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Marc Pernot triomphe pour la première fois à Bagnols-Sabran : retour sur une 54e édition ensoleillée et spectaculaire

Il aura fallu attendre la 54e édition de la mythique course de côte de Bagnols-Sabran pour que le champion de France en titre, Marc Pernot, inscrive enfin son nom au palmarès de l’épreuve d’ouverture du Championnat de France de la Montagne. Une victoire éclatante acquise sous un soleil printanier, devant un public conquis, venu nombreux vibrer au son des moteurs sur les pentes du Gard rhodanien. Plongée dans un week-end de course marqué par la performance, la passion et une belle promesse pour la suite de la saison.

Un week-end sous le signe de la performance

Sur les hauteurs de Bagnols-sur-Cèze, dans le village de Sabran, les spectateurs s’étaient massés dès le samedi pour assister aux essais libres, dans une ambiance mêlant excitation, retrouvailles entre passionnés et retour des grosses machines sur un tracé exigeant. Cette première manche du Championnat de France de la Montagne est toujours un moment particulier : elle lance les hostilités, donne le ton et offre les premières indications sur l’état de forme des pilotes et des voitures.

Cette année, le soleil n’a pas failli. Dès les premières heures du samedi, le ciel bleu dominait la vallée et les monoplaces, prototypes et voitures de production ont pu s’élancer dans des conditions quasi parfaites. Le tracé de 3,1 kilomètres reliant Bagnols à Sabran, avec ses virages techniques, ses portions rapides et ses enchaînements serrés, a une fois encore démontré pourquoi il est si prisé des spécialistes de la discipline.

Marc Pernot, une victoire attendue et méritée

Sacré champion de France de la Montagne en 2024, Marc Pernot (Nova Proto NP01) avait jusqu’alors vu la victoire à Bagnols-Sabran lui échapper. Mais cette année, tout a semblé s’aligner pour l’Isérois, auteur d’une prestation impeccable. Dès la première montée chronométrée, il s’est installé en tête avec un chrono de 1:21.443. Il confirme ensuite avec 1:22.692 puis boucle sa troisième montée en 1:28.265, pour un total de 2:44.135 qui le propulse au sommet du classement général de la série A.

Derrière lui, Fabien Bourgeon (Revolt 3P0), autre grand nom de la discipline, n’a jamais été très loin. Il termine à 852 millièmes de seconde seulement de Pernot, après avoir signé deux belles montées en 1:22.686 et 1:22.301. Malheureusement pour le vainqueur de l’édition 2024, une erreur dans le dernier virage de la course lui coûte ses chances de se battre pour la victoire.


Maxime Dojat (Revolt 3P0 également) complète le podium avec un chrono cumulé de 2:48.625. Sébastien Petit (Nova Proto NP01), de retour en championnat de France après une pige du côté du championnat d’Europe est toujours redoutable, il termine quant à lui quatrième.

Cette victoire est symbolique à plus d’un titre pour le franc-comtois Marc Pernot. Elle vient non seulement confirmer son statut de favori pour un second titre consécutif, mais aussi combler un vide dans son palmarès.

Série B : Anthony Dubois impose sa loi

Dans la série B, regroupant les voitures de production, c’est Anthony Dubois, au volant de son Alpine A110 Evo, qui s’impose avec un total de 3:15.809. Il devance Jean-François Ganevat (Renault R.S.01) de 4.313 secondes, et Ronald Garcès (Alpine A110 GT4) complète le podium.

Dubois a su faire parler la puissance et l’agilité de son Alpine avec régularité : 1:38.900, 1:37.313 et 1:38.496, des temps qui l’ont placé en tête à chaque montée. Sa victoire n’a jamais été véritablement contestée, et il s’affirme déjà comme un prétendant sérieux au titre en 2025.

Derrière lui, la bataille a été plus serrée, avec des écarts parfois infimes entre les pilotes. Baptiste Thomasset, encore jeune dans la discipline, termine quatrième au volant d’une Cupra Leon Supercopa MK3, démontrant un potentiel très prometteur dans un plateau très relevé.

Des duels dans toutes les catégories

La richesse de la course de côte, c’est aussi sa diversité. Au-delà des voitures de pointe, le spectacle se joue également dans les groupes moins médiatisés mais tout aussi disputés.

En Groupe CN, Tom Diebold l’emporte avec sa Norma M20 F, tandis que son frère David Diebold s’impose en DE avec une Tatuus Formula Master. La famille Diebold a ainsi marqué de son empreinte cette 54e édition.

Chez les féminines, Mylenia Machado (Revolt 2P0) et La Monica Jennifer (Norma M20 FC) ont livré de belles prestations, terminant respectivement 21e et 26e au général de la série A. Côté série B, Morane Cat Mackowiak (BMW M3 E36) s’impose prouvant une fois de plus sa régularité dans le groupe N longtemps dominé par son papa Pascal Cat.

Du côté des historiques, la 27e course de côte VHC s’est également déroulée dans la joie des passionnés, avec plus de 70 véhicules engagés, un plateau exceptionnel et un vainqueur dans chaque groupe. Alexandre Chamagne, Pascal Ferretti ou encore Nicolas Defix se sont distingués dans leur catégorie respective.

