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Le Pin : une mère interpelle le DASEN après la réduction des heures d’AESH de son fils Rafael, en CM1

C’est un cri du cœur, empreint de colère et de désarroi, qu’a lancé une maman dont le fils Rafael, âgé de 9 ans et scolarisé en CM1 à l’école des Marronniers du Pin (Gard), a vu son accompagnement scolaire réduit sans explication préalable. Souffrant de troubles “dys” et de troubles de l’attention, Rafael bénéficiait depuis le CE2 d’un accompagnement par une AESH (Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap), soutien jugé “crucial” par sa mère pour lui permettre de suivre une scolarité dans des conditions adaptées.

Mais récemment, cette aide humaine a été diminuée de moitié, l’AESH en charge ayant été redéployée dans une autre école de Bagnols-sur-Cèze. Résultat : une perte de 3 heures d’accompagnement par semaine pour Rafael, et un profond sentiment d’injustice pour la famille. “Cette mesure, prise sans aucun avertissement préalable, prive mon fils et son camarade de classe d’un soutien essentiel. C’est incompréhensible, surtout après que la MDPH ait validé l’attribution de cette aide”, écrit la maman dans un courrier adressé à l’inspection académique.

Elle évoque aussi les efforts entrepris depuis plusieurs années pour diagnostiquer les troubles de Rafael, les démarches administratives complexes, les frais engagés pour les bilans non remboursés… Et la confiance, lentement retrouvée, de son fils envers l’école grâce à l’accompagnement régulier d’une AESH avec qui il avait tissé un lien solide. “Je le voyais enfin s’ouvrir, reprendre goût aux apprentissages”, confie-t-elle.

Face à cette situation, nous avons sollicité Christophe Mauny, Directeur Académique des Services de l’Éducation Nationale (DASEN) du Gard. Ce dernier confirme avoir été saisi par la famille :

“Je comprends le désarroi et la mobilisation de cette maman, mais il ne faut pas faire de polémique. Il n’y a pas de reliquat de moyens sur l’école de Connaux. Il faut savoir que dans le cas d’une notification mutualisée, il n’y a pas d’heures précisément prescrites par la MDPH. C’est différent d’une notification individualisée, qui elle, prévoit un accompagnement précis validé par une commission.”

Selon Christophe Mauny, l’objectif de l’accompagnement mutualisé est aussi d’encourager l’autonomie progressive de l’enfant :

“L’AESH mutualisé suit plusieurs élèves. Le volume horaire est déterminé localement, en concertation entre l’enseignant, les parents et le responsable de scolarisation des élèves en situation de handicap (RSH). Nous ne pouvons pas nous engager contractuellement sur un nombre d’heures fixes, car l’accompagnement est ajusté en fonction des besoins, des priorités, et de l’évolution des élèves.”

Le DASEN insiste aussi sur le rôle central de l’enseignant dans l’adaptation des contenus :

“La réussite scolaire ne dépend pas uniquement de l’AESH. C’est l’enseignant qui est le professionnel de l’adaptation pédagogique. L’AESH intervient en soutien, notamment au moment le plus opportun, comme en début de leçon.”

La baisse du temps d’accompagnement de Rafael serait donc liée à un rééquilibrage des moyens disponibles, en faveur d’enfants disposant d’une notification individualisée, jugés prioritaires.

“C’est une régulation en temps réel. Il ne m’est pas possible d’envoyer un courrier à chaque ajustement. C’est à l’équipe pédagogique de faire le lien avec les familles”, conclut le directeur académique, tout en admettant que ce processus d’autonomisation peut parfois être mal compris, voire rejeté, par des parents inquiets.

La maman de Rafael, elle, ne compte pas en rester là : “Mon fils a besoin de cette aide pour avancer. Il est hors de question qu’il régresse maintenant.” Un combat de plus pour cette famille, au nom d’un accompagnement qu’elle juge “indispensable”.

Rémi Fagnon

A tout juste 22 ans, le benjamin de l'équipe Rémi a fait du journalisme son terrain de jeu favori ! Vêtu de son costard cravate, ses lunettes teintées, un carnet, un stylo et dégainant son appareil photo à la moindre occasion, Rémi mène l’enquête, avec une ténacité légendaire. C’est aussi un féru de journalisme sportif, pour qui le Tour de France, les matchs de foot et le sport automobile n’ont aucun secret. Son talent caché : lors d’une interview téléphonique, à peine a-t-il raccroché, que son article est déjà prêt.

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