Pujaut : Sandrine Soulier repart pour un dernier mandat

Après plusieurs mois de réflexion, la maire de Pujaut, Sandrine Soulier, a décidé de se représenter aux élections municipales de mars 2026. Élue à la tête de la commune en 2020, après dix-neuf années passées comme première adjointe en charge des finances, elle briguera donc un second mandat de maire — qu’elle annonce comme son dernier.
Une décision longuement mûrie
« Je me suis beaucoup interrogée sur la pertinence d’un nouveau mandat », confie Sandrine Soulier. La charge de travail, la complexité des dossiers et les incertitudes financières pesant sur les collectivités l’ont poussée à une profonde réflexion. Avant de se décider, elle a consulté un à un les membres de son équipe municipale : « Un maire seul ne fait rien, il faut une équipe solide. »
De ces échanges, elle dit avoir reçu « un grand enthousiasme ». « Pas un seul ne m’a dit : on s’arrête », poursuit-elle, non sans sourire. « Toutes les femmes veulent repartir, seuls quelques hommes m’ont confié que c’était leur dernier mandat. »
Cette fidélité a pesé dans la balance : « Les gens que je croise me disent qu’ils souhaitent une continuité. Certains, extérieurs à l’équipe actuelle, m’ont même proposé de s’engager, mais uniquement dans ma liste. »
« Je veux transmettre, pas m’accrocher »
Si Sandrine Soulier repart, ce sera, dit-elle, « pour préparer la suite ». « Je ne suis pas une femme politique au sens où je ne m’accrocherai pas à mon poste. Ce mandat, s’il est renouvelé, sera le dernier. »
Son objectif : constituer une équipe capable de lui succéder. « Je veux laisser un village entre de bonnes mains, pas partir en laissant un vide. »
Elle admet néanmoins que convaincre certains élus de céder leur place à de nouveaux venus n’est « pas toujours simple ». « C’est parfois un peu douloureux, mais nécessaire pour faire entrer des jeunes et assurer le renouvellement. »
Une commune aux finances saines, mais sous tension
Si la maire revendique une gestion rigoureuse, la situation reste fragile. « En 2014, Pujaut percevait 900 000 € de dotation globale de fonctionnement. Aujourd’hui, c’est à peine 100 000 €. »
Malgré tout, la commune affiche un endettement « quasi nul ». « Les banques nous suivent à 100 %. Nous avons moins d’un an d’endettement par habitant, alors que la situation critique commence à douze ans. »
Mais les marges de manœuvre s’amenuisent. « On ne peut pas investir sans savoir si les subventions de l’État seront maintenues. Le Fonds vert devait financer 50 % de la rénovation énergétique de l’école élémentaire, un chantier à 1,7 million d’euros. Aujourd’hui, je n’ai rien touché. »
L’école et le PLU au cœur du prochain mandat
Les travaux de rénovation énergétique de l’école élémentaire viennent tout juste de démarrer. « C’est un chantier lourd, financier et technique, qui s’étalera sur plusieurs années. »
Autre dossier majeur : l’élaboration du Plan local d’urbanisme (PLU). La commune reste pour l’heure régie par le Règlement national d’urbanisme (RNU), ce qui confie à la préfecture la main sur les autorisations de construire.
« Notre PLU était prêt depuis trois ans, mais les services de l’État l’ont retoqué, prétextant que la zone du Petit Étang prévoyait trop de foncier. Ils demandent de densifier, de construire plus haut pour faire du logement social. »
Le départ en burnout de l’urbaniste chargé du dossier a ensuite ralenti le processus. « Il ne manque plus que le rapport de présentation pour que le PLU puisse enfin être voté », précise Sandrine Soulier, qui espère le boucler dans les prochains mois.
Une campagne sans promesses excessives
À quelques mois du scrutin, Sandrine Soulier reste prudente. « Je ne ferai pas de promesses irréalistes. Les communes sont dans l’incertitude la plus totale. »
Elle mise plutôt sur « la continuité » et sur « la solidité de l’équipe » : « Notre situation financière est saine, nos projets avancent, et surtout, nous avons une vraie cohésion. »
La maire sortante compte donc bien rempiler une dernière fois, avant de transmettre le flambeau :
« Je repars, mais pour transmettre, pas pour m’installer. »



