A la UneActualitésBagnols-sur-CèzeEconomieLaudun L'Ardoise

Première cérémonie de remise de diplômes pour les opérateurs en radioprotection à l’INSTN

C’est une première dans le Gard rhodanien et à Marcoule : l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), adossé au CEA, a organisé la toute première cérémonie de remise de diplômes pour les promotions d’opérateurs en radioprotection (OPR). Trente et un lauréats issus de deux sessions, ont été mis à l’honneur, en partenariat avec le GEIQ Gard et Vallée du Rhône, structure d’insertion et de qualification qui recrute et accompagne des alternants pour le compte des entreprises locales.

Une réussite qui dépasse les notes

Pour Florent Lemont, chef unité de l’INSTN au CEA, cette cérémonie revêtait une importance particulière :

« On y tenait. Ce diplôme, vous allez pouvoir le faire valoir tout au long de votre carrière. La réussite, ce n’est pas seulement les notes aux contrôles, mais aussi la persévérance et la capacité à saisir une nouvelle chance. »

Créé dans les années 1950, peu après la fondation du CEA, l’INSTN avait pour première mission de former les intervenants aux métiers de l’atome : savoir se protéger, manipuler en sécurité. Depuis, l’institut a élargi ses champs d’enseignement avec les missions du CEA dans la biologie, le spatial ou encore le cycle du combustible nucléaire. Aujourd’hui, il délivre des formations diplômantes de bac+1 à bac+9 et forme chaque année 1 300 étudiants, dont 300 alternants. Près d’un tiers sont des femmes, un chiffre encore trop faible, selon la direction, qui souhaite féminiser les métiers du nucléaire :

« On travaille beaucoup mieux en mixité », a rappelé Florent Lement.

L’INSTN se distingue aussi par ses formations continues : 7 000 stagiaires par an, 300 modules proposés et 1 100 enseignants et experts mobilisés, souvent en parallèle de leur activité professionnelle.

Le rôle clé du GEIQ

Pour la formation OPR, le GEIQ Gard et Vallée du Rhône, fondé en 2008 à Bagnols-sur-Cèze, a joué un rôle décisif. Ce groupement d’employeurs recrute des salariés en alternance qu’il met à disposition de ses entreprises membres. L’accompagnement est double : un tutorat en entreprise garantissant l’apprentissage sur site, et un suivi social permettant aux candidats de retrouver une stabilité professionnelle et personnelle.

Adil Magouh, ingénieur en radioprotection et responsable pédagogique, a salué « une équipe enseignante investie » et rappelé que cette formation courte, en huit semaines seulement, offre 100 % de chances d’emploi durable dans un secteur en forte demande. Les parcours sont évolutifs : du technicien en radioprotection au chargé d’affaires ou chef d’agence, selon la motivation et l’engagement de chacun.

Le projet Invictus : de nouveaux locaux pour l’INSTN

Cette cérémonie a aussi été l’occasion d’évoquer l’avenir. Installé à l’UEM (Unité d’enseignement et de moyens), l’INSTN souffre aujourd’hui d’un manque d’espace, conséquence directe de la relance du nucléaire et de l’accroissement de la demande de formation.

Un vaste projet, baptisé Invictus, est en préparation. Il prévoit le déménagement des activités de l’INSTN au Visiatome, avec la construction d’un nouveau bâtiment de cours et l’aménagement d’espaces dédiés à l’innovation. Cette plateforme multimodale sera à la fois un lieu d’enseignement, de recherche et d’entraînement pour les équipes de secours spécialisées. Elle servira également de centre de test et de validation de protocoles pour le CEA. Le calendrier prévoit une livraison entre septembre 2026 et janvier 2027.

Un métier d’avenir

En concluant la cérémonie, les responsables ont tenu à rappeler que le métier d’opérateur en radioprotection reste un métier d’avenir, indispensable au bon fonctionnement de la filière nucléaire et à la protection des travailleurs. « Quel que soit l’âge ou le parcours, il y a toujours des opportunités dans ce domaine », a insisté Florent Lement.

Les diplômés, désormais officiellement reconnus, pourront s’appuyer sur cette qualification pour bâtir des carrières solides et évoluer vers des postes à responsabilité.

Rémi Fagnon

A tout juste 22 ans, le benjamin de l'équipe Rémi a fait du journalisme son terrain de jeu favori ! Vêtu de son costard cravate, ses lunettes teintées, un carnet, un stylo et dégainant son appareil photo à la moindre occasion, Rémi mène l’enquête, avec une ténacité légendaire. C’est aussi un féru de journalisme sportif, pour qui le Tour de France, les matchs de foot et le sport automobile n’ont aucun secret. Son talent caché : lors d’une interview téléphonique, à peine a-t-il raccroché, que son article est déjà prêt.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page