Jallatte, pionnier de la chaussure de sécurité, mise sur le bien-être de ses salariés avec De la Terre à l’Assiette

À Saint-Hippolyte-du-Fort, au pied des Cévennes, l’entreprise Jallatte est bien plus qu’un acteur industriel. Depuis 1947, cette maison historique fabrique des chaussures de sécurité, un secteur où elle fait figure de référence nationale et internationale. Chaque année, près de 300 000 paires sortent de ses ateliers, portées par un savoir-faire reconnu et par la volonté de préserver une production française de qualité. Derrière cette réussite se trouvent 87 salariés, dont le bien-être est au cœur des préoccupations de la direction.
« Depuis toujours, nous essayons de mettre en place des actions en faveur de la qualité de vie au travail », explique Valérie Bruel, directrice des ressources humaines. Jallatte organise régulièrement des journées portes ouvertes pour les familles, des soirées de Noël, ainsi qu’un grand séminaire annuel de team building afin de renforcer la cohésion. Ces initiatives ont contribué à créer une atmosphère de travail positive, mesurée par des enquêtes de satisfaction. Les résultats sont éloquents : les salariés affichent un taux de satisfaction élevé, au point que l’entreprise a obtenu en 2025 le label Great Place to Work, une reconnaissance de ses efforts constants en matière de QVT.

L’alimentation, un nouvel axe de bien-être
Si la convivialité et la reconnaissance du travail sont des leviers de motivation, Jallatte a décidé d’aller plus loin en s’attaquant à un aspect souvent négligé dans le monde industriel : l’alimentation sur le lieu de travail. Après plusieurs mois de réflexion, la direction a choisi de s’associer au traiteur coopératif De la Terre à l’Assiette, dont la philosophie repose sur le bio, le local et le fait maison.
« Nous voulions un prestataire capable de proposer des produits sains, issus de circuits courts, et qui partage nos valeurs », poursuit Valérie Bruel. « Cela n’a pas été facile à trouver, mais le bouche-à-oreille nous a orientés vers De la Terre à l’Assiette. Après un test, l’unanimité s’est faite parmi nos équipes : la qualité, la fraîcheur et la diversité des plats ont convaincu tout le monde. »
Depuis février 2025, les salariés de Jallatte bénéficient donc chaque midi de repas équilibrés, préparés à partir de produits frais et locaux. L’expérience est déjà un succès. Les assiettes reviennent vides, preuve que le gaspillage alimentaire a quasiment disparu. « Les collaborateurs découvrent aussi de nouveaux produits ou des épices qu’ils n’avaient pas l’habitude de cuisiner chez eux », sourit la DRH.
Un choix collectif et responsable
La mise en place de ce partenariat n’a pas été imposée d’en haut : elle a été construite en concertation avec les équipes. Un sondage interne a montré que les salariés étaient prêts à participer légèrement au coût du repas, en échange d’une meilleure qualité. « Nous aurions pu absorber totalement la différence, mais cela aurait posé problème à long terme. Les salariés ont accepté de payer un peu plus, parce qu’ils y voient un vrai bénéfice », explique Valérie Bruel.
Pour l’entreprise, l’enjeu ne se limite pas au confort du déjeuner. Il s’agit aussi d’un investissement dans la santé. Une alimentation de meilleure qualité contribue à réduire les risques liés à la « malbouffe » – troubles digestifs, fatigue, voire arrêts de travail. Même si le recul est encore trop court pour mesurer un impact direct sur l’absentéisme, les premiers retours sont encourageants.
Le repas, un moment social à préserver
L’autre dimension importante de ce partenariat est sociale. « Manger ensemble n’est pas seulement une question de nutrition », rappelle Pierre Plancheron, directeur de De la Terre à l’Assiette. « C’est aussi un moment d’échange, de convivialité, de découverte des collègues. À l’heure où beaucoup mangent parfois devant leur ordinateur, nous voulons redonner toute sa place au repas. »
Cet aspect n’a pas échappé à Jallatte, qui voit dans la restauration collective une manière de renforcer encore la cohésion des équipes. « C’est un temps d’échange précieux, où les collaborateurs peuvent partager autre chose que le travail », souligne la DRH.
Une vision partagée
La rencontre entre Jallatte et De la Terre à l’Assiette est bien plus qu’un contrat de prestation. Elle illustre la convergence de deux visions : celle d’une entreprise industrielle attachée à ses racines et à ses salariés, et celle d’un traiteur coopératif qui veut révolutionner la restauration collective.
« Nos valeurs se rejoignent », confirme Floriane Saulo, cheffe cuisinière en charge de la préparation des repas. « Nous travaillons avec des produits frais, nous respectons la saisonnalité, nous cuisinons maison. Les salariés de Jallatte le ressentent dans leur assiette. »
Pour Jallatte, cette démarche s’inscrit dans une continuité. « Nous voulons que nos salariés se sentent bien, qu’ils soient fiers de travailler ici, et qu’ils trouvent un équilibre entre vie professionnelle et personnelle », conclut Valérie Bruel. Avec ce partenariat, l’entreprise franchit un pas supplémentaire vers une politique sociale exemplaire.
De la Terre à l’Assiette : une autre vision de la restauration collective
Née dans l’Hérault, De la Terre à l’Assiette s’impose comme une alternative à la restauration collective industrielle. Son objectif est simple : proposer des repas bio, locaux, faits maison, en circuit court, tout en respectant des valeurs sociales et environnementales fortes .
Une coopérative au service de tous
La particularité de l’entreprise est d’être une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Concrètement, cela signifie qu’elle n’appartient pas à un seul dirigeant, mais à ses salariés, partenaires, producteurs et clients. Chacun peut devenir associé et participer aux décisions stratégiques. « Notre modèle repose sur l’idée de réunir toutes les parties prenantes autour de la table », explique Pierre Plancheron.
Cette gouvernance partagée s’inscrit pleinement dans l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Elle garantit que l’entreprise ne pourra jamais être revendue, et que ses bénéfices servent d’abord à consolider son projet collectif.
Bio, local et fait maison
La philosophie culinaire de De la Terre à l’Assiette repose sur trois piliers :
- le bio, avec des produits certifiés et respectueux de l’environnement,
- le local, avec un approvisionnement privilégiant les circuits courts dans un rayon de 50 km autour des cuisines,
- le fait maison, avec des plats préparés à partir de produits frais et de saison .
L’entreprise refuse les contenants plastiques jetables, leur préférant l’inox réutilisable ou les matériaux biodégradables. Chaque détail est pensé pour réduire l’impact environnemental et promouvoir une alimentation durable.

