Grève aux Hamelines : la direction annonce « un audit pour agir avec transparence face à la crise du secteur médico-social »

Depuis ce lundi matin, une trentaine de salariés de l’Institut Médico-Éducatif (IME) Les Hamelines est en grève, à l’appel des syndicats Sud Santé Sociaux Gard Lozère et Force Ouvrière. Ce mouvement social met en avant des revendications liées aux conditions de travail et à la gestion de l’établissement. Cependant, pour Christophe Tichadou, membre du Conseil d’administration des Hamelines, cette crise est le résultat de cinq années d’épreuves éprouvantes pour l’établissement et ses équipes.
Un établissement mis à rude épreuve
Les Hamelines accueillent 108 enfants et adolescents en situation de handicap, âgés de 3 à 20 ans, avec une équipe de 70 salariés. Un travail exigeant, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Depuis cinq ans, les équipes ont enchaîné les crises : la pandémie de Covid-19, un turnover inévitable dans ce secteur, des changements de direction successifs et, enfin, les crues de la Cèze qui ont gravement endommagé la structure et épuisé encore davantage les professionnels.
« On ne peut pas nier la fatigue des équipes, admet Christophe Tichadou. Remettre en état l’établissement après les inondations a été un travail extrêmement rude. Dans ce contexte, tout le monde est à fleur de peau, ce qui amplifie les tensions. »
Des critiques exacerbées par un contexte tendu
Le préavis de grève, déposé la semaine dernière, a surpris la direction et le Conseil d’administration. Selon Christophe Tichadou, jamais de telles accusations n’avaient été formulées auparavant.
« Il n’y a pas de management brutal aux Hamelines. Quand on nous accuse de cela, je demande des exemples concrets et personne n’est capable d’en donner. Il y a des demandes et des objectifs à atteindre, mais ils sont imposés par le gouvernement à l’Agence Régionale de Santé (ARS), pas par une direction autoritaire », explique-t-il.
L’établissement fonctionne sous les directives de l’ARS, qui répercute les normes et les cadres stricts décidés par le législateur. « Nous ne sommes pas une entreprise qui verse des dividendes ou des rémunérations outrancières. Les membres du Conseil d’administration sont bénévoles, et notre seule mission est d’assurer le bien-être des enfants dont nous avons la charge. »
Selon Christophe Tichadou, certaines habitudes de fonctionnement ne pouvaient plus être maintenues dans le cadre imposé par l’ARS. « Il faut s’adapter à la réalité actuelle, et cela demande parfois des réajustements qui peuvent être mal vécus. Aujourd’hui, chaque action est cadrée, documentée, contrôlée. Nous sommes dans une obligation permanente de justification, ce qui peut donner l’impression d’une pression accrue. »
Une volonté d’apaisement et de transparence : un audit sera réalisé
Lors d’une réunion avec les représentants du personnel, les doléances ont été entendues et recontextualisées. « Nous avons convenu qu’un audit sur les risques psychosociaux serait mis en place. Personne ne veut voir les équipes en burn-out, assure Christophe Tichadou.
Mais la direction souhaite aller plus loin en étendant cet audit à l’ensemble de la structuration des Hamelines : « Nous voulons de la transparence, analyser la charge de travail et voir si des ajustements sont nécessaires au niveau de l’encadrement et de l’organisation. »
Une crise à surmonter ensemble
Malgré la colère exprimée, Christophe Tichadou appelle au dialogue et à une prise de recul. « Nous ne voulons pas ignorer les revendications des salariés. Mais nous devons aussi rappeler le contexte dans lequel nous évoluons : des financements de plus en plus contraints, des exigences croissantes de la part de l’ARS et un secteur qui souffre d’une crise généralisée du recrutement. »
L’enjeu est désormais de retrouver une dynamique collective, dans l’intérêt des équipes, mais surtout des enfants et adolescents accueillis à l’IME. Une mission que Christophe Tichadou et l’ensemble du Conseil d’administration entendent mener avec engagement et responsabilité.