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Site de l’Ardoise : un appel à projets pour transformer 35 hectares de friche industrielle en vitrine de l’industrie décarbonée

Près de 21 ans après la fermeture de l’usine Ugine Arcelor-Mittal, la friche industrielle de L’Ardoise (Gard rhodanien) s’apprête à écrire un nouveau chapitre. L’agglomération lance un ambitieux appel à projets, ouvert jusqu’au 30 juin, pour attirer des entreprises de l’industrie décarbonée sur un site clé en main de 35 hectares.

Vingt et un ans d’attente. Vingt et un ans que cette friche industrielle de 35 hectares, aux portes du Rhône, attendait une reconversion. Aujourd’hui, le moment est venu. « Les planètes sont alignées, l’agglomération et la Ville travaillent main dans la main » se sont réjouis Jean-Christian Rey président de l’agglomération du Gard rhodanien et Yves Cazorla maire de Laudun-l’Ardoise. Ils peuvent également compter sur le soutien de multiples partenaires (État, Région, Banque des Territoires, CNR, EPF, etc.), le site rebaptisé « site de L’Ardoise » est désormais officiellement labellisé site clé en main France 2030. Et avec un appel à projets lancé en mai et ouvert jusqu’au 30 juin, l’agglomération du Gard rhodanien veut faire de ce terrain abandonné un pôle d’excellence industrielle à l’échelle européenne, résolument tourné vers l’énergie décarbonée.

Une démarche inédite, concertée et ambitieuse

Ce site, « quasiment unique dans le sud de la France » selon Jean Christian Rey, cumule les avantages : 35 hectares hors ZAN (zéro artificialisation nette), trimodalité avec route, fer et fluvial, foncier maîtrisé par l’agglomération depuis 2017, absence d’enjeux majeurs de biodiversité confirmée par une étude 4 saisons… Bref, le terrain est prêt.

Mais cette fois, pas question de vendre à n’importe qui. « Il y a dix ans, on aurait cédé à un porteur de projet. Aujourd’hui, on garde la maîtrise foncière », explique Jean Christian Rey. Bail, mise à disposition, CMO (convention d’occupation temporaire)… les modalités varieront selon les projets, mais l’objectif est clair : s’assurer de la destination du site, des emplois créés, et de la compatibilité environnementale.

Trois critères de sélection : foncier, emploi, environnement

Le comité de pilotage, composé d’élus, de représentants de l’État et des partenaires institutionnels, évaluera les projets selon trois axes :

  1. Maîtrise du foncier : le terrain ne sera pas vendu, pour conserver une maîtrise stratégique à long terme.
  2. Emploi et développement économique : priorité aux projets générateurs d’emplois pérennes, intégrés dans le tissu local.
  3. Environnement : les projets devront impérativement s’inscrire dans la logique de décarbonation, qu’il s’agisse de production, de ou de composants industriels (ex : hydrogène, SMR, tuyauterie nucléaire, etc.).

Un processus par étapes jusqu’à l’automne

Après la clôture de l’appel à projets le 30 juin, une première phase d’analyse permettra d’évaluer la solidité des candidats. « On regarde d’abord la capacité financière, la viabilité de la structure. Un acteur comme EDF ou Framatome, on sait qui c’est. Quelqu’un qui propose une idée brillante mais sans garantie financière, on ne regardera pas de plus près. »

À l’issue de cette première sélection, une phase de dialogue sera lancée tout l’été et jusqu’à l’automne. L’agglomération prévoit de favoriser les synergies entre porteurs de projets, voire de constituer des consortiums. « Si un acteur a besoin de deux hectares mais ne peut cohabiter avec un autre type d’activité, on regarde comment agencer le tout. », explique Yves Cazorla.

À l’automne, les projets retenus seront présentés, analysés à l’aune des trois critères, puis validés par un vote en conseil communautaire d’ici la fin de l’année.

Un symbole pour le territoire

Derrière ce processus rigoureux, c’est une transformation profonde du territoire qui est visée. L’objectif ? Faire de cette friche une vitrine de l’industrie du futur, circulaire, innovante, sobre en carbone. « Un site pensé non seulement pour accueillir les technologies émergentes, mais aussi pour renforcer l’écosystème local, en lien avec les industriels déjà installés », explique Yves Cazorla qui précise, qu’une « réunion d’information est d’ailleurs prévue avec les chefs d’entreprise du secteur ».

« Le passé nous a appris ce qu’on ne voulait plus. Aujourd’hui, on sait ce qu’on veut : un projet solide, vertueux, et structurant pour notre territoire », conclut le président de l’agglomération.

Chiffres clés :

  • 35 hectares utiles sur 50 ha d’emprise globale
  • Site hors ZAN, déjà urbanisé
  • Trimodalité : route, rail, fleuve
  • Étude 4 saisons réalisée (biodiversité)
  • Plus de 100 000 € déjà investis dans les études et l’appel à projets
  • Délai de réponse à l’appel : jusqu’au 30 juin 2025
  • Validation finale : vote au conseil communautaire d’ici décembre 2025

À noter : « Un courrier a été adressé aux riverains du hameau de L’Ardoise pour les tenir informés. Une réunion publique est prévue à mesure que les projets se précisent », conclut Yves Cazorla.

Exemples de projets attendus

  • Production d’hydrogène vert
  • Fabrication de cuves ou de composants pour les SMR
  • Assemblage de tuyauterie lourde pour le nucléaire
  • Développement d’équipements pour les énergies renouvelables
  • Logistique décarbonée
  • Stockage ou transformation d’énergie propre

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