Saint-André-de-Roquepertuis – Un exercice grandeur nature pour tester la réaction face aux inondations

Mercredi 15 octobre, la commune de Saint-André-de-Roquepertuis a été le théâtre d’un exercice de gestion de crise simulant une crue majeure de la Cèze et de son affluent, le valat de Destel. Organisée par le Syndicat mixte AB Cèze en collaboration avec BRL Ingénierie, cette simulation a mobilisé la cellule de crise municipale autour de la maire Fabienne Michel, en présence de Raymond Chapuy, vice-président de l’Agglomération du Gard rhodanien en charge des risques majeurs.
Un scénario réaliste et intense
Dès 10h du matin, le ton était donné avec la diffusion d’un bulletin de vigilance fictif de Météo France annonçant un épisode cévenol d’envergure. Le scénario, animé par Gaël Rigal de BRL Ingénierie, prévoyait des cumuls de pluie atteignant 200 mm en quelques heures, provoquant le débordement de la Cèze et de son affluent.
Les élus et agents municipaux ont ainsi été confrontés à une succession d’évènements : routes inondées, chutes d’arbres, automobilistes en difficulté, coupure d’électricité au poste de crise, puis évacuation fictive de riverains et de campeurs. L’exercice, d’une durée d’1h30, visait à tester la réactivité de la commune face à une situation d’urgence et la mise en œuvre du Plan Communal de Sauvegarde (PCS).
“Un exercice utile et rassurant”
Pour Fabienne Michel, maire de la commune, l’expérience a permis de mesurer les forces et les points à améliorer du dispositif local :
« On voit que le PCS fonctionne, même si tout n’est pas parfait. Chaque élu a bien tenu son rôle. Ce genre d’exercice rassure, car il montre que la mobilisation et la coordination existent. Mais il faudra renforcer nos effectifs sur le terrain. »
Un constat partagé par Raymond Chapuy, représentant de l’Agglomération :
« Ce type d’entraînement est essentiel pour les petites communes exposées au risque d’inondation. Il faut être prêt, savoir qui fait quoi, et disposer d’une chaîne de communication efficace entre la mairie, la gendarmerie et les secours. »
Une organisation au plus près du terrain
Encadrés par les équipes de BRL Ingénierie, les participants ont suivi les différentes étapes de l’exercice : réception des bulletins météo, activation du poste de commandement, ouverture du centre d’accueil, coordination avec les services de secours et rédaction de la main courante retraçant toutes les actions.
Gaël Rigal a souligné l’importance de la méthode :
« L’objectif n’est pas seulement de jouer un scénario, mais d’apprendre à réagir, à communiquer et à documenter chaque action. Un bon suivi minute par minute, même sur papier, reste un outil indispensable pour justifier les décisions prises en cas réel. »
La question de la communication interne a également occupé une part importante du débriefing. L’acquisition de talkies-walkies et la formation à l’utilisation de Sedralis, la plateforme de contacts d’urgence, figurent parmi les pistes d’amélioration évoquées.
Une obligation légale et une démarche préventive
Cette simulation s’inscrit dans le cadre de la loi Matras du 25 novembre 2021, qui impose aux communes exposées à des risques naturels de mettre à jour leur PCS tous les cinq ans et de réaliser un exercice de crise.
Pour Francesca Randrianantenaina, chargée de mission inondation au Syndicat AB Cèze, ce type d’action est un maillon essentiel de la culture du risque :
« Nous accompagnons les communes pour qu’elles soient prêtes le jour où la réalité remplacera la simulation. L’objectif est d’ancrer les bons réflexes et de consolider les liens entre élus, services techniques et habitants. »
Une démarche qui va s’étendre à d’autres communes
Saint-André-de-Roquepertuis n’est que la première étape d’un cycle d’exercices à l’échelle du bassin versant. D’ici la fin de l’année, Goudargues et La Roque-sur-Cèze accueilleront à leur tour un exercice simultané de simulation de crise.
Un débriefing à froid sera par ailleurs organisé dans les prochaines semaines pour tirer les enseignements complets de cette journée et formaliser les points d’amélioration.
À l’heure où les épisodes cévenols gagnent en intensité et en fréquence, ces exercices, à mi-chemin entre la pédagogie et la préparation opérationnelle, rappellent l’importance d’une gestion de crise maîtrisée, même dans les plus petites communes.



