échangé avec le Vice-Président de la cave, Cyril CAFFAREL, accompagné d’exploitants et administrateurs de la cave, sur les difficultés de cette cave vinicole située à Cornillon dans la vallée de la Cèze, en Côtes-du-Rhône gardoises. Les coopérateurs dénoncent une situation qu’ils jugent aberrante, concernant le refus d’octroi par FranceAgriMer d’une aide à la distillation de crise portant sur un volume de 280 Hl de vins. Un manque à gagner de 18.200 € non indemnisé à cause d’un écart de 0,33° d’alcool, qui a valu à la cave de voir son vin déclaré non conforme et inéligible à la distillation de crise. L’entreprise dénonce la position intangible de FranceAgriMer qui à son sens aurait dû refuser la citerne à son arrivée à la distillerie, alors que le vin a bien été distillé et ce en pure perte. Perte sèche qui représente un manque à gagner pour les investissements d’urgence nécessaires aux vendanges estivales et qui contribue à fragiliser une entreprise déjà en prise avec la crise inédite que subit la filière vitivinicole dans son ensemble : aléas climatiques, explosion des coûts de production, baisse des prix et des volumes de transactions, déconsommation sur le marché national, désaffection accrue des consommateurs pour les vins rouges, etc.
Face à ces difficultés, les élus régionaux se sont engagés à accompagner les requêtes de la cave coopérative auprès de FranceAgriMer et du Ministère de l’agriculture , notamment à travers un courrier de soutien officiel de la Région.
D’autre part, ils ont réaffirmé le soutien que peut apporter la Région à travers ses politiques agricoles et vitivinicoles volontaristes et des dispositifs mobilisables par la coopérative ou les viticulteurs adhérents en fonction de leurs projets.