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Marcoule va accueillir des petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) : une nouvelle étape stratégique pour le territoire, actée par le président de la République

Le site nucléaire de Marcoule, situé sur la commune de Chusclan, se prépare à accueillir les nouveaux petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR). Cette annonce marque une étape décisive dans la relance du programme nucléaire français et constitue une seconde bonne nouvelle pour le territoire après la décision récente de l’implantation de la société newcleo sur le même site.

Une avancée stratégique pour le programme nucléaire français

La décision a été actée lors du 4e Conseil de politique nucléaire (CPN), réuni le lundi 17 mars 2025 par le Président de la République. Ce conseil a confirmé le soutien de l’État au développement des petits réacteurs modulaires (SMR) dans le cadre du programme France 2030. L’État a demandé au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de fournir les données sur le foncier disponible à Marcoule, ainsi qu’à Cadarache, pour permettre aux start-up candidates de s’implanter rapidement sur ces sites. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie globale visant à renforcer la souveraineté énergétique du pays, à moderniser le parc nucléaire et à sécuriser la production d’électricité bas-carbone.

Le programme SMR est présenté comme un levier clé pour diversifier le mix énergétique français. Plus compacts, plus flexibles et moins coûteux que les réacteurs EPR2 de grande puissance, ces petits réacteurs visent à compléter la production nucléaire existante, à répondre aux besoins énergétiques locaux et à offrir une solution exportable à l’international. Le soutien de l’État à cette filière inclut un accompagnement financier et stratégique dans le cadre du programme France 2030, qui prévoit le développement d’un démonstrateur au début de la décennie 2030.

Jean-Christian Rey salue une victoire du territoire

Jean-Christian Rey, président de l’agglomération du Gard Rhodanien, a exprimé sa satisfaction face à cette annonce qu’il qualifie de “résultat d’un travail de fond et d’un lobbying territorial intense” mené depuis plus d’un an. “Nous avons réussi à faire de Marcoule un site stratégique pour le développement des SMR”, se réjouit-il, soulignant les atouts du territoire : une ingénierie de pointe, un savoir-faire industriel historique dans le domaine du nucléaire, et un haut niveau d’acceptation sociale du nucléaire parmi la population locale.

“Ce projet va renforcer le positionnement du Gard rhodanien comme un acteur clé de la filière nucléaire française”, poursuit Jean-Christian Rey. À terme, l’implantation des SMR à Marcoule devrait générer 1 500 emplois directs pour la construction des réacteurs et 600 emplois pérennes pour leur exploitation. “Nous avons réussi à bâtir quelque chose d’important, mais l’équilibre est fragile”, tempère toutefois le président de l’agglomération, conscient que la concrétisation du projet dépendra du maintien d’un soutien politique et industriel constant dans les années à venir.

Un territoire nucléaire historique en pleine mutation

Marcoule bénéficie d’une longue tradition dans le domaine nucléaire. Site pionnier du programme nucléaire civil français dès les années 1950, il abrite aujourd’hui plusieurs installations stratégiques, dont le centre de recherche du CEA et les activités de retraitement des combustibles usés menées par Orano. Cette nouvelle étape dans le développement du site s’inscrit dans une vision plus large de relance de la filière nucléaire française, articulée autour de la construction de six réacteurs EPR2 et du renforcement du cycle du combustible à La Hague.

L’implantation des SMR à Marcoule s’ajoute donc à la récente annonce de l’installation de newcleo, confirmant le dynamisme industriel du Gard rhodanien dans le domaine nucléaire. Reste désormais à franchir les prochaines étapes, qui pourraient définitivement ancrer Marcoule dans le futur du nucléaire français.

Rémi Fagnon

A tout juste 22 ans, le benjamin de l'équipe Rémi a fait du journalisme son terrain de jeu favori ! Vêtu de son costard cravate, ses lunettes teintées, un carnet, un stylo et dégainant son appareil photo à la moindre occasion, Rémi mène l’enquête, avec une ténacité légendaire. C’est aussi un féru de journalisme sportif, pour qui le Tour de France, les matchs de foot et le sport automobile n’ont aucun secret. Son talent caché : lors d’une interview téléphonique, à peine a-t-il raccroché, que son article est déjà prêt.

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