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Pont-Saint-Esprit : Une majorité déchirée lors du Conseil Municipal de ce vendredi 3 novembre

L’ensemble du Conseil Municipal était convoqué ce vendredi 3 novembre à la Cazerne afin de se prononcer sur 6 délibérations dont 4 concernaient le maintien en tant qu’adjoint de Benjamin Desbrun, Christine Clerc, Karima Loric er Vincent Rousselot. Maintien rejeté par une large majorité du Conseil Municipal

Claire Lapeyronie : “Il faut faire cesser le dénigrement que subissent certains membres de la collectivité, de la majorité et moi même. Ca suffit !”

En introduction du Conseil Municipal débuté à 18h30, Claire Lapeyronie, Maire de Pont-Saint-Esprit a expliqué sa décision de retirer les délégations de 5 élus (Benjamin Desbrun, Karima Loric, Christine Clerc, Vincent Rousselot et Laure Regamey).

Dans ses propos, Claire Lapeyronie a exprimé son mécontentement face à des problèmes au sein de la majorité, notamment le manque de loyauté de certains élus envers elle. Elle souligne des dysfonctionnements qui nuisent à la communauté spiripontaine malgré l’approbation d’une charte par les élus en 2020. Claire Lapeyronie rappelle les principes essentiels qu’un élu local devrait respecter, tels que “l’intégrité, l’impartialité, le respect des règlements, et le devoir de rendre des comptes au maire”.

Ces 5 élus n’ayant pas respecté ces principes, en ne travaillant pas sur les dossiers, en contestant le message de la majorité, et en ne faisant pas remonter des faits importants qui auraient nécessité la saisine de la Procureure de la République.

La Maire de Pont-Saint-Esprit, exprime sa déception face à ce manque de courage, se demandant comment une équipe majoritaire qui se nomme “Ensemble” a pu être trahie de la sorte.

Enfin, Claire Lapeyronie a appelé à mettre fin aux conflits et aux dénigrements dont sont victimes les employés de la collectivité, les élus de la majorité et dont elle est elle-même victime. Appelant également à la dignité et à une forme de tenue dans l’expression des désaccords. Elle souligne également la nécessité d’une décision importante et réfléchie pour avancer et appelle à un retour à la sérénité au sein de la collectivité. En conclusion, l’édile spiripontaine invite chacun à s’exprimer librement mais de manière digne de la fonction d’élu de la République.

Les élus ayant perdu leur délégation ont ensuite pris la parole chacun leur tour.

Les 5 anciens conseillers délégués étaient (hasard ou non de la nouvelle configuration du conseil) réunis côte à côte (Photo Rémi Fagnon)

Laure Regamey Conseillère Municipale ex-Déléguée aux Ressources Humaines : “Tu voulais ramener de la sérénité mais tu as tout fait pour que le contraire se produise !”

Dans sa prise de parole, Laure Regamey a exprimé vivement son mécontentement face à la situation actuelle, bien qu’elle ne fasse pas l’objet d’une délibération ce soir. Elle évoque une incompréhension par rapport au retrait de sa délégation, retrait et situation qu’elle qualifie d’énorme gâchis.

Laure Regamey s’est ensuite adressée directement à Claire Lapeyronie “Tu voulais ramener de la sérénité mais tu as tout fait pour que le contraire se produise ! Je t’ai alerté des nombreux départs et du mal-être des employés municipaux. La liste est longue et il ne fait pas bon dire qu’on n’est pas d’accord avec toi.”

Laure Regamey se décrit comme “intègre, droite, franche et loyale”, mais affirme que sa “loyauté a été mise à rude épreuve, remettant en question l’image positive” qu’elle avait “de Claire Lapeyronie”. Elle évoque des “divergences d’opinion sur des mesures correctives et notamment concernant la demande de la présence du DGS (Directeur Général des Services) sur le terrain”.

Finalement, Laure Regamey exprime son inquiétude pour la commune, met en avant le travail construit patiemment par les équipes, et affirme que Pont mérite mieux. Elle termine en apportant son soutien aux quatre adjoints critiqués et en invitant les autres membres à faire de même.

Christine Clerc, ex-Déléguée à la Culture et aux Festivités “Je préfèrerai être autour de la table pour lutter contre l’insécurtié et l’insalubrité plutôt que de débattre sur ceux que tu nommes avec mépris la bande des cinq” :

Christine Clerc a débuté son propos en indiquant “Je préfèrerai être autour de la table pour travailler contre l’insécurtié et l’insalubrité, on t’a alerté sur la situation tu as préféré ne rien faire”.

Christine Clerc a ensuite exprimé “sa consternation et sa tristesse face à une situation incompréhensible”, soulignant une différence de définition de confiance et de loyauté. Elle rappelle son engagement en tant qu’élue depuis 2011, partageant des moments heureux et difficiles avec son équipe, et mentionne un soutien constant à la majorité de Claire Lapeyronie. Elle affirme également “n’avoir jamais entravé les affaires communales et ne pas être en opposition avec l’édile spiripontaine”.

