Laudun-L’Ardoise : après le lancement de la consultation publique sur le projet photovoltaïque « Vouland », une pétition d’opposition à ce projet recueille 400 signatures
La pétition déposée en mairie de Laudun L’Ardoise, signée par 400 habitants et soutenue par l’association Nature et Patrimoine Laudun L’Ardoise et le Comité de Défense des Habitants du Hameau de l’Ardoise, exprime une opposition farouche au projet photovoltaïque « Vouland ». Ce projet, mené par Q ENERGY, implique le déboisement de 12 hectares de bois pour installer près de 30 000 panneaux solaires. Cette initiative suscite de vives inquiétudes dans la population locale, soucieuse de préserver ses espaces naturels et de limiter les impacts environnementaux du projet.
Les signataires dénoncent plusieurs aspects de ce projet qu’ils jugent incohérents et nuisibles. En premier lieu, ils s’opposent à la destruction de ce qu’ils décrivent comme un « poumon vert » pour le hameau de L’Ardoise, un espace déjà réduit par l’urbanisation et les activités industrielles. La perte de ces 12 hectares de bois est perçue comme une atteinte grave à la biodiversité locale, menaçant directement les habitats de nombreuses espèces protégées, notamment des chauves-souris (comme le Grand Rhinolophe et la pipistrelle de Nathusius) et la tourterelle des bois, un oiseau en voie de disparition. Pour les habitants, préserver cette faune et cet environnement naturel est essentiel, et la coupe massive d’arbres leur semble contradictoire avec l’objectif écologique affiché.
La pétition aborde également la question de la décarbonation. Les opposants estiment que la construction de ce parc solaire ne garantit pas une réelle réduction des émissions de CO₂ si elle n’est pas accompagnée de mesures de réduction de la consommation d’énergies fossiles. Selon eux, la production d’électricité, bien qu’utile, n’est qu’une partie de la solution pour diminuer l’empreinte carbone. Ils dénoncent la communication du projet qui, à leurs yeux, embellit les effets écologiques de l’installation photovoltaïque en sous-estimant les pertes environnementales locales.
En outre, la pétition s’attaque à l’impact potentiel du projet sur les risques d’inondation dans le hameau de L’Ardoise. Les espaces boisés actuellement en place jouent un rôle de régulation naturelle en absorbant les eaux de pluie et en réduisant le ruissellement. Le défrichement pourrait, selon les signataires, accentuer les risques d’inondation, rappelant les épisodes passés de 2002 et 2003 qui avaient durement touché la population locale.
La pétition propose une alternative : l’utilisation d’une friche industrielle de 34 hectares, située à proximité et anciennement exploitée par Arcelor Mittal. Selon les signataires, cet emplacement permettrait de concilier les objectifs de transition énergétique avec la préservation de l’environnement naturel. Cette proposition a déjà été évoquée auprès de la Communauté d’Agglomération du Gard Rhodanien lors d’un précédent projet, et elle bénéficie d’un soutien populaire.
Les pétitionnaires interpellent le maire, Yves Cazorla, en lui demandant de refuser le projet tel qu’il est actuellement envisagé. En signant cette pétition, ils espèrent mobiliser la municipalité en faveur d’une transition écologique qui respecte aussi la protection des espaces naturels. Le message des habitants est clair : le développement durable doit s’appuyer sur des actions réfléchies et un équilibre entre progrès et préservation des écosystèmes.