Une dimension sociale affirmée
Au-delà du contenu des assiettes, De la Terre à l’Assiette porte un projet social. Agréée Entreprise d’Insertion, elle emploie des personnes éloignées de l’emploi, en leur offrant un accompagnement individualisé et une formation concrète aux métiers de la restauration. « Travailler avec des produits frais leur permet de développer de vraies compétences, utiles ensuite dans la restauration traditionnelle », précise Floriane Saulo.
Des cuisines à taille humaine
Contrairement aux grands groupes qui produisent des milliers de repas centralisés, De la Terre à l’Assiette mise sur des cuisines satellites, petites, proches des producteurs comme des consommateurs. Actuellement, l’entreprise en gère plusieurs dans la région (Clapiers, Montpellier, Saint-Just, etc.), et prévoit de se développer progressivement. Cette organisation permet de réduire les transports, de garantir la fraîcheur et d’adapter les menus aux réalités locales.
Chaque cuisine fonctionne avec une équipe soudée, souvent issue du territoire, et propose un menu annuel basé sur la saisonnalité. Les producteurs sont informés en amont des besoins, ce qui leur permet de planifier leurs récoltes et d’assurer un revenu stable.
Une ambition pédagogique
Le projet de De la Terre à l’Assiette ne se limite pas à nourrir. L’entreprise mène aussi des actions pédagogiques, notamment dans les écoles qu’elle dessert. Les enfants découvrent ainsi d’où viennent les légumes qu’ils mangent, participent à des ateliers de compostage ou de jardinage, et apprennent à reconnaître les produits de saison. « Manger devient une expérience éducative et citoyenne », résume Pierre Plancheron.
Une réponse aux enjeux de demain
À l’heure où la restauration collective est souvent critiquée pour son uniformisation et son impact environnemental, De la Terre à l’Assiette propose une autre voie. Elle prouve qu’il est possible de concilier qualité, accessibilité, engagement social et durabilité.
Le partenariat avec Jallatte n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il illustre parfaitement la pertinence du modèle. « Nous voulons montrer que l’on peut manger mieux, plus sainement, et que cela profite à tous : aux salariés, aux producteurs, à l’environnement », conclut Floriane Saulo.



