Suppression des ZFE : l’amendement de Pierre Meurin adopté en commission, le Grand Avignon suspend sa consultation publique

Un tournant politique majeur a eu lieu ce vendredi 26 mars à l’Assemblée nationale, avec l’adoption en commission spéciale de l’amendement porté par Pierre Meurin, député de la 4e circonscription du Gard, visant la suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE). L’amendement, intégré au projet de loi de simplification de la vie économique, a été voté par 26 voix contre 9, provoquant une onde de choc dans les collectivités locales concernées.
Une adoption en commission, étape cruciale mais non définitive
S’il s’agit d’un moment historique pour ses soutiens, il convient de rappeler que cette adoption s’est faite en commission spéciale. Pour entrer en vigueur, le texte devra désormais être validé en séance publique à l’Assemblée nationale, puis adopté dans les mêmes termes par le Sénat. Un chemin parlementaire encore semé d’incertitudes.
Le Grand Avignon met en pause son projet
Dans la foulée de ce vote, le Grand Avignon a annoncé la suspension de la consultation publique relative à la mise en place de sa propre ZFE. Cette consultation, initialement prévue à partir du 7 avril, devait porter sur un dispositif restreint ciblant uniquement les poids lourds classés Crit’Air 5, avec certaines exceptions.
Réunis mercredi, le président Joël Guin et les vice-présidents de l’agglomération ont décidé de reporter cette concertation obligatoire, dans l’attente de l’issue des débats parlementaires.
« Le contexte législatif étant en pleine évolution, il nous paraît indispensable de surseoir à cette consultation, le temps que le Parlement statue définitivement sur la question des ZFE », a expliqué un élu communautaire.
Une mesure controversée
Les ZFE, mises en place pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les grandes agglomérations, font l’objet de critiques croissantes, notamment dans les zones périurbaines et rurales où les alternatives à la voiture restent limitées. Pierre Meurin a notamment justifié son amendement en dénonçant une mesure « punitive et déconnectée des réalités territoriales ».
Reste à savoir si l’élan initié en commission sera confirmé dans l’hémicycle, puis par la chambre haute. Le débat sur l’équilibre entre impératif écologique et justice sociale est plus que jamais relancé.