Budget 2025 de Bagnols-sur-Cèze : entre prudence et ambitions d’investissement

Le Conseil municipal de Bagnols-sur-Cèze a adopté son budget primitif 2025 lors de la séance de ce mercredi 5 février. Un exercice complexe dans un contexte d’incertitudes économiques et de baisses de dotations de l’État, qui oblige la municipalité à arbitrer entre maintien de l’investissement et gestion rigoureuse des finances.
Le budget primitif s’équilibre à 29,38 millions d’euros en fonctionnement et 13,81 millions d’euros en investissement.
Dans ce contexte, plusieurs projets pourraient être reportés ou annulés afin de garantir un équilibre budgétaire durable.
Des choix d’investissement stratégiques
Malgré ces contraintes, la municipalité entend maintenir un haut niveau d’investissement, avec un autofinancement de 3 millions d’euros. Le maire, Jean-Yves Chapelet, a défendu un budget évolutif, qui pourra s’adapter en fonction des évolutions économiques. Trois secteurs prioritaires sont sanctuarisés :
- L’éducation, avec notamment la réhabilitation de plusieurs écoles et le programme de rénovation énergétique.
- Le social, avec une aide renforcée au CCAS et aux associations locales.
- L’économie locale, à travers des investissements destinés à soutenir les entreprises du territoire.
Environ 80 % des dépenses de fonctionnement sont réalisées dans un rayon de 50 km, un choix assumé pour favoriser l’économie locale.
Parmi les projets phares de 2025 figurent :
- L’extension de La Pyramide (1,8 M€).
- La modernisation de la piscine Guy Coutel, incluant des vestiaires et un projet de géothermie (1,42 M€).
- La réhabilitation de l’ancien supermarché ALDI pour de nouveaux aménagements urbains (0,92 M€).
- La réfection de l’avenue Vigan Braquet (1,19 M€).
- Des investissements en vidéoprotection et sécurité (150 000 €).
Le débat s’est cristallisé autour de la dette municipale. L’opposition a dénoncé une dérive de l’endettement, pointant du doigt le recours à un emprunt de 6,9 millions d’euros en 2025.
Une gestion « prudente et raisonnée » a été demandée par Bernard Nass et Jérôme Jackel.
Face à ces critiques, Jean-Yves Chapelet a tenu à rappeler que la gestion de la dette était un enjeu bien connu de la municipalité :
« J’ai géré 17 budgets dont trois années sans le moindre investissement pour assainir les finances. Nous avons aujourd’hui 3 millions d’euros d’autofinancement et un budget construit pour permettre à la ville de continuer à avancer. »
Le maire a également souligné que le taux de réalisation des investissements ne serait pas de 100 %, ce qui signifie que tous les emprunts ne seront pas nécessairement contractés.
Si quatre élus se sont abstenus, deux conseillers municipaux, Guillaume Sanchez et Olivier Wiry, ont fait le choix de boycotter la séance. Dans un communiqué, ils dénoncent un budget « excessivement optimiste et totalement déconnecté des réalités des Bagnolais ».
Avec des incertitudes économiques et une pression croissante sur les finances locales, la municipalité devra jongler entre investissements ambitieux et prudence financière. Le budget voté n’est pas figé et pourra être ajusté tout au long de l’année en fonction des évolutions économiques et des priorités du territoire.