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Conseil municipal de Pont-Saint-Esprit : excédent budgétaire et tensions autour du collège et de la santé

C’est dans une atmosphère électrique que s’est tenu, mercredi soir à la caserne Pépin, le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit. En cause, le vote du compte administratif 2024 – excédentaire de plus de 6,3 millions d’euros – et celui du budget primitif 2025, qui s’élève à plus de 31 millions d’euros. Ces chiffres ont déclenché une salve d’attaques entre majorité et opposition, dans une séance tendue.

Un excédent de 6,3 millions d’euros

Le compte administratif 2024, présenté par Karine Bommenel, adjointe aux finances, affiche un excédent comptable de 6 323 903,94 €. De quoi interpeller l’opposition, à commencer par Claire Lapeyronie, ex-maire et aujourd’hui dans les rangs de la minorité : « Jamais nous n’avons vu un tel excédent ! Vous affirmez depuis des mois que les caisses sont vides. Ce soir, la vérité éclate », a-t-elle lancé. Son collègue Christophe Antunes, de la liste « Pont d’Abord », a lui aussi dénoncé un discours de crise artificielle.

Face à ces attaques, Karine Bommenel a défendu une « gestion rigoureuse », soulignant les engagements à venir : rénovation de l’Hôtel-Dieu, mise aux normes des voiries, locaux de la police municipale, réhabilitation du collège, mais aussi le soutien aux services municipaux « à bout de souffle » selon ses termes.

Nouveau Collège : un projet enlisé

Le dossier du nouveau collège a cristallisé les tensions. Si le Département du Gard prévoit 40 millions d’euros d’investissement, le rachat du terrain par la commune – estimé à 3,3 millions d’euros – tarde. Claire Lapeyronie, enseignante au collège, a rappelé que ses élèves « ont parfois cours les pieds dans l’eau ». Elle accuse la municipalité de bloquer le projet en refusant d’honorer la convention foncière.

Le maire, Valère Ségal, s’est justifié : « les Spiripontains ne doivent pas payer pour tout le monde ! ».

Médecins : entre annonces et doutes

Autre dossier sensible : l’installation prochaine de trois médecins généralistes, transférés depuis Saint-Julien-de-Peyrolas, dans les futurs locaux réaménagés de la caserne Pépin. Cette arrivée intervient alors que la dernière généraliste spiripontaine cessera son activité le 30 juin, laissant de nombreux patients sans médecin.

L’opposition reste sceptique. Selon elle, les trois médecins arrivent avec leurs propres patients et peu de Spiripontains seront pris en charge. Valère Ségal promet neuf médecins d’ici 2026. Aurélie Delwarte ironise : « On manque aussi de radiologue », ciblant la profession du maire. Un sarcasme que ce dernier a balayé, en rappelant que le projet avait été initié par les médecins eux-mêmes en 2023, dans une réunion publique. S’en prenant au passage à Claude Salau, maire de Saint Julien de Peyrolas qui a appris par la presse le départ de ses trois médecins : « « Soit il est sourd, soit il est incompétent ! », a lâché le maire spiripontain.

Un budget 2025 sous le feu des critiques

Le budget primitif 2025, voté dans la foulée, prévoit 31,05 millions d’euros dont 6,5 millions d’euros d’investissements pour des projets comme la réhabilitation de l’Hôtel de Ville, des écoles, de l’éclairage public, ou encore des espaces professionnels à la caserne. Mais pour l’opposition, cela reste flou. « À part l’Hôtel-Dieu, où sont les projets structurants ? », demande Ludovic Nicolas.

Un communiqué de Benjamin Desbrun, ancien adjoint de Claire Lapeyronie, publié dans la soirée dénonce un budget « insincère », affirmant que la commune a omis de comptabiliser la dette de l’achat du terrain du collège, pourtant exigible, ce qui serait contraire aux règles des finances publiques .

Un an après l’arrivée de Gerome Bouvier puis Valère Ségal à la mairie, le climat politique à Pont-Saint-Esprit reste tendu.

Rémi Fagnon

A tout juste 22 ans, le benjamin de l'équipe Rémi a fait du journalisme son terrain de jeu favori ! Vêtu de son costard cravate, ses lunettes teintées, un carnet, un stylo et dégainant son appareil photo à la moindre occasion, Rémi mène l’enquête, avec une ténacité légendaire. C’est aussi un féru de journalisme sportif, pour qui le Tour de France, les matchs de foot et le sport automobile n’ont aucun secret. Son talent caché : lors d’une interview téléphonique, à peine a-t-il raccroché, que son article est déjà prêt.

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