“Je suis d’accord avec tes idées sur la culture, le succès des événements, comme le nouveau salon du manga qui est en préparation, sont des preuves des actions réussies menées en collaboration avec les élus. Cependant, je me questionne sur la sanction que je subis, notamment sur ta demande de démission le 25 octobre dernier”.

Ce grand déballage s’est poursuivi par des accusations de harcèlement envers Claire Lapeyronie “tu t’es acharnée et a harcelé par message et en convocant des élus dans ton bureau ces derniers jours, pour s’assurer qu’ils votent contre moi” ajoute Christine Clerc.

Christine Clerc explique ensuite son rôle consistant à remonter les préoccupations des artistes concernant l’insalubrité du prieuré, la peur du public âgé de se rendre dans le centre ancien et les inquiétudes des agents municipaux travaillant tard au cinéma face à l’insécurité croissante. Elle souligne que ses missions correspondent à la charte de l’élu et s’interroge sur le fait que les avis des élus de terrain ne soient plus entendus.

Elle conclut en exprimant un grand sentiment d’injustice, considérant la délibération comme une sanction de la part de la Maire, et demandant à comprendre les raisons de cette situation.

Karima Loric : “J’ai honte de ne plus avoir d’arguments pour te défendre, je suis soulagée de retrouver ma liberté d’expression” :

Karima Loric exprime dès le début de sa prise de parole, “son soulagement en reprenant enfin ma liberté d’expression”, soulignant à son tour sa loyauté envers Claire Lapeyronie tout en précisant que “la loyauté diffère de la soumission”.

L’ex 4e adjointe à la ville de Pont-Saint-Esprit, accuse également Claire Lapeyronie de lui avoir demandé d’établir une procuration vierge et de lui avoir indiqué “C’est le maire qui décide de qui donne procuration à qui”.

En évoquant des problèmes de rassemblement douteux, d’hygiène, et l’état de délabrement des locaux de la Police Municipale, elle conteste la déclaration récente de Claire Lapeyronie, suite à la fusillade survenue ce week-end à Pont-Saint-Esprit, selon laquelle “ces préoccupations d’insécurité ne seraient qu’une question de ressenti. Insistant sur le caractère réel des problèmes de sécurité publique”.

Elle exprime sa honte face à la situation du désert médical, informant Claire Lapeyronie en novembre 2021 de la nécessité d’accompagner le projet de pôle médical pour éviter de devenir une ville peu attractive.

Karima Loric mentionne également “des promesses non tenues, comme le carré confessionnal pour la communauté musulmane”. Elle partage sa “honte de ne plus avoir d’arguments pour défendre Claire Lapeyronie, je ressens de la tristesse après avoir été publiquement attaquée malgré mon absence d’ambition politique”.

Vincent Rousselot : “Elu de terrain et d’action, je regrette que tu ne nous aies pas entendu et accordé les moyens humains et financiers nécessaires”

Vincent Rousselot qui a été l’avant dernier des 5 mis en cause à prendre la parole, a également été celui qui a tenu les propos les plus mesurés. Il a tiré la sonnette d’alarme concernant le “manque de moyens humains et financiers ainsi que l’arrêt des investissements dans les marchés publics notamment ceux concernant la voirie, la signalétique ou encore le marquage au sol, mettant en danger les usagers de la route”.

Benjamin Desbrun : “J’ai l’impression de revenir au fonctionnement d’avant 2011, les spiripontains méritent mieux que ce lavage de linge sale en public”

Celui qui a été le directeur de campagne de Claire Lapeyronie en 2020, a rappelé à cette dernière qu’il l’a soutenu en 2019, 1 an après son élection au fauteuil de maire de la commune sur les recommandation de Roger Castillon, lorsque sa majorité s’est vue être fragilisée.

“On s’est engagés, nous cinq, tous ensemble autour d’une feuille de route ambitieuse pour améliorer la sécurité, continuer le travail auprès des agents municipaux afin de leur offrir une meilleure qualité de vie au travail et développer l’offre de soin pour lutter contre les déserts médicaux. Si tu as le sentiment que Pont-Saint-Esprit va bien sur ces sujets alors oui il y a une division entre nous” indique Benjamin Desbrun.

Luc Schrive élu de la majorité en charge de l’environnement et Béatrice Redon conseillère d’opposition ont également pris la parole afin d’expliquer qu’il trouve la riposte de Claire Lapeyronie, “hors de proportion contre 5 personnes qui sont des gens de qualité qui réalisent honorablement leur mission”.

Tu exiges une confiance aveugle et muette, tu tentes de renverser la table avec un rapprochement improbable avec l’oppositon, j’ai peur que tu ne confondes autorité et autoritarisme peur que tu sois tombée du coté sombre de la politique” a conclut Luc Schrive.

