Pujaut : le moulin retrouve ses ailes et son âme

Sous un soleil estival et au milieu d’un décor naturel prisé des randonneurs, la commune de Pujaut a célébré, ce week-end, la renaissance de son moulin. Perché sur les hauteurs du village, cet édifice emblématique, désormais coiffé d’un nouveau toit et de grandes ailes de bois, vient de traverser une importante phase de restauration, couronnée par une inauguration en grande pompe.
Un symbole restauré
« Quel bonheur de revoir notre moulin qui retrouve un toit et des ailes », s’est réjouie Sandrine Soulier, maire de Pujaut, devant une assemblée de curieux et d’élus venus saluer ce retour aux sources. Propriété de la commune depuis 2002, le moulin était jusque-là dans un état de dégradation avancé, abîmé par le temps et un incendie. Aujourd’hui, il se dresse fièrement, comme un trait d’union entre le passé agricole du village et son avenir patrimonial.
« La commune a décidé de s’engager financièrement dans cette rénovation, convaincue de la valeur patrimoniale du site », a souligné l’élue. Une conviction partagée par le Département du Gard, représenté lors de l’événement par les conseillers Pascale Bories, maire de Villeneuve lesAvignon et Rémy Bachevalier, également maire de Rochefort-du-Gard.
Des travaux techniques et humains
Autour du moulin, un pourtour de galets a été aménagé pour valoriser le site et permettre une déambulation agréable. La façade a été restaurée par les services techniques de la mairie. Quant à la charpente, pièce maîtresse de l’édifice, elle a été confiée aux Charpentiers de Tradition, artisans reconnus pour leur savoir-faire dans la restauration du bâti ancien.
« L’objectif, c’était de redonner une âme au moulin et d’en faire un point de repère, un trait d’union entre le passé et l’avenir, dans ce site naturel si apprécié des promeneurs », a insisté la maire.
Un rêve devenu réalité
Pour Rémy Bachevalier, le projet marque durablement le mandat de l’équipe municipale. « Comme le chantait Jacques Brel, il faut rêver d’un impossible rêve. Le rêve est devenu réalité avec ce moulin. C’était évident pour le Département d’y porter de l’intérêt, et on ne s’est pas trompé », a-t-il affirmé avec émotion.
Une histoire de transmission

Michel Foulcher, président de l’association des Amis de l’Étang, cheville ouvrière de la sauvegarde du site, a retracé l’histoire du moulin. Construit en 1772, dans un contexte où l’ancien étang de la ville, asséché depuis plus d’un siècle, avait laissé place à d’immenses champs de blé, le moulin répondait à une forte demande de production. À l’époque, un premier moulin, situé dans le bas du village, ne suffisait plus.
C’est Jacques Bouissonas, alors cordonnier et futur meunier, qui porta le projet de ce second moulin. À sa mort, en 1782, sans héritier direct, le bâtiment fut légué à la famille Chiron, qui donna son nom au lieu. Il fallut ensuite attendre 1973 pour qu’Henri Coulon en fasse l’acquisition, avant qu’il ne soit finalement cédé à la mairie de Pujaut en 2002.
Une mémoire remise au vent
Grâce à la passion des bénévoles de l’association, à la mobilisation des élus et au soutien des institutions, le moulin Chiron est aujourd’hui prêt à écrire un nouveau chapitre de son histoire. Un chapitre tourné vers la transmission, la culture et la valorisation du patrimoine, dans le souffle retrouvé de ses grandes ailes de bois.