Une ambiance de fête populaire

Ce qui fait le charme de Bagnols-Sabran, c’est aussi son atmosphère. Sous un soleil éclatant et des températures douces, les spectateurs sont venus en nombre tout au long du week-end. Les abords de la route, les virages mythiques comme “le changement de route” ou “l’épingle du départ”, tout était rempli de familles, de groupes d’amis, d’anciens pilotes ou de curieux venus pour la première fois.

Les bénévoles de l’ASA Rhône Cèze et les vétérans du football de Laudun L’Ardoise ont assuré l’accueil avec efficacité et convivialité. Les buvettes ont tourné à plein régime, tandis que le paddock s’est transformé en mini-village de la course, où chacun pouvait échanger avec les pilotes, observer les mécanos à l’œuvre ou tout simplement admirer les machines.

Bagnols-Sabran, l’école de la précision

Le tracé de Bagnols-Sabran n’est pas réputé pour sa facilité. Bien au contraire. C’est une montée courte, nerveuse, où la moindre erreur se paie cash. Il faut être capable de relancer fort à la sortie des virages serrés, garder de la vitesse dans les courbes rapides et ne jamais relâcher l’attention. Cette technicité fait de Bagnols un excellent juge de début de saison.

Et ce ne sont pas Fabien Bourgeon, Yannick Poinsignon ou encore Philippe Schmitter qui diront le contraire. Ce dimanche matin, Poinsignon (victime d’un soucis mécanique puis d’une touchette) et Schmitter, tous deux prétendants aux avant-postes en Production, ont été victimes de petites sorties de route sans gravité. Mais dans une discipline où les écarts se jouent au dixième, ces incidents ont suffi à les reléguer au classement. Fabien Bourgeon, lui, encore en lice pour la victoire dans la dernière montée, est parti à la faute lors du changement de route dans la dernière portion du tracé. Là encore, aucune conséquence physique ni mécanique majeure, mais une belle occasion manquée de venir contester la victoire de Marc Pernot.

“Ce n’est pas forcément là qu’on va battre des records, mais c’est là qu’on voit qui est prêt mentalement et techniquement”, confiait un concurrent du groupe FC. “C’est toujours un bon test.”

Les locaux sur le devant de la scène :

Les pilotes locaux se sont également battus sur le devant de la scène dans leurs catégories respectives tout au long du week-end. Charly Di Piero s’impose en 1400cm3, René Dumas président de l’ASA Rhône Cèze signe une belle troisième place dans le groupe N. Troisième place également pour Mickael Polge. Bruno Milliet termine deuxième de la classe 2A. Chez les GT Jimmy Godart s’impose dans sa classe 1.

Cap sur le Col Saint-Pierre

Pas le temps de se reposer pour les pilotes. Dans moins d’une semaine, ils seront attendus du côté de Saint-Jean-du-Gard pour la mythique course du Col Saint-Pierre, deuxième manche du championnat. Une autre ambiance, un autre défi : plus long, plus sinueux, plus exigeant physiquement. Les écarts pourraient s’y creuser… ou se réduire.

Marc Pernot y arrivera en leader confiant, mais ses rivaux ne comptent pas lui faciliter la tâche. Fabien Bourgeon, Maxime Dojat, Sébastien Petit, mais aussi des outsiders comme Yves Tholy ou Axel Petit auront à cœur de prendre leur revanche.

Sans oublier les pilotes européens, tel que Merli, Bormolini, Dedek qui seront parmi les 200 engagés de ce premier week-end européen de la saison.

L’occasion également de voir la famille Petit (Sébastien, Kevin et Axel) ainsi que des noms bien connus tel que Geoffrey Schatz et Nicolas Werver ou Ronald Garcès.

Conclusion : une édition réussie et prometteuse

Cette 54e édition de la course de côte de Bagnols-Sabran restera dans les annales. Par la qualité du plateau engagé, par la maîtrise de Marc Pernot, par l’ambiance générale, mais aussi par cette sensation que la saison 2025 pourrait bien être l’une des plus disputées de ces dernières années.

Avec une organisation irréprochable, un public fidèle, des pilotes affûtés et un tracé toujours aussi exigeant, Bagnols-Sabran confirme sa place à part dans le cœur des amateurs de la montagne. Rendez-vous l’année prochaine, et d’ici là, cap sur les sommets du Gardon pour le Col Saint-Pierre.

Rémi Fagnon

A tout juste 22 ans, le benjamin de l'équipe Rémi a fait du journalisme son terrain de jeu favori ! Vêtu de son costard cravate, ses lunettes teintées, un carnet, un stylo et dégainant son appareil photo à la moindre occasion, Rémi mène l’enquête, avec une ténacité légendaire. C’est aussi un féru de journalisme sportif, pour qui le Tour de France, les matchs de foot et le sport automobile n’ont aucun secret. Son talent caché : lors d’une interview téléphonique, à peine a-t-il raccroché, que son article est déjà prêt.

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