De son côté, Béatrice Redon a évoqué la mémoire de Catherine Chantry qui a été “la première à subir ces attaques”, assurant que le groupe d’opposition “UCS continuera d’agir au service des spiripontains en vue du bon fonctionnement des institutions et du personnel pour retrouver une gestion plus sereine de la commune”.

Nul doute que cette opposition constructive ne manquera pas d’intérêt pour les 4 sièges d’adjoints laissés vacants par les membres de la liste “Ensemble”.

Claire Lapeyronie a ensuite repris la parole afin de répondre aux diverses accusations de ses anciens adjoints appelant ” à ne pas inverser les rôles”.

“C’est à cause de vous que nous sommes ici, vous êtes responsables de la situation, moi je ne suis pas là pour parler du passé, c’est vous qui êtes revenus sur certaines choses. Je suis là pour stopper vos agissements délétères de ces derniers mois” introduit Claire Lapeyronie.

Consciente que ces débats ne vont pas dans l’intérêt de la chose publique et de l’intérêt des spiripontains pour les élections “Ce que je vais dire ne va pas relever le niveau mais je vais répondre sobrement”.

“Christine (Clerc) tu voulais être Calife à la place du Calife mais pour être maire, il faut être plus investie et ne pas jouer avec les règles”.

” Vincent (Rousselot) tu as honte d’être élu mais qu’est ce que tu fais encore là ? J’ai entendu tes difficultés, je t’ai soutenu et proposé de changer de délégation car tu étais perdu, tu as refusé sans aucune remise en question de ta part”.

“Karima (Loric) il faut incarner la fonction, quand tu insultes Daniel Mouchetant lors de la dernière réunion de la majorité, majorité que tu as choqué par tes propos. Lorsque tu dis à Daniel (Mouchetant) « il faut que tu portes tes couilles », que tu portes des jugements sur tes collègues, tu ne peux pas incarner cette fonction”.

“Benjamin (Desbrun), tu as beaucoup de mal avec le fait de ne pas être 1er adjoint, mais tu as déjà du mal à tenir ton rôle aux finances, on n’a plus de son ni d’image depuis le 15 juin dernier, c’est problématique pour un adjoint aux finances mais, je sais comment faire pour les budgets et je saurai m’appuyer sur mes élus, de ton côté tu t’es laissé dépasser par ton égo”.

Claire Lapeyronie et les 33 membres du Conseil Municipal de Pont-Saint-Esprit ont voté à bulletin secret afin de se prononcer sur le maintien ou le retrait du rôle d’ajdoint des 4 élus concernés (Photo Rémi Fagnon)

Des accidents du travail cachés par Laure Regamey et Benjamin Desbrun ?

Lors de sa prise de parole, Claire Lapeyronie a abordé des faits graves survenus à l’été 2023 au sein des services de la municipalité. Selon l’édile spiripontaine, Laure Regamey et Benjamin Desbrun, auraient tenté de camoufler des faits graves d’accidents. Des faits qui lorsqu’il sont arrivés aux oreilles de Claire Lapeyronie ont nécessité la saisine du Procureur de la République et la création d’une commission interne d’analyse qui doit rendre son rapport prochainement. “On ne règle pas les problèmes en les mettant sous le tapis”.

Selon les éléments fournis lors d’un point presse suivant le conseil municipal de ce soir, Claire Lapeyronie et son Directeur Général des Services ont indiqué qu’il s’agissait de 2 agents municipaux actuellement en arrêt de travail mais que ces faits ne relèvent pas du Pénal.

Claire Lapeyronie : “Vous avez bafoué ma confiance et celle de vos collègues, je regrette de ne pas avoir fait ce remaniement plus tôt, j’ai attendu des remises en question qui ne sont jamais arrivées. Vous voulez me faire passer pour la méchante mais les gens qui me connaissent savent ma bienveillance” conclut l’édile spiripontaine.

Claire Lapeyronie qui a ensuite mis aux voix le maintien de la fonction d’adjoint des 4 élus qui ont tous été rejetés à la suite d’un vote à bulletin secret réclamé par 1/3 des membres du conseil comme l’impose la loi. Benjamin Desbrun, Karima Loric, Christine Clerc et Vincent Rousselot ne sont désormais plus adjoint de Claire Lapeyronie mais peuvent continuer à siéger au sein du conseil municipal.

Pour conclure ce conseil, la protection fonctionnelle a été acceptée pour Benjamin Desbrun et Karima Loric dans le cadre d’une convocation en Gendarmerie pour des soupçons de prise illégale d’intérêt et favoritisme.

Et aussi : En conclusion du conseil, Claire Lapeyronie a indiqué espérer “ne jamais avoir à vivre ça, car Pont mérite mieux. Je souhaite que tout le monde se réunisse “Soyons vraiment ensemble””.

Le Député Pierre Meurin a appelé à “l’organisation d’élections partielles lors desquelles il annonce prendre toute sa part (être candidat), après ce conseil municipal qui a été l’illustration d’une municipalité à la dérive dans une farce politique durant laquelle on a l’impression de voir une famille déchirée raconter ses histoires personnelles”.

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